Hideo Nakata, l'un des
grands maîtres de la J-Horror s'était tourné vers d'autres
projets, toujours ancrés dans l'horreur et l'épouvante, mais
s'éloignant drastiquement de son thème de prédilection : les
fantômes. Celui qui signa quelques-uns des classiques du genre, tels
Ringu,
sa séquelle ainsi que la suite du remake (vous suivez?) et plus
encore, le remarquable Honogurai mizu no soko
kara
sorti sur le territoire français sous le titre Dark
Water
(à ne pas confondre avec l'immonde remake américain de Walter
Salles signé en 2005) revenait en 2013 à ses premières amours.
Offrant ainsi l'espoir aux fans du genre en général et au cinéaste
japonais en particulier, de frissonner à nouveau comme à la toute
fin du siècle dernier ou au tout début des années 2000. Bref, de
quoi se replonger dans des univers que l'on connaît bien et qui,
forcément, s'avèrent parfaitement balisés. C'est donc d'ailleurs
en partie le cas avec The Complex
qui voit le jour en 2013. Il y a donc dix ans tout juste, Hideo
Nakata nous contait l'histoire de la jeune Asuka, de son jeune frère
et de ses parents, lesquels viennent de s'installer dans un nouvel
appartement situé au cœur d'un complexe résidentiel au doux nom de
''Lys noir''
(celui du titre, justement). Un HLM dont l'architecture est typique
de celles que l'on découvre en général chaque fois que le cinéma
japonais nous décrit l'existence de personnages de classe moyenne.
Bref, des cages à lapins ! Ce qui n'empêche pas notre petite
famille d'être très heureuse. Asuka s'apprête notamment à
découvrir ses nouveaux camarades de classes. Poussée par ses
parents à venir se présenter à leurs nouveaux voisins,
l'adolescente frappe à la porte de l'appartement qui fait face au
leur. Mais alors que la porte du voisin s'entrebaille, elle se
referme aussitôt sans qu'Asuka ait eu le temps de se présenter.
Dépitée, la jeune fille part faire un tour dans le quartier et
croise un jeune enfant qui joue dans un bac à sable. Fuyant la
présence d'Asuka, celle-ci décide finalement de rentrer chez elle.
Très vite, elle fera la connaissance d'un camarade de classe
prénommé Sasahara qui deviendra rapidement son ami et confident. Le
jeune garçon épaulera surtout Asuka lorsque d'étranges événements
se manifesteront au sein du complexe résidentiel. Quatorze ans après
le premier volet de la franchise Ringu,
les esprits viennent une fois de plus frapper à la porte du cinéma
cher à Hideo Nakata. Et une fois encore, le sujet est ici lié à un
drame survenu dans un passé plus ou moins lointain. On se souvient
tous de Sadako, jeune fille assassinée puis jetée dans un puits
dans Ringu
ou de la tragédie survenue dans Honogurai mizu
no soko kara,
bien avant que Yoshimi Matsubara et sa petite fille de 6 ans, Ikuko
ne viennent s'installer dans un nouvel appartement.
À
ce titre, The Complex
semble plus proche de ce dernier que de Ringu.
Si la vengeance de Sadako était éminemment plus justifiable du fait
que la gamine avait été assassinée, les conséquences de faits
ayant eu lieu dans des contextes accidentels reliant les personnages
de Honogurai mizu no soko kara
et The Complex
sont déjà beaucoup plus délicates à admettre. Hideo Nakata ajoute
à cela, le deuil, le remord et l'absence. Des sentiments que l'on
retrouve en très grande majorité dans ce genre de long-métrage
mais qui s'avère ici, sans doute, l'un des points culminants. Plutôt
que se lancer dans une réitération strictement consensuelle basée
sur des archétypes calqués avec une infinie rigueur, Hideo Nakata
ajoute un élément qui différencie The Complex
d'une partie de la concurrence. Et ce, même si le sujet n'est ici
pas évoqué pour la toute première fois : celui de la
communication avec les défunts. Comme le découvrira (un peu trop)
rapidement le spectateur, l'existence d'Asuka est marquée par un
drame personnel qui lui a ''permis'' de développer la capacité de
parler avec les morts et ainsi lui révéler une cruelle vérité !
Récemment, j'évoquais l'approche nettement plus complaisante de
Takashi Shimizu envers une certaine catégorie de spectateurs. Pas
celle formant ces groupes homogènes d'amateurs de films d'horreur
mais plutôt celles et ceux constituant cette denrée visiblement
grandissante des amateurs de Dramas !
Pas de la soupe, non, mais déjà, une nette prédisposition à
lisser l'un de ses thèmes de prédilection. Sans jamais vraiment
rentrer dans cette catégorie, The Complex
n'innove
jamais tout à fait et se montre plus soporifique que réellement
inquiétant. Ce qui, à la lecture du synopsis peut paraître
étonnant vue que le film mêle trois intrigues en même temps. Celle
qui est propre à l'héroïne incarnée par Atsuko Maeda (laquelle
est accompagnée tout au long du récit par l'acteur Hiroki
Narimiya), celle du petit enfant auquel Asuka va s'attacher, ainsi
que celle de ce vieil homme dont la jeune adolescente découvrira
rapidement chez lui, le cadavre. Hideo Nakata tente une nouvelle fois
d'émouvoir son auditoire mais malheureusement, The
Complex
ne vaut pas le dixième de son chef-d’œuvre Honogurai
mizu no soko kara.
Trop lent, trop dispersé, le film s'avère au final très
ennuyeux...
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