Gégé, sors de ce corps ! |
De base et sans m'être encore plongé dans la projection, No
Way Up
semble réunir deux genres dont je suis un aficionado. Tout d'abord,
le film de requins. Espérant même découvrir un alter ego de la
très réjouissante bien que très improbable franchise Sharknado
plutôt qu'une sage resucée des Dents de la mer.
Ensuite, le film catastrophe calibré pour ne laisser en théorie
aucun survivant. Ce qui bien évidemment n'arrive jamais sur grand
écran. Genre, Airport
et les ersatz qu'il laissa ensuite proliférer derrière lui. Lorsque
l'on est amateur de ce genre de proposition qui ne paraît briller ni
par sa mise en scène, ni par ses effets visuels et peut-être encore
moins par son interprétation, l'affiche semble confirmer que pour
les fans de nanars, le long-métrage de Claudio Fäh n'est rien moins
que du pain bénît ! Auteur d'une quinzaine de projets dont
plusieurs courts et longs-métrages, No Way Up
est
le dernier avatar d'un cinéaste dont j'avoue n'avoir jamais entendu
parler. Bref, laissons s'exprimer l'auteur et ses interprètes pour
ensuite évoquer le fond et la forme de ce film
horrifico-catastrophique et retrouvons-nous dans quatre-vingt dix
minutes................................................................................................
Tout commence par un générique on ne peut plus sombre exploitant le
remous des fond marins. Musique sobre signée par Andy Gray à
tendance anxiogène typique du genre invoqué par la présence
d'hostiles créatures citées plus haut. Dans l'ensemble, c'est
plutôt joli. Voire même élégant. Bref, on ressent davantage
l'envie de s'enfoncer dans son siège pour assister au spectacle que
de prendre la poudre d'escampette. Première séquence
post-générique, on se prend en gros plan et en 4K la tronche
bouffie de l'acteur Colm Meaney que l'on connut en meilleures forme
physique au temps des séries de science-fiction américaines Star
Trek : La Nouvelle Génération
(dans laquelle il incarnait l'officier
de téléportation de l'USS Enterprise, Miles O'Brien) et
Star Trek : Deep Space Nine dans
laquelle le personnage devenait le chef des opérations de la station
DS9 ! Pas grave !
Le bleu de l'océan vient de laisser la place à un jaune-vert
(spécialité de Jean-Pierre Jeunet) à tendance vert de gris (propre
à David Fincher) du meilleur effet. Les cases de la vedette de
télévision présente à l'écran et de la jolie photographie
réalisée par Andrew Rodger étant cochées, voyons maintenant ce
que vaut clairement le long-métrage de
Claudio Fäh... Pas grand chose à dire vrai, si ce n'est que le
voyage est terminé avant même d'avoir commencé. Vous pouvez
retirer votre ceinture et descendre de l'avion !
No Way Up semble avoir été tourné dans une piscine olympique !
Surtout
si vous envisagiez de découvrir un digne descendant de l’œuvre de
Steven Spielberg. Son idée apparemment originale sous le bras, le
scénariste Andy Mayson reprend en fait un concept qui avait déjà
été employé en 1977 dans Les Naufragés du 747
de Jerry Jameson et dans lequel un Boeing 747 (logique) se retrouvait
plusieurs mètres sous la surface de l'océan dans la région du
Triangle des Bermudes. Si la catastrophe est ici plutôt
''crédible'', du moins jusqu'à ce que l'avion s'enfonce
paisiblement sous l'océan, les responsables des décors font
malheureusement preuve d'un total dédain en matière de logique.
Sachant que l'engin repose sur une pente à trente degrés, que les
survivants (une poignée tout au plus) sont à l'arrière et que
l'avant de l'avion se situe à une hauteur nettement supérieure à
celle de la queue, l'air aurait rationnellement dû s'échapper de
l'immense trou béant pratiqué dans la carlingue. Mais non, on s'en
tape comme dirait l'autre. En dehors des quelques vannes émises par
le blondinet de service en mode ''tête à claques'', le film se
prend un peu trop au sérieux malgré les grandes largesses qu'il
prend avec le réalisme. Celui que l'on prenait d'emblée pour le
héros du récit disparaît entre les mâchoires d'un requin lors
d'une séquence dont le ridicule est à l'aune du récit. Bref, avant
de s'en aller finir dans l'estomac de la bête, l'homme confie à la
jeune héroïne incarnée par Sophie McIntosh la responsabilité de
maintenir la cohésion entre les passagers afin que tous survivent.
Claudio Fäh fait l'économie d'un trop grand nombre de figurants en
constituant dans ses proportions, une ridicule équipe d'interprètes.
Passons sur le cliché du type qui pour se racheter d'un drame dont
il s'est toujours senti responsable accepte d'accompagner la jeune
femme. Un élément qui meurt directement dans l’œuf puisqu'il
décède après seulement trente minutes de film ! Pour le
reste, le constat est on ne peut plus clair : mieux vaut se farcir
des requins à trois, quatre, cinq ou six têtes, capables de voler
dans les airs, nager dans le sable ou dans la neige, zombifiés ou
irradiés plutôt que ce pauvre (télé)film incapable de communiquer
le moindre frisson... No Way Up
est donc en soit, une belle petite daube...
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