Jean, Phil, Gérard et
Jean-Guy vivent dans la même cité HLM. Vivant de petits boulots
après avoir été renvoyé de l'usine de tondeuses pour
incompétence, ils passent le plus clair de leur temps libre dans
l'épicerie de leur ami Émile. Jean-guy aide ce dernier à bricoler
sa dernière acquisition, une moto. Plus tard, Phil distribue des
tracts avant d'aller tester l'engin avec, à sa poursuite, une
bagnole et deux motos de la police. Jean livre quant à lui des
caisses de bouteilles de lait et de vin rouge. Mais un jour, contre
toute attente, un Euromarché s'installe juste en face de la boutique
d’Émile.c'est le drame car l'homme sait déjà que les jours de
son épicerie sont comptés. Ses quatre amis vont cependant tout
faire pour l'aider à conserver son bien et surtout, à retrouver une
clientèle qui a fuit vers la concurrence...
Un an après le
désastreux Les Charlots Font l'Espagne, Claude Zidi
redirige pour la troisième fois les Charlots pour ce qui demeure
sans conteste leur meilleur film. Si le principe est identique aux
films précédents, il y a dans Le Grand Bazar un je ne
sais quoi qui en fait un film fort sympathique ou tout du moins,
beaucoup attrayant que celui signé l'année passée par Jean
Girault. L’œuvre s'étoffe de quelques apparitions forts
judicieuses comme celle de Michel Galabru dans le personnage d’Émile,
Michel Serrault en directeur de supermarché, Roger Carel en
commissaire-priseur, et l’éternel Jacques Seiler, cette fois-ci
dans le rôle d'un commerçant floué par l'arrivée du supermarché
avant d'être lui-même employé comme vigile par la concurrence.
L'air de rien, le film de
Claude Zidi, derrière son allure de petite comédie bouffonne et
sans grandes prétentions distille un message amère sur la société
de consommation à travers l'apparition de ces chaînes de magasins
qui voient disparaître peu à peu les petits commerces.
Les gags s'accumulent à
une vitesse folle. Quelques scènes cultes viennent jalonner un
scénario des plus simple : à commencer par celle du travail à
l'usine, puis celle de la course-poursuite en moto entre Phil et les
policiers. Plusieurs passages se déroulant dans le supermarché
situé à Athis-Mons dans l'Essonne, et surtout, la scène durant
laquelle l'épicerie d’Émile est mise aux enchères.
Les Charlots, grands
pontes du "Nanarchisme", signent une fois encore la bande original du
film dont le point d'orgue demeure la scène durant laquelle ils
tentent en compagnie d’Émile de se faire une nouvelle clientèle.
Se mettant en scène, en redécorant l'épicerie afin de la rendre
plus attractive, ils entonnent tous les quatre une œuvre de leur
composition : "Music-Boutique". Le Grand Bazar est
kitsch, les gags sont lourds, et l'humour franchouillard, et
pourtant, il y demeure une fraîcheur qui malgré les années lui ont
conservé toute sa spontanéité. Et puis, il suffit de voir le
succès remporté par des œuvres telles que Babysitting
et sa suite pour se convaincre que l’œuvre et le style des
Charlots ont fait des émules, bien des années plus tard...
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