À
l'origine, il y eut une série d'ouvrages littéraires tous écrits
par le romancier japonais Koji Suzuki. Un auteur adapté à de
nombreuses reprises sur grand et petit écrans puisque le
chef-d’œuvre de Hideo Nakata Honogurai
mizu no soko kara
fut
lui-même inspiré de la nouvelle L'eau
flottante
dont il fut également à l'origine.
Après avoir obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire Japonais
qui contrairement à ce que l'énoncé laisse entendre n'est pas
originaire du Pays du Soleil Levant mais bien de chez nous puisqu'il
fut créé en 1974 par le
critique et écrivain français Jean-Pierre Fontana lors du festival
de science-fiction se déroulant à Clermont-Ferrand, Koji
Suzuki écrit et fait éditer en 1991, le roman Ringu.
Premier tome d'une série d'ouvrages et base du scénario du premier
long-métrage véritablement important du cinéaste japonais Hideo
Nakata. Il faut savoir que Ringu
ne s'est pas contenté au fil des années de n'être qu'une franchise
se rappelant sporadiquement aux bons souvenirs des amateurs de
J-Horror
mais qu'elle demeure au contraire, particulièrement tentaculaire. Au
point qu'il est presque risqué de dresser une liste assumant
pleinement son statut d'exhaustivité au sujet des nombreuses œuvres
qui furent bâties autour du mythe de l'emblématique personnage
portant le nom de Sadako Yamamura. Sachons tout d'abord que
contrairement à ce que l'on peut lire ça et là, Ring
de Hideo Nakata ne fut pas le premier à se pencher sur le cas de
cette sinistre entité vengeresse qui fut un jour assassinée et
jetée dans un puits. Dès 1995, le réalisateur Chisui
Takigawa mit en scène le téléfilm Ring : Kanzenban
dans lequel la fameuse vidéo qui tuera plusieurs années après
celles et ceux qui oseront la regarder est déjà présente. On
connaît la suite. Hideo Nakata reprend le flambeau trois ans plus
tard et signe donc en 1998, le cultissime Ringu.
Premier
volet d'une très longue série de longs-métrages, entre séquelles,
reboots et remakes, le schéma semblant devoir éternellement se
reproduire. Alors que Hideo Nakata se chargera de mettre en scène
Ringu 2
en 1999, la suite du remake américain The Ring 2
en 2005 ainsi que Sadako
en 2019 (du nom du personnage central de la franchise, donc),
d'autres réalisateurs s'empareront à leur tour du phénomène ces
trois dernières décennies. Nous n'allons pas dresser la liste
exacte des cinéastes ayant chacun apporté leur pierre à l'édifice
mais retenons parmi eux que Jôji Iida réalisa Rasen
en 1998, que Dong-bin Kim mis en scène Ling
l'année suivante, que Gore Verbinski fut l'auteur du remake The
Ring
en 2002 ou que Tsutomu Hanabusa réalisa coup sur coup les deux
volets en 3D intitulés Sadaka 3D
et Sadaka 3D 2.
Notons également que deux séries virent le jour en 1999.
Respectivement intitulées Ringu – Saishûshô
et Rasen,
il n'est interdit que je revienne prochainement sur cette dernière.
Bon, c'est bien beau tout ça, mais pour en revenir au sujet
principal de cet article, évoquons Ringu 0.
Il ne s'agit ni d'une suite, ni d'un remake, ni d'un reboot de tout
ce qui a pu être fait jusqu'au moment de sa sortie. Non, Ringu
0
est ce que l'on a coutume de nommer désormais depuis un certain
temps, une préquelle. L'intrigue se déroule donc bien avant les
événements du Ringu de
Hideo Nakata. Le réalisateur japonais abandonne d'ailleurs un temps
la franchise au profit cette fois-ci de Norio Tsuruta dont la
carrière cinématographique s'est depuis enrichie d'une vingtaine
d’œuvres dont plusieurs téléfilms et séries télévisées. Dans
Ringu 0,
Norio Tsuruta remonte le temps de trois décennies afin d'évoquer
les circonstances dans lesquelles la jeune Sadako est devenue plus
tard, celle que l'on connaît.
Écrit
par le scénariste Hiroshi Takahashi et adapté du roman de Kôji
Suzuki Ba-sudei
qui
parut en 1999, Ringu 0
situe majoritairement son intrigue au sein d'une troupe de théâtre
que vient d'intégrer Sadako Yamamura. Interprétée par l'actrice
Yukie Nakama, la nouvelle venue paraît fragile, timide et va très
rapidement être au centre de controverses au sujet d'un meurtre dont
vient d'être victime la comédienne principale de la pièce que
répète la troupe. Engagée pour le rôle titre à la place de la
défunte par le metteur en scène, les partenaires de Sadako ne sont
pas tendres avec la jeune femme. Mais heureusement pour elle, Sadako
peut compter sur le soutien de l'un d'entre eux. Ce qui
malheureusement ne va pas empêcher de se multiplier d'inquiétants
événements dont feront en outre partie les différentes visions
particulièrement macabres de la jeune femme. Le principe de la
préquelle étant ce qu'il est, on se doute bien que le final ne nous
apportera rien de bien nouveau. Tout l'intérêt découle à vrai
dire de l'immersion au cœur de l'existence même de Sadako qui
jusque là n'apparaissait que comme une entité maléfique. On a même
du mal à imaginer que sous les traits de la charmante Yukie Nakama
puisse couver l'une des créatures du bestiaire fantastique japonais
parmi ses plus cruelles représentantes ! Ringu
0
évoque parfois le génial Rinne
que réalisera Takashi Shimizu cinq ans plus tard et dans lequel cet
autre cinéaste japonais allait remplacer la troupe de comédiens de
théâtre par un réalisateur, des interprètes et une équipe
technique lors du tournage d'un film situé dans un hôtel abandonné.
Le décor relativement inédit servant de cadre à Ringu
0
participe de cet intérêt que l'on peu porter à une œuvre qui au
fond, n'invente rien d'autre et ne fait que remettre en avant Sadako
ainsi que certaines situations que l'on pouvait découvrir à travers
les inquiétantes images diffusées par la fameuse vidéo maudite.
Pas le meilleur de la franchise mais tout de même essentiel si l'on
veut savoir très exactement ce qui se produisit trente ans avant les
événements de Ringu...
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