''René Martinez et sa
belle gueule d'honnête homme'' dixit Edouard Baer dans le rôle de
Stéphane Darcy, célèbre homme de médias qui décide d'organiser
un tournoi de pétanque afin de revaloriser ce sport d'origine
provençale. Si cette affirmation est vraie, alors cela voudrait-il
dire qu'enfin l'acteur Daniel Prévost a bénéficié d'indulgence en
incarnant pour une fois non pas le méchant de l'histoire mais l'un
de ses bienfaiteurs ? Ne rêvons pas car derrière cette comédie
légère principalement incarnée par Gérard Depardieux, Atmen Kelif
et Virginie Efira, se cache les thématiques du racisme et de
l'intégration dont son personnage sera l'un des principaux artisans.
En effet, derrière ce long-métrage tournant autour d'une
compétition de pétanque, des amourettes entre l'une de ses
organisatrices (Virgnie Efira dans le rôle de Caroline Fernet) et un
immigré algérien (Atmen Kelif dans celui de Moktar Boudali dit
Momo) et des menaces
proférées à l'encontre de son entraîneur et ami Jacky Camboulaze
(Gérard Depardieu) par deux individus qu'il a financièrement
arnaqué lors d'une partie truquée, le fond de ces
invincibles
repose sur le contexte du rejet des étrangers dont les seules
valeurs semblent ici reposer sur leurs capacités sportives. Même si
l'image est représentative d'une certaine France, la caricature
demeure tout de même exagérée, voire très grossière. On pense
effectivement à cette scène lors de laquelle, Moktar étant
invariablement sur le banc de touche lors de chaque match du
championnat, il se prend des injures racistes de la part de ses deux
partenaires alors même que le public et les médias sont présents.
Je veux bien que les dérapages existent, mais qu'ils soient livrés
au grand jour de cette manière est une mauvaise habitude qui se fait
tout de même très rare. Le long-métrage de Frédéric Berthe
évoque également mais dans une moindre mesure le déracinement.
Un
éventail d'à propos beaucoup trop succinct qui amènera même le
personnage de Moktar à aller faire un tour dans son pays d'origine
pour un trop court moment. Film sur le sport, l'amitié entre un
français d'origine maghrébine et son entraîneur, Les
invincibles
repose sur une idée écrite par le réalisateur, l'acteur Atmen
Kelif ainsi que Laurent Abitbol, Martin Guyot, Céline Guyot et
Jean-Pierre Sinapi. Vue la légèreté du ton mais également de
l'intrigue, on peut se demander ce que fut la plus value des
différents intervenants à l'écriture du scénario tant le récit
s'articule sur des sujets menés de manière simple et sans réelle
originalité. Si le film de Frédéric Berthe s'inscrit effectivement
dans le genre comique, Les invincibles
fait, au mieux, sourire. Et comme si cela ne suffisait pas, au
racisme vient s'ajouter un brin de sexisme dont va faire l'objet la
délicieuse Virginie Efira dont on pardonnera aisément certaines
''figures'' imposées et qui dans cette comédie est mise sur le même
plan que toutes les interprètes féminines habituées à jouer dans
ce genre de métrages (la suite nous démontrera heureusement
l'étendue de son talent d'actrice). Le long-métrage convoque
opportunément certains interprètes secondaires sous-employés à
l'image de Pascal Elbé, Michel Galabru ou Bruno Lochet. Des
apparitions en forme de clins d’œil. Notons également la
présence de Simon Abkarian dans le rôle de Nino Lorcy, l'un des
pourris du film, personnage qui colle littéralement à la peau de
l'acteur ou encore celle de qui dans le rôle d'Isa
interprète la compagne de Gérard Depardieu/Jacky Camboulaze.
Résumant la plupart des sous-intrigues de manière relativement
sommaire, Frédéric Berthe signe une comédie pas désagréable
tournant autour d'un sujet plutôt original (celui du monde de la
pétanque) sans pour autant s'y plonger scrupuleusement. Ceux qui
adulent cette pratique sportive seront d'ailleurs peut-être déçus
de constater que le réalisateur n'y attache au fond, pas tant
d'importance que cela...
Encore un film bien orienté donc... :-)
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