Avec le cinquième opus
de la franchise Resident Evil,
on sent bien que le réalisateur Paul W.S.Anderson a voulu se faire
plaisir. On peut considérer qu'il a parfaitement atteint le but
qu'il s'était fixé. Et cela, au mépris de toute vraisemblance en
matière de réalisme ou de continuité scénaristique. Une habitude
dans cette franchise qui part à vau-l'eau à chaque incartade du
cinéaste américain dans l'univers du jeu initialement conçu par
Capcom !
Proche d'un univers vidéoludique couplé au concept d'Escape
Game
couché sur un lit d'effets-spéciaux et d'action façon salle
d'arcade, Resident Evil – Retribution
aurait, isolé de la plupart des autres volets, mérité d'être
nommé au titre de l'adaptation d'un jeu vidéo la plus nanardesque
qui soit. Mais au regard des précédents, dont un Resident
Evil – Extinction
assez navrant, la cinquième aventure d'Alice et de ses compagnons (à
géométrie variable) n'est pas la pire d'entre toutes. Après avoir
intégré au fil des différentes intrigues la plupart des
personnages iconiques de la franchise vidéoludique, il ne manquait
plus que d'y voir apparaître l'un des deux principaux personnages du
jeu vidéo Resident Evil 2
qui vit le jour pour la première fois en 1998 sur la console de
salon de Sony,
la Playstation !
En effet, Leon S. Kennedy y fait une apparition remarquée sous les
traits de l'acteur et mannequin estonien Johann Urb qui pour le coup
s'avère très ressemblant au personnage pixelisé de base. Quant à
Ada Wong, dont Leon est apparemment amoureux, elle est également
issue du second jeu de la franchise. Son passage sur grand écran
sera exclusif à ce seul Resident Evil –
Retribution.
L'occasion pour l'actrice et chanteuse chinoise Li Bingbing de lui
prêter ses traits. Dans cette aventure qui reprend tout d'abord les
derniers instants du précédent épisode, Alice se réveille aux
côtés de celui qui est désormais son époux. La jeune femme et
Carlos Oliveira (toujours interprété par l'acteur israëlien Oded
Fehr) vivent effectivement ensemble et sont parents de la jeune Becky
(Aryana Engineer). Le couple et leur fille semblent désormais couler
des jours heureux jusqu'à l'arrivée subite d'une horde de zombies
qui vont tout remettre en cause. Subite, oui, comme cela est
généralement l'habitude chez Paul W.S.Anderson...
Une
pratique relativement crispante ayant pour principe de voir surgir
d'un seul coup des zombies alors que jusque là régnait un véritable
silence de mort (sans mauvais jeu de mots). Dans Resident
Evil – Retribution,
on finit par se demander qui est le véritable antagoniste du récit.
Albert Wesker, désormais incarné par Shawn Roberts ? Ou bien
Jill Valentine (Sienna Guillory) qui réapparaît désormais sous la
coupe d'Umbrella
Corportation
grâce à un dispositif de contrôle accroché à sa poitrine (comme
dans le jeu Resident Evil 5
sorti trois ans auparavant sur Playstation
3) ?
Toujours est-il qu'avec l'aide d'Ada, Alice va devoir suivre un
parcours très précis d'un point A, un laboratoire expérimental
appartenant à Umbrella,
jusqu'à un point B où l'attend une équipe notamment constituée de
Leon et Luther West (toujours incarné par l'acteur Boris Kodjoe)
dans une reconstitution
en mode simulation d'un quartier de New York et de Moscou. Le film
brille si peu par son scénario que même les méduses, les éponges,
les vers de terre et autres créatures sans cervelle auraient pu tout
à fait réserver leur place de cinéma à l'époque de sa sortie sur
grand écran. Le film ne fait donc pas œuvre de réflexion et
connaître la mythologie entourant Resident Evil
n'a absolument aucune importance ! Le seul véritable intérêt
de ce cinquième opus réside dans l'avalanche d'effets-spéciaux, de
cascades, de combats à mains nues ou armées et de fusillades. Quand
je dis que Paul W.S.Anderson s'est amusé, on sait pour une fois où
sont passés les soixante-cinq millions de dollars de budget. Notons
que parmi les antagonistes du récit réside le personnage de Rain
Ocampo qu'incarne l'actrice dominico-portoricaine Michelle Rodriguez.
L'occasion de retrouver le personnage et son interprète pour la
seconde fois, dix ans après le premier opus sortit en 2002. Notons
enfin que comme à son habitude, Paul W.S.Anderson ne laisse aucune
ambiguïté quant à l'arrivée future d'un sixième opus avec son
final ouvert. Ce sera d'ailleurs effectivement le cas quatre ans plus
tard avec Resident Evil: The Final Chapter
au titre très prometteur...
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