Il est parfois
intéressant de se pencher sur les débuts de carrière de certains
cinéastes pour y découvrir des ''tics'' qui deviendront une
constante durant tout ou partie de leur carrière. Chez John Landis
l'on a souvent pu sentir poindre une certaine dérision teintée
d'ironie même lorsqu'il s'attaquait notamment en 1981 au mythe du
loup-garou avec le classique Le loup-garou de Londres
(An American Werewolf in London).
Film d'horreur aux effets-spéciaux saisissants mais non dénué d'un
humour dont son auteur ''saupoudra copieusement'' (quel merveilleux
oxymore, n'est-il pas?) un certain nombre de séquences. Il faudra
remonter quelques années en arrière et ce, jusqu'en 1973 pour
découvrir les tout premiers travaux du réalisateur, scénariste et
producteur américain. Avec un tel titre, nul doute que le contenu du
premier long-mùétrage de John Landis intitulé Schlock,
le tueur à la banane...!
fut déjà à l'image de ce qu'il nous prépara par la suite et qui
vit le jour sous le titre The Kentucky Fried
Movie.
Heu... Oui, faut-il le préciser mais sa traduction française,
Hamburger Film Sandwich,
apparaissant surtout comme une curieuse lubie de la part des
distributeurs hexagonaux, John Landis n'a jamais cessé de se
demander le pourquoi du comment concernant ce changement de titre !
Invité à s'exprimer devant la caméra lors de la diffusion du film
sur Arte, le réalisateur profita de l'occasion qui lui fut accordée
pour rappeler que le film ne fut pas seulement écrit par les ZAZ
(Jerry Zucker, Jim Abrahams et David Zucker) et Pat Proft puisque
lui-même s'attela à l'écriture du scénario bien que cette
information n'apparaisse pas à l'écran lors du déroulé de l'un et
l'autre des génériques ! Plus qu'un simple film, The
Kentucky Fried Movie
est d'abord une compilation plus ou moins drôle constituée de
fausses réclames, de faux journaux télévisés, de fausses bandes
annonces, de fausses émissions éducatives mais de vrais paires de
nibards. Pas de silicone en vue mais des poitrines souvent
généreuses, parfois un peu tombées en désuétude, mais d'un
naturel qui de nos jours se fait bien rare sur grand et petit écran.
Des actrices pulpeuses pour des extraits de films pornographiques
rendant le contenu de The Kentucky Fried Movie
parfois
assez osé.
Du
moins pour l'époque puisque, je le rappelle, nous sommes alors en
1977. Le spectateur aura le choix entre découvrir des scénettes
plus ou moins longues dans leur langue originale, respectant ainsi
les dialogues tels qu'ils furent pensés par leurs auteurs, ou dans
la notre qui elle, ne se gêne pas pour réinterpréter certaines
situations à travers des dialogues qui n'ont parfois plus rien de
commun avec les originaux. Constitué de vingt-six sketchs allant de
quatre secondes pour le plus court à un peu plus d'une demi-heure
pour le plus étendu dans le temps, The Kentucky
Fried Movie
est surtout un festival d'idées plus folles et délirantes les unes
que les autres. Outre ces actrices qui se massent (et se font masser)
leur généreuse poitrine l'on retrouve notamment quelques parodies
telles Pour une poignée de Yen,
référence évidente à Pour une poignée de
dollars
de Sergio pour son titre mais plus généralement au cinéma de
l'acteur Hong-kongais Bruce Lee, notamment connu sous le sobriquet de
''Petit Dragon''
et pour le cri de chat qu'il laissait échapper lors de ses combats.
La parodie fait ici un clin d’œil appuyé à Opération
dragon
de Robert Clouse qui sortit sur les écrans en 1973 et dans lequel le
personnage de Lee combattait déjà un ennemi armé d'une griffe en
métal ! Mais The Kentucky Fried Movie,
c'est également un hommage à la Blaxploitation, à l'acteur Bill
Bixby dans le sketch Sanhedrin
dont le contenu fait très clairement référence à la célèbre
série fantastique L'incroyable Hulk
dont il était le héros, aux films catastrophe tel Tremblement
de terre
de Mark Robson et La tour infernale
de John Guillermin à travers le sketch That's
Armageddon
et j'en passe et (pas forcément) des meilleures. Surtout, des années
avant que n'arrivent sur le marché les technologies 4DX
ou ICE
(pour Immersive
Cinema Experience)
ou qu'avant elles un certain John Waters n'invente le cinéma en
Odorama
pour son excellent Polyester en
1981, John Landis et ses collaborateurs tentèrent l'expérience du
Touchorama
avec le sketch Feel-A-Round.
Un concept déjà fort intéressant mais auquel peu de spectateurs
auraient tout de même osé se frotter... Bref, The
Kentucky Fried Movie
est un authentique Objet
Filmique Non Identifié.
Pas toujours de très bon goût, pas toujours très drôle mais
suffisamment divertissant pour que l'on ne ressente pas l'envie de
quitter la séance avant la fin...
Bonjour, alors de memoire, les ZAZ à leurs debuts, a l'université s'etaient contitués en troupe, sous le nom de Kentucky Fried Theater, pour parodier la marque de fast food. Tout naturellement, quand ils ont fait le film avec Landis, ils l'ont appelés Kentucky Fried Movie. Mais quand le film sort en France, en juin 79, il n'y a pas, si mes souvenirs sont bons, de KFC en France, et la marque n'est absolument pas connue du public français. Par compte il y'a deja des macdos et son ancetre le Wimpy, donc le hamburger evoque plus quelque chose pour les spectateurs francais. C'est sans doute pourquoi, le distributeur a cru bon de donner ce titre francais, débile, et cette affiche hideuse avec un burger et la statue de la liberté brandissant une bouteille de ketchup. Quelques annees plus tard, lorsque les ZAZ, sans Landis, mais avec Joe Dante, donnerons une "suite" a KFM, ils l'appeleront Amazon Women on the Moon, ce qui en francais donnera Cheeseburger Film Sandwich, pour coller au 1er film.
RépondreSupprimerBonjour, alors de memoire, les ZAZ à leurs debuts, a l'université s'etaient contitués en troupe, sous le nom de Kentucky Fried Theater, pour parodier la marque de fast food. Tout naturellement, quand ils ont fait le film avec Landis, ils l'ont appelés Kentucky Fried Movie. Mais quand le film sort en France, en juin 79, il n'y a pas, si mes souvenirs sont bons, de KFC en France, et la marque n'est absolument pas connue du public français. Par compte il y'a deja des macdos et son ancetre le Wimpy, donc le hamburger evoque plus quelque chose pour les spectateurs francais. C'est sans doute pourquoi, le distributeur a cru bon de donner ce titre francais, débile, et cette affiche hideuse avec un burger et la statue de la liberté brandissant une bouteille de ketchup. Quelques annees plus tard, lorsque les ZAZ, sans Landis, mais avec Joe Dante, donnerons une "suite" a KFM, ils l'appeleront Amazon Women on the Moon, ce qui en francais donnera Cheeseburger Film Sandwich, pour coller au 1er film.
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