Alors que certains ''contemplaient'' la cérémonie d'ouverture des
Jeux Olympiques de Paris 2024, d'autres comme nous avaient choisi de
se divertir tout autrement. D'une absurdité à l'autre, point de
différence autre que de se plonger dans la polémique ou au
contraire de se lancer dans ce qui s'apparente à une fiction tout en
ayant l'air d'avoir été inspiré par l’œuvre d'un auteur
français ayant lui-même été sujet à la controverse. Si
l'écrivain Michel Houellebecq est ponctuellement convié à suivre
des cinéastes relativement marginaux (Benoît Delépine et Gustave
Kervern), il en est un qui parmi eux surprend quasiment à chacune de
ses interventions dans le domaine du septième art. Si en 2022,
Guillaume Nicloux s'était montré relativement décevant avec le
curieux La tour,
ce cinéaste décidément à part dans le paysage français a
toujours su se démarquer en réalisant des œuvres dont le ton et
l'expérience n'a rien de commun avec d'autres auteurs beaucoup plus
terre à terre. Pour n'évoquer que le seul auteur d'Extension
du domaine de la lutte,
des Particules
élémentaires,
de Plateforme
ou de Soumission,
le réalisateur et scénariste français lui offrit à quatre
reprises l'occasion de s'exprimer avec le ton si singulier qui le
caractérise. Après être simplement apparu dans le téléfilm
L'Affaire Gordji : Histoire d'une cohabitation
en 2012, Michel Huellebecq est devenu la vedette principale de
L'Enlèvement de Michel Houellebecq
en 2014, de Thalasso
en 2019 et dernièrement de Dans la peau de
Blanche Houellebecq.
L'une des particularités de ces trois longs-métrages étant que
l'écrivain y est à chaque fois apparu dans son propre rôle.
L'occasion pour les curieux de découvrir ce ''Freak''
sans dents, apparemment aviné et dont la diction peut sembler
impropre à la verve que l'on imaginerait tenir de la part d'un
auteur à succès. Passée cette étape lors de laquelle le verbe est
apathique et quelque fois confus, il demeure une inexplicable
évidence : le cinéma de Guillaume Nicloux fascine. Car
lorsqu'il ne s'essaie pas au cinéma d'anticipation dans ce sens où
le genre décrit une fin du monde causée soit par le dérèglement
climatique soit par une pandémie forcément causée par l'homme, le
réalisateur convie les spectateurs à des excursions souvent
étranges mais dont il est rare de sortir indemne.
Du
diptyque formé autour de Valley of Love et
The End
(avec notre Gégé national) jusqu'au surprenant Les
confins du monde,
quelque soit le schéma dont il bouleverse les habitudes, Guillaune
Nicloux compte ! Dès son absurde affiche sur laquelle trônent
Michel Houellebecq et Blanche Gardin façon photographies découpées
et reconstituées, Dans la peau de Blanche
Houellebecq peut
éventuellement évoquer En même temps de
Benoît Delépine et Gustave Kervern, cette œuvre tout aussi
aberrante que fascinante qui voyait durant presque quatre-vingt dix
minutes Vincent Macaigne et Jonathan Cohen collés l'un derrière
l'autre. Pourtant, pas grand chose à voir si ce n'est ce long
passage durant lequel Houellebecq et Gardin seront liés par des
menottes. Dans cette comédie où les accompagnent Luc Schwarz et
Franck Monier, Michel et Blanche se rejoignent en Guadeloupe pour un
concours de sosies consacré au premier. Comédie ? Thriller ?
Rien de véritablement définissable dans ce long-métrage où le
sujet des sosies demeurera l'un des rares aspects à n'avoir
finalement aucun intérêt. L'on se passionnera davantage pour cette
étrange affaire de meurtre pour lequel sera principalement concerné
le garde du corps de l'écrivain (Luc Schwarz dans le rôle de Luc),
évocation d'un homicide gore plus drôle que tragique et qui aura
des conséquences sur les événements à venir. Entre docu-fiction
et brouillon de thriller où l'absurde s'invite à grands renforts de
séquences improbables (prise de champignons hallucinogènes suivis
de ses effets, évocation de l'esclavage dans un véhicule dont la
climatisation a été volontairement cassée par le chauffeur
d'origine guadeloupéenne), le film ressemble à un grand fourre-tout
d'idées toutes plus farfelues les unes que les autres mais au sein
desquelles règne cependant une grande homogénéité. En outre, et
malgré l'impression que Michel Houellebecq y passe son temps sous
l'effet de l'alcool ou des champignons, Guillaume Nicloux parvient
une fois de plus à démontrer le grand pouvoir comique de
l'écrivain. Bref, Dans la peau de Blanche
Houellebecq est
l'une de ces grandes réussites que l'on peut mettre sur le compte du
réalisateur en particulier et de la comédie française en
général...
"Alors que certains ''contemplaient'' la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, d'autres comme nous avaient choisi de se divertir tout autrement."
RépondreSupprimerExact. Non contents de nous avoir cassé les b..... avec cette connerie, le ticket de métro est passé à 4 € à Paris... Un prix "norvégien"... :-)