Au cinéma, lorsque un
groupe d'individus ou qu'un homme isolé piègent un bateau, un
immeuble, un train ou comme ici, un bus et même, pourquoi pas,
disséminent ça et là des bombes dans différents coins d'une
grande ville, c'est souvent pour les mêmes raisons. L'on invoque
parfois des motivations qui n'ont rien à voir mais au final, tout
n'est que prétexte à repartir les mains pleines de billets verts ou
le compte en banque bien garni ! Que l’appât du gain soit ou
non le but recherché par ces hommes, les films mettant en scène des
criminels employant des explosifs afin d'exercer des pressions sur
des négociateurs, des politiques ou toute autre forme d'autorité
afin d'obtenir ce qu'ils veulent sont légion. Piège de
Cristal
et Une journée en enfer
de John McTiernan, Alerte à la bombe
de John Guillermin, Terreur sur le Britannic
de Richard Lester et j'en passe et des meilleurs... et des moins
bons. L'une des œuvres les plus iconiques du genre durant la
première moitié des années 90 vit le jour sur grand écran en
1994. Réalisé par Jan de Bont qui avant cela avait travaillé comme
directeur de la photographie sur des dizaines de longs-métrages
signait donc en cette année, l'un des meilleurs films d'action de la
décennie. Employant un acteur qui depuis n'a eu de cesse de séduire
le public par la qualité de ses choix artistiques, son charisme et
l'empathie naturelle qu'il dégage, c'est donc Keanu Reeves qui dans
Speed
va avoir la lourde responsabilité de venir en aide aux passagers
d'un bus lancé à vive allure. Les freins n'ont pas cédé par
manque d'entretien, non. C'est bien pire que cela. Un dingue du nom
de Howard Payne a décidé de faire payer à la ville de Los Angeles
l'argent qu'il estime devoir récupérer de ses anciens employeurs.
Pour qui cet homme désormais à la retraite travailla-t-il ?
Nous le saurons beaucoup plus tard. Après avoir échoué dans son
projet de rançon face à la ténacité de deux agents du SWAT
du
nom de Harold Temple et Jack Traven qui l'ont empêché de mener à
bien un premier projet d'attentat, Payne réapparaît quelques temps
plus tard en faisant exploser un bus sous les yeux de Jack Traven
(Keanu Reeves)...
Ce
dernier, qui se trouvait comme par hasard à l'endroit du drame au
moment où il eu lieu entend sonner un téléphone public. En
décrochant, il entend la voix de celui qu'il croyait mort quelques
temps auparavant. Après avoir fait sauter le bus en question, Payne
fait comprendre au démineur qu'une bombe est présente dans un
second bus et que si jamais le chauffeur qui le conduit descend en
deçà des cinquante miles, celle-ci explosera. Seul hypothétique
moyen d'éviter que le criminel ne mette à exécution son funeste
projet : Payer la rançon qu'il exige... Speed
de Jan de Bont, c'est un peu l'équivalent de Piège
de cristal.
Un modèle environnemental drastiquement réduit qui en revanche à
pour principal intérêt de se dérouler dans un véhicule lancé à
vive allure. En ville mais aussi sur une autoroute jonchée
d'embûches. De quoi donner du fil à retordre à l'excellent
Keanu Reeves qui joue un alter ego super-héroïque de l'homme très
attachant qu'il semble être dans la vie de tous les jours. Face à
lui, un Dennis Hooper totalement allumé qui huit ans auparavant
avait déjà incarné le très inquiétant Frank Booth dans le
chef-d’œuvre de David Lynch, Blue Velvet...
Tous les acteurs principaux ou presque se retrouvent ici dans une
situation très particulière qui fait que les contacts physiques
s'avèrent relativement rares. Laissé seul à bord du bus en
compagnie d'une quinzaine de voyageurs et d'un chauffeur incarné par
l'acteur Hawthorne James, la communication entre le flic, le
criminel, Harold (Jeff Daniels) et la hiérarchie se fera à l'aide
de téléphones. Le montage de John Wright est nerveux et l'action
ininterrompue. La touche de féminité est ici incarnée par
l'actrice Sandra Bullock, laquelle interprète une Annie Porter que
l'on pressentait chiante mais qui au final compose aux côtés de
Keanu Reeves un très sympathique tandem. Cascades à profusions,
charriant bien entendu leur lot d'invraisemblances, humour et seconds
rôles très attractifs (Alan Ruck dans celui du passager un brin
irascible ou l'excellent Joe Morton dans celui du chef du SWAT,
Herb McMahon), Speed
n'a quasiment pas pris une ride même si certaines situations prêtent
à rire (le bus s'élançant vers l'avant afin de franchir une partie
de l'autoroute encore en construction). Bref, on ne s'ennuie pas un
seul instant...
La belle et grande époque, qui ne reviendra plus...
RépondreSupprimerFait partie de ma DVDthèque d'une grosse quarantaine de titres et de ces films régulièrement diffusés sur les chaines TNT (dimanche prochain, me semble-t-il). A croire que ces chaines n'ont elles aussi qu'une quarantaine de titres à disposition... :-)
Ceci dit, et parce rien (ou presque ?) n'est jamais parfait, le film trimballe son lot inévitable de petits clichés (l'amourette entre les deux héros, le panel très "fourre-tout - on est tous pareil dans nos différences" des passagers du bus...).
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