Un programme informatique
à l'effigie d'une gamine d'à peine dix ans qui trahit
l'organisation à l'origine de sa création (Umbrela Corporation).
Un scénario qui nous explique très tardivement quelques-uns des
fondements de la mythologie. Une héroïne qui aura eu besoin de pas
moins de six longs-métrages pour comprendre qu'il lui fallait
remonter à la source (le Hive)
pour mettre fin au projet génocidaire du co-fondateur de la société,
le docteur Roland Isaacs. Des créatures en veux-tu, en voilà, du
simple morts-vivant amélioré ou non en passant par les lickers (et
leur variante Uber),
le Némésis, la version tyrant du docteur Isaacs et jusqu'aux
bourreaux et aux Cerbères ! On aura eu droit à tout mais
surtout à du très mauvais comme le démontrera de manière
métronomique et exemplaire Paul W.S.Anderson qui plutôt que de
clore la saga de manière époustouflante va le faire de la façon la
plus tragiquement grotesque !
Resident Evil – The Final Chapter s'avère
être probablement le pire de tous les volets de la franchise.
Dressant un sinistre tableau, aussi sombre que le fond d'une ruelle
insalubre filmée de nuit, sans Lune et sans le moindre éclairage.
Des effets-spéciaux numériques atroces pour un budget qui s'élève
malgré tout à quarante millions de dollars. Vingt-cinq de moins que
pour le précédent, Resident Evil –
Retribution,
ce qui laisse augurer du dédain sans doute exprimé de la part des
producteurs qui ne comptèrent sans doute pas sur de futures recettes
vu que Paul W.S.Anderson allait ici en finir avec son héroïne et
l'univers apocalyptique quelle parcourait déjà depuis quatorze
ans... Nanar intersidéral dont les ressources dans ce domaine
semblent inépuisables, Resident Evil – The
Final Chapter fait
œuvre de testament renvoyant tout ce qui précéda au rang
d'honnêtes productions fantastico-horrifiques. Tout dans ce dernier
long-métrage est à l'image du reste, puissance mille. Plus
caricatural, plus laid, les personnages sont aussi attachants qu'un
pitbull qui vient de vous mordre à la jambe. Le réalisateur
augmente le curseur dans tous les domaines en demandant à son
monteur, Doobie White, de démultiplier notamment le nombre de plans
à l'image.
Crève Isaacs, Crève... !
Autant
dire qu'à part quelques rares occasions de comprendre ce qui se
passe à l'écran, l'essentiel du programme demeure parfaitement
indigeste. À force d'imposer des plans qui parfois n'excèdent pas
le dixième de seconde, la lecture des combats est brouillonne. Ce
qui en soit est dommage vue la qualité évidente de certaines
chorégraphies qui devant la boucherie orchestrée par le monteur
s'avèrent finalement pénibles à regarder. En pleine crise
d’épilepsie, Doobie White accélère même la mesure lors du
dernier tiers du long-métrage, le spectateur n'ayant d'autre choix
que de tenter de déchiffrer ce qui se déroule à l'écran. Autre
aspect hautement crispant, véritable gimmick propre au cinéma de
Paul W.S.Anderson : les Jump
Scares.
Quand d'autres cinéastes disséminent avec parcimonie quelques
séquences d'effroi par effet de surprise, le réalisateur en propose
par brassées entières. Je ne les ai pas comptés mais s'agissant de
ce dernier opus, il est très envisageable de supposer que les Jump
Scares
se comptent par dizaines pour un total qui pourrait sans rire
atteindre la soixantaine. Et même peut-être la centaine. Si en plus
l'on prend en compte le fait que pas un seul d'entre eux ne
fonctionne, le concept s'avère être dans le cas de Resident
Evil – The Final Chapter d'un
usage parfaitement inutile. Laid (les Bullet
Time et
les créatures en CGI
ressemblent
à de vieilles cinématiques de jeux vidéo), ridicule, caricatural,
bourré de facilités, redondant (ce sixième opus nous refait le
coup du clone d'Alice), perclus de retournements de vestes habituels,
certains personnages sont comme d'habitude à pisser de rire.
Apparats post-Matrix/Terminator
proprement ridicules pour Albert Wesker et palme d'or revenant à
l'acteur Iain Glen qui dans la peau du docteur Roland Isaacs est tout
simplement IN-SU-PPOR-TA-BLE !!! Bref, il était temps que tout
cela se termine... Du moins jusqu'à ce que la franchise ne revienne
sur le devant de la scène en 2021 avec Resident
Evil : Bienvenue à Raccoon City de
Johannes Roberts. Un reboot qui, croisons les doigts, demeurera
peut-être comme l'un des derniers soubresauts d'une franchise
vidéoludique qui pâtit de ses diverses adaptations sur grand écran
même si la dernière itération s'avérera très au dessus des six
volets réalisés entre 2002 et 2016...
Bonjour! Ce sont des films que l'ont peu télécharger ou pas?
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