Dans l'imaginaire du
cinéphage amateur d'exploitation sanguinolente, il est des œuvres
qui percutent avec la réalité de manière beaucoup trop brutale.
Blood Hook
de Jim Mallon est de ces longs-métrages qui paraissent avoir du
potentiel mais qui au final se montrent d'une telle indigence que
l'on ne peut raisonnablement penser que le bonhomme en question aura
droit à ses entrées futures dans la réalisation. Et pourtant....
Même si le réalisateur et scénariste de ce slasher navrant aurait
dû voir se refermer devant lui les portes du septième art, il
réalisera dix ans plus tard un second film sous le titre Le
pire contre-attaque
(Mystery Science Theater 3000: The Movie) !
Blood Hook,
lui, est donc un tout petit slasher de part son minuscule intérêt
mais grand par sa durée qui dépasse de loin les normes habituelles.
D'une longueur qui frise la crise d'apoplexie tant on s'impatiente de
voir se dérouler le générique de fin dès les premiers instants,
le film de Jim Mallon écrit et conçu à douze mains par le
réalisateur lui-même ainsi que Larry Edgerton, John Galligan, David
Herbert, Doug Rand et Gail Anderson est un immense désastre. Si la
plupart des interprètes ont logiquement vu leur carrière s'arrêter
après cette première incartade dans l'univers du cinéma, d'autres
ont persévéré. On se demande d'ailleurs comment certains
producteurs et réalisateurs ont pu les laisser multiplier leurs
''performances'' sur grand ou petit écran tant leur première
apparition est désastreuse. En revanche, le spectateur appréciera
que Jim Mallon ne fasse aucune différence entre les ploucs de la
ville et ceux de la campagne chez qui les premiers viennent séjourner
le temps d'un concours de pèche. En effet, le réalisateur dresse un
portrait des touristes aussi peu reluisant que celui des autochtones.
Des modèles de crétins qui rendraient presque jaloux ceux des
productions Troma
auxquelles est d'ailleurs affilié Blood Hook
puisque le film fut effectivement distribué à l'origine par Lloyd
Kaufman et Michael Herz sous le label ''Troma
Team Release''.
Décrire très précisément le long-métrage n'est pas vraiment
chose aisée bien que l'on puisse le réduire de manière tout aussi
concrète : Blood
Hook
pourrait donc se résumer de manière simplifiée à un Slasher
chiant et sans le moindre intérêt ! De ce point de vue là,
tout le monde s'accordera à dire que l'expérience est à la limite
du traumatisme.
L'urgence
de voir la fin surgir au plus vite étant au diapason d'une furieuse
envie de faire pipi sans avoir accès aux moindres toilettes, on
trépigne donc des pieds. L'estampille Troma
Entertainment
ne justifiant pas toujours l'engouement qui précède la vision d'un
film produit ou distribué par la fameuse enseigne américaine, Blood
Hook
tombe très rapidement de son piédestal pour ne se révéler être
que l'un des pires Slashers
de l'histoire du genre. Il semblerait qu'à l'origine une copie d'une
heure et trente deux minutes ait été mise à disposition des
amateurs de meurtres à la chaîne mais une version beaucoup plus
longue, celle que dû bien évidemment subir votre serviteur, fut
donc éditée, rallongeant ainsi l'expérience pour une durée totale
de cent-onze minutes. Soit, presque deux heures de vide sidéral. Une
œuvre qui propose si peu de contenu que l'on entendrait presque
notre propre cœur battre dans sa cage thoracique. Montage totalement
anarchique où l'on retrouve bien vivants des personnages décédés,
les scénaristes ont apparemment fumé la moquette ET la tapisserie
en créant l'un des serial killer les plus improbables qui soient.
Ici, pas de meurtres au couteau, à la machette ou à l'arc. Non, le
tueur de Blood
Hook
tue à l'aide d'une canne à pèche !!! Une quinzaine
d'interprètes traînent des pieds dans ce purin cinématographique
où le sang ne coule malheureusement pas à flots. L'attitude de
certains personnages est parfaitement illogique, appuyant ainsi
davantage le caractère authentiquement navrant de l'interprétation
générale. Pour justifier tous ces meurtres, le scénario invoque
les ridicules conséquences d'une guerre lors de laquelle un ancien
soldat doté d'une plaque de métal dans le crâne réagirait à un
son spécifiquement reproduit au passage d'une chanson. Risible. Ce
qui, à la décharge du film et de ses auteurs, nous offrira quand
même une séquence tellement débile qu'elle en deviendra mythique.
Une scène lors de laquelle l'un des ''héros'' du récit se défendra
contre le tueur en dressant devant lui un poste de radio diffusant
l'air en question. Notons malgré tout une très courte mais très
réussie séquence lors de laquelle le tueur attache ses victimes
entre elles à l'aide d'une corde. Seul passage du film à faire
regretter que le reste soit d'une telle pauvreté. Bref, Blood
Hook
ne réconciliera malheureusement pas les anti-Troma
avec
le noyau de fans le plus dur qui eux-mêmes risquent de mal supporter
la lenteur et la durée du récit...
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