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mercredi 28 août 2024

The Innkeepers de Ti West (2011) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Il y a des cinéphiles et des cinéphages, et ils en ont parfaitement le droit, qui semblent avoir tout particulièrement apprécié The Innkeepers de Ti West. Il peut m'arriver, je le reconnais volontiers, d'être peu avisé au sujet de certains choix artistiques. Peut-être celui-ci en est-il la parfaite représentation. Mais de là à faire amende honorable devant ce long-métrage qui ne m'a tiré aucun frisson et pas davantage de sourires, non. Trois fois non ! Malgré l'impression de m'être fait autant enfler que devant Paranormal Activity d'Oren Peli ou devant les émissions américaines de chasseurs de fantômes du type Ghost Adventures ou Ghost Hunters, j'avoue que The Innkeepers a pour atout principal de ne causer aucun dommage collatéral. Pas de déperdition neuronale contrairement à beaucoup de films d'horreur aux budgets si restreints qu'il ne reste plus à leur auteur que d'imaginer attirer le chaland grâce à des bimbos dénudées et dépourvues de la moindre faculté intellectuelle. Pas moyen ici de faire des miracles lorsque l'on est doté d'un budget qui ne s'élève pas au-delà de sept-cent cinquante mille dollars diront certains. Sans doute manque-t-il cependant de cet éclair de génie, de cette imagination débridée qui pour autant n'empêchèrent pas un certain Sam Raimi de réaliser le film culte Evil Dead avec deux fois moins de billets verts. Jamais le long-métrage de Ti West ne m'a séduit. Pas même le contexte qui pourtant fut à l'origine de ma curiosité. Imaginez : un hôtel réputé hanté, prétexte pour certains de comparer d'emblée le film au classique de Stanley Kubrick, The Shining. N'étant généralement pas du genre à chercher parmi les innombrables articles se référant à telle ou telle œuvre de quoi m'inspirer avant d'avoir moi-même pondu un article dégagé de toute forme de référence critique, j'avoue avoir eu en l'occurrence cette fois-ci, la main particulièrement lourde. Fouillant sur la toile, passant de longues minutes à trouver le mot ou la phrase qui allait me convaincre que mon opinion valait moins que celle des autres. Et pourtant... sans prétention aucune, rarement aurais-je eu le sentiment de n'avoir pas assisté au même spectacle que ceux qui adoubèrent ce projet horrifique axé sur le principe de film de fantômes. Manque de sensibilité ? Peut-être...


Mais plus sûrement, de lourdes références cinématographiques qui ne cessent et ne cesseront sans doute jamais de voiler les éventuelles qualités de tout projet leur étant postérieur... Le spectateur y observe très (trop?) tardivement des créatures cauchemardesques malheureusement figées dans des postures qui les rendent à l'instant T, certes, effrayantes, mais aussi et surtout très rapidement innocentes dans leur attitude. Comme des portraits accrochés aux murs d'un sinistre établissement qui vous font sursauter par leur découverte immédiate mais dont on sait que les personnages qui y sont gravés ne risquent pas de vous sauter au visage. Non seulement The Innkeepers m'est apparu comme un faible représentant de sa catégorie, ne renouvelant jamais le concept (ce que ne cherchait d'ailleurs apparemment pas à faire le cinéaste), mais surtout, ses personnages, la mise en scène et le scénario me sont apparus comme cruellement vains ! The Changeling de Peter Medak, Burnt Offerings de Dan Curtis, La sentinelle des maudits de Michael Winner, Honogurai Mizu no Soko Kara de Hideo Nakata. Et même, Amityville, la maison du Diable de Stuart Rosenberg qui depuis des lustres ne me procure pourtant plus aucun frisson... Des références trop ancrées en moi pour que l'ambiance de The Innkeepers m'enveloppe suffisamment pour craindre la suite des événements. Petit point positif pour ses principaux interprètes malgré tout. Du moins me semble-t-il tant le reste paraît avoir dévoré leur incarnation pour n'en régurgiter qu'une impression de fadeur exponentielle. C'est un peu le problème de ce genre de projet. L'impatience galopante, le déterminisme avec lequel Ti West s'emploie à faire bouillir la marmite jusqu'à ce que l'eau arrive à ébullition. L'un n'allant pas forcément de pair avec l'autre, The Innkeepers a finalement eu raison de ma résistance. Au bout d'une heure déjà, j'avais déjà plié les bagages de l'espérance pour une approche beaucoup plus détachée du projet. Bref, un film (très) mineur sur un sujet qui pourtant n'a jamais cessé de me passionner...

 

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