Bon ! Que Bruce
Willis ait mis un terme à sa carrière, ça se comprend. Atteint de
dégénérescence lobaire fronto-temporale qui dans son cas provoque
une aphasie causant notamment des problèmes d'élocution, l'acteur a
donc semble-t-il choisi de rompre définitivement avec son métier
d'acteur l'année dernière après avoir incarné son dernier rôle
dans le DTV de Jesse Atlas,
Assassin.
Tiens ! Profitons-en pour préciser que selon ses propos ainsi
que ceux de son agent, l'ancienne star du cinéma d'action qui donna
dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix ses lettres de
noblesse au genre n'a contrairement à ce qui fut affirmé, jamais
vendu son image pour son éventuel usage dans le domaine du Deepfake.
Ceci étant précisé (et peut-être prochainement démenti par une
personne mieux avertie que moi, qui sait), passons à notre bonne
vieille vedette belge du cinéma d'action et d'arts-martiaux
Jean-Claude Van Damme qui depuis trois ans n'avait plus donné de
nouvelles autrement qu'à travers le doublage du personnage
Jean-Clawed du dessin animé Les Minions 2 :
Il était une fois Gru
en 2022 et de Johnny Cage dans le jeu vidéo Mortal
Kombat 1 en
2023. Mais que ses fans, et ils sont nombreux, se rassurent puisqu'en
2024, le voilà qui réapparaît dans le thriller d'action Darkness
of Man de
James Cullen Bressack. Un réalisateur originaire de la Californie
âgé de trente-deux ans qui, hasard ou non, eu l'occasion ces
dernières années de mettre justement en scène Bruce Willis dans
Survive the Game
et Fortress.
Un ''spécialiste'' du cinéma d'action à bas prix et à basses
ambitions qui dirigea également Steven Seagal en 2019 dans Beyond
the Law
ou encore Mel Gibson et Shannon Doherty dans Hot
Seat
trois ans plus tard. Autant dire que pour Jean-Claude Van Damme,
toute cette affaire ne sent pas très bon pour son retour à l'image.
Mais ne dressons pas trop rapidement le portrait négatif de son
dernier long-métrage en tant qu'interprète tant que le film n'est
pas arrivé à son terme... C'est donc presque deux heures plus tard
que l'on va avoir enfin l'occasion de poser des mots sur les
différentes et hypothétiques sensations qu'aura pu engendrer son
apparition dans le rôle d'un agent d'Interpol du nom de Russell
Hatch. Notons que le film est traduit chez nous sous le titre Hatch
- Protection rapprochée
et qu'il est directement sorti en VOD
le 22 mai dernier... Selon que l'on tombe sur telle ou telle affiche
du film de James Cullen Bressack circulant ici ou là, il est parfois
difficile de se rendre compte qu'y trône l'iconique acteur belge,
lequel obtient un rafraîchissement qui laisse planer un doute quant
à l'identité de celui qui tient une arme dans sa main droite. Et
pourtant, âgé bientôt de soixante-quatre ans, c'est bien de JCVD
dont il s'agit.
Un
sexagénaire qui contrairement à d'autres acteurs a su conserver sa
belle gueule malgré les nombreuses années qui ont passé depuis les
débuts de sa carrière d'acteur dans le milieu des années
quatre-vingt ! Entre films cultes, séries B moyennes et purges
absolues, l'acteur nous aura habitué à battre le froid et le chaud,
à nous livrer du bon grain comme de l'ivraie... Le film démarre un
peu à la manière de Carbone que
signa Olivier Marchal en 2017 et dans lequel le héros se prenait
d'emblée plusieurs balles dans le buffet. Ici, c'est pareil. Notons
ensuite que Jean-Claude Van Damme n'assure pas son propre doublage.
Ce qui peut paraître quelque peu déstabilisant. Le récit fait
alors un retour de deux ans en arrière avant que Russell Hatch ne se
soit fait tirer dessus. Histoire d'expliquer son actuelle addiction à
l'alcool, le flash-back revient sur la mort de sa petite amie Esther
(Chika Kanamoto) qu'il n'a pu éviter et qu'il se reproche depuis
deux ans. De nos jours, des gangs s'opposent à Los Angeles pour la
conquête de territoires tandis que notre héros s'assure de la
protection de Jayden (Russell Hatch), le fils de Esther après avoir
promis à cette dernière de s'en occuper. Le cinéma de James
Cullen Bressack souffre malheureusement des mêmes symptômes que
celui de Jesse V. Johnson (White Elephant),
de Sean Patrick O'Reilly (Corrective Measures)
ou encore celui d'Edward Drake (Anti Life,
Cosmic Sin,
Paradise City,
etc...) : l'ambition de mettre en scène une œuvre où rythme
et action se doivent logiquement de dominer mais où l'ennui
s'installe très durablement. Jean-Claude Van Damme incarne un agent
d'Interpol vieillissant qui encaisse pas mal de coups mais résiste
tant bien que mal. Personnage sous l'emprise ponctuelle de l'alcool,
envahi par les remords depuis le décès d'Esther, le réalisateur
tente une percée dans le thriller le plus sombre qui soit tout en
usant d'artifices visuels relativement déplaisants. Comme cette
esthétique surchargée de filtres orangés qui confortent le
sentiment d'un film immédiatement destiné à une sortie au format
DTV.
Impliquant des personnages d'origine coréenne et situant l'action
dans un quartier asiatique de Los Angeles, cette petite touche
d'exotisme n'efface malheureusement pas la pauvreté d'une mise en
scène vraiment mollassonne. Bref, en attendant ce que nous réserve
Jean-Claude Van Damme pour la suite, ce Darkness
of Man
parviendra tout juste à nous faire patienter jusqu'aux quatre
projets à venir de l'acteur. Quant à James Cullen Bressack, son
dernier long-métrage rejoint la trop longue liste des films d'action
miteux produits chaque année sur le territoire américain...
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