Dans un monde idéal, les
enfants n'existent pas. Ce qui revient à dire que par extension,
leur version théoriquement améliorée que l'on nomme ''adolescents'
n'existe pas non plus. Mais alors, cela veut-il dire que les adultes
n'auraient pas davantage droit à leur petit carré de terrain sur
notre planète ? Car comment imaginer leur présence sur Terre
sans que femmes et hommes soient passés par différentes étapes
d'évolution morphologique et intellectuelle ? À moins que des
pondeuses chargées de mettre au monde des êtres intégralement
formés pour être autonomes aient été prévues et qu'ainsi, ces
nouveaux individus soient en mesure de subvenir à leurs propres
besoins ? Mais alors, je n'ose imaginer les conditions de
l'enfantement ! Sachant que le concept est malheureusement
inenvisageable autrement qu'à travers l'autodestruction de
l'humanité (voie vers laquelle tendent de plus en plus nos
congénères), c'est bien vers le septième art qu'il faudra se
tourner afin d'espérer pouvoir nous libérer de ce trop plein de
pression que nous subissons face à ces nouvelles générations dont
l'arrogance et en totale contradiction avec leur niveau d'exigence en
matière de culture et de réflexion. Découvrir encore et toujours
Nicolas Cage est en soit, un véritable plaisir. Même lorsqu'il
explore des univers que l'on rangera d'emblée dans la catégorie des
''nanars''. Mais lorsque l'acteur américain accepte de traverser le
miroir pour se retrouver du côté des forces obscures, alors là, on
applaudit à tout rompre. Imaginez, ce bon père de famille qui avant
d'aller bosser tout la journée pour rentrer tard le soir prend le
temps de jouer avec son fils. Imaginez ensuite cette mère très
attachée à la relation qu'elle entretenait jadis avec sa fille
chérie, blonde progéniture qui désormais fouille dans le sac de sa
maman pour lui soutirer de l'argent et ainsi se payer sa dope...
Imaginez enfin ce professeur qui tente d'inculquer à ses élèves le
savoir qu'il a lui même acquis par le passé, butant ainsi contre
des élèves diablement et irrémédiablement réfractaires...
Pour son antépénultième
ouvrage, le réalisateur Brian Taylor (qui six ans avant avait déjà
mis en scène Nicolas Cage dans Ghost Rider : L'esprit de
la vengeance)
semble avoir atteint l'aboutissement d'une longue réflexion. Une
solution qui pour l'instant prend la forme d'une fiction mais qui,
sait-on jamais, deviendra peut-être un jour réalité et sortira des
strictes contingences imposées par le concept de dystopie !
Bonne nouvelle, cette fois-ci ce ne sont plus les gamins qui vont
faire vivre la misère à leurs parents mais bien le contraire. Tout
au long du récit, le réalisateur (qui signe également le script)
nous impose des vignettes décrivant la vie de cette petite famille
au demeurant fort sympathique mais dont les rapports ne sont en
réalité, pas toujours au beau fixe. Des scénettes entrecoupées de
larges séquences lors desquelles une partie de l'humanité, les
adultes, semble être en proie à un étrange virus qui leur fait
perdre la tête et les pousse à s'en prendre très violemment à
leurs rejetons. En montrant des hommes et des femmes qui ne
s'attaquent qu'aux membres de leur propre famille, Mom
And Dad semble
vouloir véhiculer une théorie selon laquelle les agressions et les
meurtres seraient commis par pur esprit de vengeance. Une fois
libérés des contraintes morales, les parents décident de faire
payer à leurs chiards la sommes des soucis qu'ils ont accumulé
depuis leur naissance. Traité sous le ton de la comédie, le film de
Brian Taylor impose une variation sur le thème des infectés. À la
seule différence que le meurtre n'est ici jamais suivi d'actes de
cannibalisme et où hommes et femmes semblent avoir conservé une
partie de leur capacités intellectuelles. Ainsi débarrassés de la
moindre valeur morale et de toute forme de déontologie, le
spectateur assiste à un show meurtrier particulièrement jouissif.
Du haut de son statut de star de cinéma, Nicolas Cage ne demeure pas
moins l'une de ces figures paternelles retournées à leur état
primaire de chasseurs en mode ''infanticide'' ! Au final, Mom
And Dad
est une sympathique comédie horrifique qui malgré son propos
demeure innocente... En espérant qu'il ne donne tout de même pas de
mauvaises idées à certains...
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