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mardi 10 septembre 2024

Livide de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2011) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Je le reconnais, j'ai habituellement beaucoup de mal à me faire au jeu généralement monolithique de l'actrice Catherine Jacob. En découvrant qu'elle faisait partie du casting du second long-métrage de Julien Maury et Alexandre Bustillo que je ne porte déjà pas tellement dans mon cœur, les pires craintes ont tenté de me convaincre de remettre à plus tard la projection de Livide. Et pourtant, les deux réalisateurs qui depuis n'ont cessé de collaborer ensemble sans jamais avoir vraiment réussi à réitérer une nouvelle fois l'exploit de leur premier long-métrage À l'intérieur ont sans doute fait là leur meilleur choix. Car c'est justement à travers l'attitude apparemment détachée et le ton monocorde de l'actrice qui offre au personnage qu'elle incarne son côté psychopathique. Durant presque une demi-heure, Livide fait penser à un téléfilm et l'envie de décrocher son téléphone pour appeler et conseiller le duo de réalisateurs de faire carrière à la télévision plutôt qu'au cinéma se fait irrépressible ! C'est d'ailleurs souvent l'une des caractéristiques de Julien Maury et Alexandre Bustillo. Il n'est pas rare en effet que l'on ait l'impression d'assister à un programme télévisé plutôt qu'une œuvre produite et réalisée pour le grand écran. Durant une première partie un peu trop longue qui nous présente son carré de personnages principaux, nous faisons donc la connaissance de Catherine Wilson (Catherine Jacob), de Lucie Clavel (Chloé Coulloud), jeune femme désormais employée auprès de personnes ayant besoin des services d'une assistante à domicile, ainsi que de ses deux amis William (Félix Moati) et Ben (Jérémy Kapone). Notons que Béatrice Dalle qui fut l'une des interprètes principales du premier long-métrage de Julien Maury et Alexandre Bustillo y fait un caméo à travers le personnage de la mère de Lucie, suicidée dans sa baignoire un peu moins d'un an en arrière. Après avoir fait le tour des patients dont elle devra s'occuper, le soir-même Lucie retrouve William et Ben dans un restaurant où travaille ce dernier. Après leur avoir parlé de l'une de ses futures patientes, une vieille dame alitée du nom de Déborah Jessel qu'interprète Marie-Claude Pietragalla et dont la fortune semble d'après les propos tenus par Catherine, relativement importante, William a l'idée saugrenue de cambrioler la luxueuse demeure de la vieille femme. Après avoir essuyé un refus de la part de Lucie, William parvient finalement à les embarquer elle et Ben.


Un soir, les trois amis se dirigent donc vers la demeure de celle qui fut professeur de danse. Après s'y être introduits et avoir fouillé une partie des pièces constituant l'édifice alors que la propriétaire dort au dernier étage, les trois jeunes gens s'emparent d'une clé que porte autour du coup Déborah et qui semble ouvrir une porte fermée à clé.... Entre une Catherine Jacob qui comme à son habitude joue comme si elle se faisait royalement chier, un Félix Moati dont le personnage le rend particulièrement antipathique, un Jérémy Kapone au trouillomètre à zéro et une Chloé Coulloud parfois lymphatique, il n'y a guère de quoi se réjouir. Du moins jusqu'à ce que le bourrin de service (en l'occurrence, William) ne commette une erreur qui sera fatale à l'ensemble de ce petit groupe venu accomplir un acte parfaitement immoral (voler une vieille dame alitée, quelle honte. Et quel manque de courage!). Là, le film change radicalement d'atmosphère et l'on se retrouve visiblement devant l'un de ces films de fantômes (même si le sujet est ailleurs) mais dont les qualités, ici, deviennent réelles grâce à l'emploi d''une esthétique, d'une bande musicale, d'une photographie, d'un Sound Design et de décors très anxiogènes. De quoi ravaler sa langue (et par la même occasion, sa salive).Cinq ans plus tard les spectateurs retrouveront d'ailleurs certains éléments de Livide dans l'excellent Don't Breathe que réalisera en 2016 le réalisateur uruguayen Fede Álvarez... Malheureusement, Livide tombe ensuite dans les travers de la facilité et comme à leurs habitudes, le duo ne peut s'empêcher de transformer leur récit en un bain de sang. Le film frise alors le ridicule et ce, même si les épanchements d'hémoglobine sont souvent gratinés. Le saugrenu vient surtout du personnage d'Anna, entre poupée de boite à musique à taille humaine et vamp assoiffée de sang. Le récit dévie sans cesse de sa trajectoire, profitant de l'occasion pour réintroduire Catherine Jacob au bout de soixante-dix minutes et qui jusque là avait disparu des radars. Je passe les quelques idées originales mais au final parfaitement grotesques qui suivront... Bref, Livide se divise en trois partie. La première, chiante. La seconde, anxiogène. Et la troisième, totalement absurde et involontairement drôle...

 

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