Après un second opus
nanardesque réalisé par Alexander Witt en 2004, le troisième
long-métrage cinématographique de la franchise Resident Evil
a vu le jour trois ans plus tard, en 2007. Cette fois-ci,Resident Evil – Extinction
est l'œuvre du réalisateur australien Russel Mulcahy. Et Russel
Mulcahy, ça n'est pas n'importe qui puisqu'en 1984 il fut l'auteur
de l'excellent Razorback
qui remporta plusieurs prix dans de multiples festivals et fut même
nominé lors du festival international du film fantastique d'Avoriaz
un an plus tard, en 1985. Mais pour le grand public, Russel Mulcahy
reste avant tout celui qui réalisa notamment Highlander
en 1986. Film qui partage le public mais qui reste parfois
visuellement remarquable, signant en outre la rencontre entre les
stars Sean Connery et Christophe Lambert... Treize ans plus tard, le
réalisateur australien signe un Résurrection
généralement décrié, méprisé, raillé mais qui pourtant demeure
un très sympathique thriller considéré comme un sous-Seven
(David
Fincher),ce qu'il demeure effectivement. Honnête artisan du septième
art qui compte de sympathiques productions sans qu'aucune n'atteigne
malheureusement le titre de chef-d’œuvre absolu du cinéma, Russel
Mulcahy prend donc les commandes des troisièmes aventures d'Alice,
laquelle est bien évidemment incarnée une nouvelle fois par
l'actrice ukraino-serbo-américaine Milla Jovovich. Et une fois
encore, nous la redécouvrons s'éveillant d'un long sommeil, dans un
laboratoire immaculé et désertique d'où elle va tenter de
s'échapper. Cette première séquence prend des allures d'ersatz de
Cube,
l'excellent film de science-fiction que réalisa en 1997 Vincenzo
Natali. Pour les amateurs minutieux et rejetant la moindre
incohérence, notons ce mémorable passage lors duquel Alice saute au
plafond d'une pièce piégée par un laser plutôt que de se baisser
pour l'éviter. Une manière sans doute pour le réalisateur de nous
rappeler combien l'héroïne est dotée de facultés hors normes.
Malheureusement, sa tentative d'évasion des lieux (toujours dirigés
par le Dr Alexander Roland Isaacs qu'interprète une nouvelle fois
l'acteur Iain Glen) se solde par sa mort. Sacrilège ! Russell
Mulcahy aurait donc décidé aux côtés du scénariste et
réalisateur Paul W. S. Anderson de tuer la poule aux œufs d'or ?
Que les fans se rassurent, il ne s'agissait que d'un clone !
Car la véritable Alice,
elle, est en chemin pour retrouver un convoi à la tête duquel se
trouve son ancien compagnon d'infortune, Carlos Oliveira (toujours
incarné par Oded Fehr) mais aussi et surtout Claire Redfield
(interprétée par l'actrice américaine Ali Larter), l'un des
personnages centraux de la saga de jeux vidéos créés par Capcom,
laquelle apparu notamment dans
Resident Evil 2
et Resident Evil:
Code Veronica.
L'occasion pour elle et Alice de faire connaissance et ainsi faire un
bout de chemin ensemble avant d'être temporairement séparées. En
effet, Milla Jovovich et Ali Larter se retrouveront sur le tournage
de Resident Evil - Afterlife en
2010 ainsi que sur celui de Resident Evil -
Chapitre final
six ans plus tard. Une fois la séquence d'introduction achevée, la
quasi totalité des plans qui suivront se dérouleront théoriquement
aux États-Unis alors qu'ils seront en réalité tournés au
Mexique. Dans ce troisième opus que l'on s'attendait voir tourné
par Russell Mulcahy dans l'Outback australien (un paysage magnifique
qui servit de décor à son Razorback),
l'histoire se penche donc sur nos trois principaux héros ainsi que
sur des personnages secondaires faisant partie d'un voyage vers
l'Alaska. Un lieu supposé être un refuge pour les survivants d'une
planète qui après que le Virus T se soit propagé est devenu un
immense désert (allez savoir comment, perso, je n'ai pas la
réponse). Là, Russell Mulcahy semble s'être remémoré les grandes
étendues désertiques de son pays natal et fait de Resident
Evil – Extinction une
sorte de sous-Mad Max
qui n'est pourtant pas si mauvais qu'on pourrait le croire. Et ce,
grâce à une très belle photographie de David Johnson, à des
costumes signés de Joseph A. Porro ou grâce au directeur artistique
Marco Niro. Surtout, le film n'a absolument pas l'allure des nanars
que sont la plupart des volets de la franchise. On sent chez
l'australien le goût du travail bien fait même si une fois encore,
le film pâtit d'un scénario rachitique apparemment écrit à
l'encre sympathique ! Contrairement à l'épisode précédent,
un soin particulier a été apporté aux maquillages des infectés
qui, enfin, ressemblent à des zombies décharnés d'assez belle
tenue. Si le sang n'est toujours pas en abondance, quelques efforts
ont été également produits de ce côté là. Pas mal d'action à
la ''Mad Max'', une Alice toujours prompt à produire des acrobaties
et une attaque d'oiseaux relativement bien fichue. Notons qu'après
Alexander Witt, Russell Mulcahy rend lui aussi hommage au Jour
des morts-vivants
de George Romero à travers cette base souterraine dont les
extérieurs sont entourés d'un grillage qui tient à l'écart des
milliers de zombies ou encore à travers le concept de rééducation
chez l'un de ses représentants, lequel rappelle bien évidemment le
personnage iconique du Jour des morts-vivant,
Bub le zombie ! Au final, Resident Evil –
Extinction
est une très sympathique surprise. Pas un des meilleurs du genre
mais une honnête série B qui permet de passer un agréable
moment...
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