Écrit et réalisé par
Marco Pico (avec la participation d'Edgar de Bresson au script), Un
nuage entre les dents
réuni un duo étonnant. Jusque là, Pierre Richard était surtout
connu pour avoir incarné François Perrin dans Le
grand blond avec une chaussure noire
d'Yves Robert en 1972 ou pour s'être lui-même mis en scène dans Le
distrait
en 1970 ou dans Je sais rien, mais je dirai tout
en
1973. De son côté, la carrière de Philippe Noiret débuta à la
toute fin des années quarante avant qu'il ne devienne l'un des plus
grands interprètes hexagonaux durant les décennies suivantes. Un an
après avoir été notamment dirigé par le réalisateur italien
Marco Ferreri dans La grande bouffe,
le voici désormais aux côtés de l'un de nos plus grands acteurs
comiques dans une intrigue assez curieuse dans laquelle il incarne le
reporter Malisard, lequel est employé au journal Soir
de Paris
que dirige un directeur interprété par Claude Piéplu. Suivi de
près par le photographe Prévot (Pierre Richard), les deux hommes
sont en perpétuelle recherche de faits-divers tandis que leur
employeur cherche à tout prix l'événement qui permettra à son
journal de se vendre comme des petits pains. Ce jour là arrive
lorsque Prévot part chercher ses deux fils à l'entrée de leur
école. Accompagné de Malisard, le père des deux enfants se trompe
cependant d'entrée et manquent à l'appel lorsque ceux-ci sortent de
l'établissement. Découverts en pleine rue, ils sont emmenés par un
badaud chez une nounou à laquelle il va les confier. À la suite
d'un événement qui n'a pourtant aucun lien, le reporter et son
photographe finissent par se persuader que les deux fils de Prévot
ont été enlevés. Alerté, le directeur du journal va lui-même
demander à ses autres collaborateurs de se concentrer sur l'affaire
afin d'en tirer la prochaine une du quotidien... Aucun mystère donc
au sujet de la disparition des deux fils du personnage incarné par
Pierre Richard mais l'occasion de quiproquos divers et variés ayant
comme point commun la recherche de deux enfants interprétés par
Katia et Freddy Verge qui très rapidement retrouveront le chemin de
leur maison (celle de l'ex-épouse de Prévot.
En
effet, comme dans tout bon film mettant en scène l'acteur Louis de
Funès, ce sont ici Pierre Richard et Philippe Noiret qui se trouvent
au cœur de situations pittoresques qui vont les pousser à
entreprendre eux-mêmes des recherches parmi les quelques suspects
qu'ils vont désigner. C'est ainsi donc que l'on retrouvera par
exemple l'acteur Michel Peyrelon dans le rôle du danseur de cabaret
travesti Bobby Pilon. L'un des atouts majeurs du long-métrage, en
dehors de son excellent duo d'interprètes principaux, c'est son
casting. En effet, dans des rôles plus ou moins important l'on
retrouve Marc Dudicourt, Michel Fortin, Francis Lemaire, Jacques
Rosny ou encore Paul Crochet dans les rôles des collaborateurs au
Soir de Paris.
Un journal dirigé de main de fer par un Claude Piéplu égal à
lui-même et dont un monologue récité avec une grande précision
rappellera sans doute à certain sa rencontre en pleine rue avec
Jean-Pierre Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans le film culte de
Bertrand Blier, Calmos
deux ans plus tard... Produit par la société de production
Les Productions de la Guéville
fondée par Yves Robert et Danièle Delorme, Un
nuage entre les dents est
le premier long-métrage de Marco Pico qui près de vingt ans plus
tard retrouvera Pierre Richard pour son troisième long-métrage
cinématographique, La cavale des fous.
L'on retrouve en de rares occasions le Pierre Richard tel que la
comédie française nous le fit découvrir quelques années
auparavant mais celui-ci se montre malgré tout moins expansif. Sans
doute cela ayant trait au sujet dramatique de l'enlèvement même si
de ce côté là les enjeux sont réduits à leur part congrue
puisque très rapidement le spectateur sera mis au courant de la
série de quiproquos que le récit est en train de mettre en place.
Le duo qu'il forme aux côtés de Philippe Noiret (le cigare
perpétuellement planté entre ses lèvres) est plutôt intéressant
même s'il ne mène pas cette comédie un brin sociale vers
d'authentiques éclats de rires. Bref, on passe un agréable moment
en leur compagnie tandis que le récit nous permet de visiter
virtuellement une capitale française qui depuis a bien changée...
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