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mercredi 21 août 2024

Dans la peau de Blanche Houellebecq de Guillaume Nicloux (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Alors que certains ''contemplaient'' la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, d'autres comme nous avaient choisi de se divertir tout autrement. D'une absurdité à l'autre, point de différence autre que de se plonger dans la polémique ou au contraire de se lancer dans ce qui s'apparente à une fiction tout en ayant l'air d'avoir été inspiré par l’œuvre d'un auteur français ayant lui-même été sujet à la controverse. Si l'écrivain Michel Houellebecq est ponctuellement convié à suivre des cinéastes relativement marginaux (Benoît Delépine et Gustave Kervern), il en est un qui parmi eux surprend quasiment à chacune de ses interventions dans le domaine du septième art. Si en 2022, Guillaume Nicloux s'était montré relativement décevant avec le curieux La tour, ce cinéaste décidément à part dans le paysage français a toujours su se démarquer en réalisant des œuvres dont le ton et l'expérience n'a rien de commun avec d'autres auteurs beaucoup plus terre à terre. Pour n'évoquer que le seul auteur d'Extension du domaine de la lutte, des Particules élémentaires, de Plateforme ou de Soumission, le réalisateur et scénariste français lui offrit à quatre reprises l'occasion de s'exprimer avec le ton si singulier qui le caractérise. Après être simplement apparu dans le téléfilm L'Affaire Gordji : Histoire d'une cohabitation en 2012, Michel Huellebecq est devenu la vedette principale de L'Enlèvement de Michel Houellebecq en 2014, de Thalasso en 2019 et dernièrement de Dans la peau de Blanche Houellebecq. L'une des particularités de ces trois longs-métrages étant que l'écrivain y est à chaque fois apparu dans son propre rôle. L'occasion pour les curieux de découvrir ce ''Freak'' sans dents, apparemment aviné et dont la diction peut sembler impropre à la verve que l'on imaginerait tenir de la part d'un auteur à succès. Passée cette étape lors de laquelle le verbe est apathique et quelque fois confus, il demeure une inexplicable évidence : le cinéma de Guillaume Nicloux fascine. Car lorsqu'il ne s'essaie pas au cinéma d'anticipation dans ce sens où le genre décrit une fin du monde causée soit par le dérèglement climatique soit par une pandémie forcément causée par l'homme, le réalisateur convie les spectateurs à des excursions souvent étranges mais dont il est rare de sortir indemne.


Du diptyque formé autour de Valley of Love et The End (avec notre Gégé national) jusqu'au surprenant Les confins du monde, quelque soit le schéma dont il bouleverse les habitudes, Guillaune Nicloux compte ! Dès son absurde affiche sur laquelle trônent Michel Houellebecq et Blanche Gardin façon photographies découpées et reconstituées, Dans la peau de Blanche Houellebecq peut éventuellement évoquer En même temps de Benoît Delépine et Gustave Kervern, cette œuvre tout aussi aberrante que fascinante qui voyait durant presque quatre-vingt dix minutes Vincent Macaigne et Jonathan Cohen collés l'un derrière l'autre. Pourtant, pas grand chose à voir si ce n'est ce long passage durant lequel Houellebecq et Gardin seront liés par des menottes. Dans cette comédie où les accompagnent Luc Schwarz et Franck Monier, Michel et Blanche se rejoignent en Guadeloupe pour un concours de sosies consacré au premier. Comédie ? Thriller ? Rien de véritablement définissable dans ce long-métrage où le sujet des sosies demeurera l'un des rares aspects à n'avoir finalement aucun intérêt. L'on se passionnera davantage pour cette étrange affaire de meurtre pour lequel sera principalement concerné le garde du corps de l'écrivain (Luc Schwarz dans le rôle de Luc), évocation d'un homicide gore plus drôle que tragique et qui aura des conséquences sur les événements à venir. Entre docu-fiction et brouillon de thriller où l'absurde s'invite à grands renforts de séquences improbables (prise de champignons hallucinogènes suivis de ses effets, évocation de l'esclavage dans un véhicule dont la climatisation a été volontairement cassée par le chauffeur d'origine guadeloupéenne), le film ressemble à un grand fourre-tout d'idées toutes plus farfelues les unes que les autres mais au sein desquelles règne cependant une grande homogénéité. En outre, et malgré l'impression que Michel Houellebecq y passe son temps sous l'effet de l'alcool ou des champignons, Guillaume Nicloux parvient une fois de plus à démontrer le grand pouvoir comique de l'écrivain. Bref, Dans la peau de Blanche Houellebecq est l'une de ces grandes réussites que l'on peut mettre sur le compte du réalisateur en particulier et de la comédie française en général...

 

1 commentaire:

  1. "Alors que certains ''contemplaient'' la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, d'autres comme nous avaient choisi de se divertir tout autrement."

    Exact. Non contents de nous avoir cassé les b..... avec cette connerie, le ticket de métro est passé à 4 € à Paris... Un prix "norvégien"... :-)

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