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samedi 4 novembre 2023

38°5 quai des orfèvres de Benjamin Leher (2023) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Au regard de certaines critiques dites ''spécialisées'', le premier long-métrage de Benjamin Leher mérite le grand prix qu'il remporta au Festival de l'Alpe d'Huez. D'autres évoquent un monument de malaise... Quant à vous, choisissez votre camp... Le plus drôle, c'est d'imaginer que le film ait pu se voir octroyer un tel prix alors même qu'il côtoya des œuvres, certes, pas toujours de grand standing (Sexygénaires de Robin Sykes), mais dont le peu de qualités se situent malgré tout à des années lumières de l'indigence qu'évoque 38°5 quai des orfèvres. Œuvre pourtant outrageusement référencée, on pense aux Inconnus période Le téléphone sonne toujours deux fois ou bien même à leur principaux ''rivaux'' à l'époque, Les Nuls, et leur cultissime La cité de la peur, mais aussi et surtout, bien sûr, aux ZAZ que les moins intimes connaissent sous leur nom complet, David et Jerry Zucker et leur camarade Jim Abrahams. Si 38°5 quai des orfèvres se veut également (et principalement à vrai dire) être une parodie du Silence des agneaux, le chef-d’œuvre de Jonathan Demme, il ressemble davantage à la parodie que le réalisateur italien Ezio Greggio réalisa en 1994 et qui fut intitulée Le silence des jambons. Bref, vous l'aurez compris, la comédie de Benjamin Leher est une parodie de parodie et fait un peu le même effet qu'une photo que l'on retravaille sans cesse et dont la définition finit par être réduite au point de laisser apparaître un certain niveau de pixellisation. Berceau de la comédie franchouillarde, notre beau pays nous rappelle avec une certaine régularité cette remarquable propension qu'a le cinéma français de réduire le niveau d'excellence à quelques rares exceptions. Malheureusement, 38°5 quai des orfèvres se réduit à charrier des répliques dont la profondeur n'atteint parfois même pas le niveau des blagues Carambar. Bon, j'exagère sans doute quelque peu. Ici, le fond étant nettement moins important que la forme, il semble tout d'abord primordial d'y singer le mirifique et ancestral héritage de notre trio outre-atlantique pour en proposer une vision qui ne dépasse pas le seuil de la comédie peu innovante, fainéante, laxiste que l'on retrouve chaque année et ce, de manière métronomique. Des exemples ? Brillantissime de Michèle Laroque (grand prix Formol du festival des Ehpad 2018), Brutus VS César de Kheiron (Palme d'or au festival de l'ancéphalogramme plat de Paris section ''Soins palliatifs'' en 2020), Le dernier mercenaire de David Charhon (Meilleur réalisateur, meilleur scénario, prix du meilleur interprète au festival ''paye ton abonnement Netflix que j'te prenne pour un con'' célébré à Scotts Valley, Californie, en 2021).


Et donc, cette année, dernier venu dans le domaine de la comédie dans la catégorie ''je rentre dans la salle tout sourire et j'en sors avec des envies de meurtre), le grand prix au festival de l'Alpe d'Huez, 38°5 quai des orfèvres. On ne va pas revenir sur le synopsis vu qu'on connaît déjà tous Le silence des agneaux car même si de nettes différences sont en la matière le fond de commerce de l'imbuvable parodie dont il est question ici, leur intérêt se mesure, sur une échelle de 1 à 10, entre 1 et 3 (pour les plus indulgents). Tout débute par une bande-annonce qui avant la sortie du film, avait tout de même le culot de ne pas donner envie de se rendre dans les salles obscures. Ou comment saborder un projet avant même sa date de sortie officielle. Un embarras qui ne fit que se confirmer et grandir au fil d'un récit dont la quasi totalité des gags tomba à l'eau. Seule la présence d'Artus dans le rôle du médecin légiste Philippe Etcheverest su nous arracher un rire authentique lors de sa première apparition à l'image. Après, tout ne fut en sa présence que redondance et running gags drôles la première fois, inefficaces par la suite. Didier Bourdon, le pauvre, fait ce qu'il peut pour sauver les meubles mais sans jamais y parvenir et quant à Caroline Anglade dans le rôle de Clarisse Sterling, l'actrice nous inflige une contre-performance digne de trôner au top dix des plus risibles incarnations sur grand écran. Quant au festival de l'Alpe d'Huez et l'incompréhensible prix qui fut octroyé au film de Benjamin Leher ? Incompréhensible. Autant nous pourrions comprendre ce choix au regard de certaines nominations (l’infâme juste ciel ! de Laurent Tirard) mais en comparaison avec La Plus belle pour aller danser de Victoria Bedos, des Petites victoires de Mélanie Auffret, d'Un homme heureux de Tristan Séguéla ou de A la belle étoile de Sébastien Tulard, ce grand prix remporté par 38°5 quai des orfèvres sent tout de même la corruption...

 

1 commentaire:

  1. Qu'il est loin le temps de l'humour grinçant des Inconnus (ils ne pourraient plus travailler aujourd'hui) pour notre Didier Bourdon national ! Le voila bouffi, contraint de cachetonner dans des "comédies" de troisième zone après avoir vociféré contre les "anti-vax" (des "pauvres connards" selon lui... "Pauvres", sans doute, mais "connards"... Et ce sont ces "pauvres connards" qui lui assurent son train de vie en allant voir ses nanars... Pour rappel, son fils bosserait chez Pfizer). Allez, poubelle...

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