Il m'arrive, c'est vrai,
de m'enliser parfois dans de trop longues explications. Surtout
lorsqu'il s'agit de critiquer un long-métrage qui ne m'a pas
forcément convaincu. Si pour une fois j'essaie de faire un effort,
avec Cold Prey
de Roar Uthaug, ça devrait aller relativement vite. Du moins vais-je
tenter de m'y employer. Bon, on est là face à un slasher d'origine
norvégienne comme en témoignera la langue des personnages si du
moins le spectateur se donne la peine de le regarder dans sa version
originale. Ce qui, à moyen ou long terme peut avoir de très lourdes
conséquences sur le bon maintien de ses capacités de résistance
face à l'énervement. Car il faut bien l'avouer, l'accent norvégien,
c'est quand même pas ce qu'ont inventé de mieux les habitants de ce
pays faisant partie intégrante de la Scandinavie. Cette perpétuelle
impression que les personnages se raclent la gorge chaque fois qu'ils
ouvrent la bouche pour prononcer une ou plusieurs phrases a de quoi
susciter un certain agacement... Bref, après avoir eu le courage
durant trois-quart d'heure de les écouter parler dans leur bien
étrange ''dialecte'' en forme de bruit de tôle ou de froissement
entre deux voitures entrant en collision, je suis passé à la langue
française. Un doublage pas si désastreux mais qui au fond
n'intensifiera jamais l'action et le cadre dans lesquels viendront se
perdre nos cinq jeunes et beaux héros. Car si les entendre parler
s'avérera parfois une souffrance, les spectatrices tomberont
peut-être sous le charme d'Endre Midtstigen (à vos souhaits) ou de
Rolf Kristian et Tomas Alf Larsen tandis que leurs compagnons se
laisseront probablement séduire par Viktoria Winge et Ingrid Bolsø
Berdal... Amateurs d'originalité, passez votre chemin. Car si le
cadre somptueux situant l'action au sommet du massif de montagnes
enneigées de Jotunheimen change un peu des fanges boueuses propres
aux habitants des coins les plus reculés d'Amérique ou des forêts
où l'on croise des familles se reproduisant congénitalement, pour
le reste, le spectateur restera certainement sur sa faim. En cause,
un nombre de protagonistes insuffisant.
On
aura beau critiquer la franchise Vendredi 13,
celle-ci aura tout de même permis à Jason Voorhees de fourailler
parmi des dizaines et des dizaines d'adolescents obsédés par le
sexe, l'alcool et la drogue tandis que dans Cold
Prey,
notre petit groupe d'amis va contraindre le réalisateur ainsi que le
scénariste Thomas Moldestad de broder autour des quelques meurtres
tous exécutés par une seule et même arme : une hache !
Le tout manque quelque peu de tripes. Dans tous les sens du terme
d'ailleurs, qu'il s'agisse de l'énergie insufflée au récit ou les
séquences d'horreur, le spectateur n'est vraiment pas gâté. La
photographie grisâtre de Daniel Voldheim n'y changera
malheureusement rien. Tourné en deux mois dans un décor d'hôtel
miteux et abandonné au lourd passé, la brune Jannicke, la blonde
Ingunn (.!.) et leur trois copains Morten, Eirik et Mikal vont venir
s'y perdre après que l'un d'entre eux se soit brisé la jambe après
une violente chute. Et vas-y que je m’appesantis sur des dialogues
inintéressants. Genre : le mec fait la gueule parce que sa nana
ne veut pas enlever sa culotte devant la caméra (la vilaine). Le
type part alors pleurer dans les jupes de la meilleure amie de
celle-ci pour y apprendre que c'est parce qu'elle n'a encore jamais
couché avec un seul homme. Heu... vu comme elle a le feu au cul
durant les trente premières minutes, à sauter dans les bras de son
copain toutes les trois secondes et à le galocher jusqu'à ce qu'il
perde connaissance par manque d'oxygène (non là, je déconne), on a
un peu de mal à comprendre qu'à deux pas du bol de sangria la miss
fasse sa mijaurée (et nous empêche par la même occasion de la
reluquer à poil sous toutes les coutures)... Bref, Cold
Prey,
qui dans sa langue d'origine s'intitule Fritt
vilt (lequel,
bizarrement signifie ''Jeu
gratuit'')
n'est pas un trop mauvais bougre dans la catégorie des slashers mais
ça reste quand même très en deçà de bon nombre de longs-métrages
entrant dans la même catégorie... Je vous avais promis un article
moins long. Bien entendu, je n'ai pas été capable de tenir ma
promesse...
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