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samedi 14 septembre 2024

Cycle Les Charlots: La Grande Java de Philippe Clair (1970)



Philippe Clair, c'est quinze films en tant que réalisateur. Ce cinéaste, connu pour avoir tourné parmi les comédies françaises les plus navrantes et pour avoir offert aux Charlots leur premier long-métrage, a étudié la comédie au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Peut-être aurait-il du se contenter d'interpréter et surtout pas mettre en scènes les autres, parce que, très franchement, on atteint souvent le fond. Alors, je veux bien qu'une catégorie comme celle qui regroupe les nanars puissent faire le bonheur de certains. Il m'arrive même de me faire des soirées Z et d'y prendre un malin plaisir. Mais lorsque je regarde en arrière de quelques heures. Que je repense à La Grande Java, auquel trente-huit pour cent tout de même des spectateurs mettent cinq étoiles, et treize pour cent, quatre, je me demande si je n'ai pas tendance à faire la fine bouche où s'il y a un vrai problème de culture cinématographique en France.

La France serait-elle partagée entre bon et mauvais goût ? N'ayant pas spécialement envie de taper sur les Charlots dont j'aime pourtant beaucoup l'état esprit, je m'étais dit qu'un cycle leur étant consacré serait une idée à approfondir. Je n'imaginais pas que regarder La Grande Java serait aussi douloureux qu'un lendemain de cuite, qu'une première sodomie (excusez la comparaison), ou qu'un prélèvement sanguin effectué par une infirmière affligée par la maladie de Parkinson. Pourtant, les Charlot font déjà à l'époque, du Charlots ! On retrouve déjà les gimmicks de cette bande de copains composée de Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Luis Rego et Jean-Guy Fechner. Mais les Charlots, c'est d'abord un groupe musical formé en 1966. Ils vont d'ailleurs participer à la conception de la bande originale du film de Philippe Clair aux côtés de Michel Bernholc.

La Grande Java, c'est cinq rugbymen qui retrouvent la trace de leur ancien entraîneur Auguste Kouglof (Francis Blanche)qui leur doit deux-cent mille francs, et qu'ils retrouvent dans le petit village imaginaire de Brizouille. L'homme ne se fait plus appeler Kouglof mais Colombani et il ambitionne de devenir le maire du village. Mais les Charlots ne l'entendent pas de cette oreille. Bien que Colombani soit entouré de gardes du corps imposants, les Charlots vont lui mettre des bâtons dans les roues jusqu'à ce qu'il accepte enfin de payer son dû.
Comme dans tout bon (ou mauvais) film des Charlots, le charmant Gérard Rinaldi va entretenir une relation amoureuse avec la jolie héroïne, ici la fille de Colombani (Corinne Le Poulain)...

Plusieurs anecdotes sont à rattacher à La Grande Java. Tout d'abord, et je l'ai déjà précisé plus haut, il s'agit du premier long-métrage des Charlots. Ensuite, et alors que Philippe Clair comptait sur le groupe pour jouer dans son prochain film, c'est leur rencontre avec le cinéaste Claude Zidi qui a mis un terme à la collaboration entre le cinéaste et les acteurs. Le personnage de Fernand Devot est interprété par Fransined qui n'est autre que le frère de Fernandel.

Philippe Clair semble avoir des comptes à régler avec la politique d'alors. Car à travers le personnage de Colombani, il décortique les méthodes mafieuses qu'emploient certains politiciens et démontre qu'avec un peu de jugeote, n'importe qui peut avoir ses chances. La Grande Java n'est évidemment pas cette grande œuvre dénonciatrice dont on n'attendait de toute manière pas grand chose en matière de critique politique, et fait chou blanc en raison d'une somme de gags proprement hallucinant de nullité. Les Charlots cabotinent, grimacent, sautent en l'air, à terre, mais sans obtenir le résultat escompté qui consiste à faire hurler de rire les foules. Les interprètes qui les accompagnent sont tellement mauvais et la mise en scène pathétique que l'on aurait pu envisager une carrière pour nos héros, bien différente de celle qu'il on connu.Philippe Clair nous "gratifie" d'une séance de tartes à la crème et grime les Charlots en majorettes et en rugbymen malingres et Francis Blanche en nonne...!

La Grande Java, c'est un peu comme un saut en parachute, mais sans parachute, et accueilli au sol par une énorme botte de foin. Les Charlots ont eu la chance d'avoir déjà dès leurs débuts, un public acquis à leur cause. Heureusement, depuis, on a pu les découvrir dans des films d'une qualité bien supérieure. Pas de quoi sauter au plafond, mais quand même de quoi passer de belles soirées entre copains de beuverie...

Sur l’échelle du Nanar, La Grande Java mérite un beau 7/10

2 commentaires:

  1. Les Charlots, Philippe Clair, là je passe complètement... Mais c'est bien que quelqu'un en parle :-)

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  2. Merci pour ce retour étayé.
    Pour ma part, j'adore le cycle comique des Charlots/Zidi mais je me suis toujours dispensé de celui-ci, et je continuerai à m'y tenir !
    Tout au plus, il demeure agréable de revivre, par procuration du film, la patine et l'ambiance de l'époque. Mais je crains que ce soit quelque peu gâché !

    Tinterora

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