Supposons que vous
sortiez tout juste de l'enfance et que, tout jeune adolescent que
vous puissiez être, vient d'éclore en vous une passion nouvelle
pour l'horreur et l'épouvante. Vous n'avez jamais vu couler la
moindre goutte de sang sur grand écran ni n'avez pas encore ouvert
le moindre roman énumérant toute une série de meurtres sanglants.
Au pire, je dis bien, au pire, Le Book club mortel(El
Club de los Lectores Criminales)
de l'espagnol Carlos García Miranda saura peut-être
vous faire patienter jusqu'à ce que vous mettiez la main sur vos
premiers classiques de la littérature fantastique ou sur les plus
grands films d'horreur et d'épouvante de ces cinquante ou soixante
dernières années. Mais attention : lorsque vous serez
définitivement tombé dans le bain, lorsque vous aurez découvert
Halloween -La nuit des masques
de John Carpenter, la saga Vendredi 13
(et à choisir, son quatrième volet) initiée par Sean S.
Cunningham, The Prowler de
Joseph Zito, The Burning
de Tony Maylam ou que vous aurez croisé les regards de Michael
Myers, Jason Voorhees, Leatherface ou Freddy Krueger, Le
Book club mortel
n'aura plus le moindre intérêt. Il semble encore difficile de
trouver des commentaires quant au contenu de cette œuvre venant tout
droit d'Espagne puisqu'elle n'a été mise à disposition des abonnés
de Netflix
qu'aujourd'hui. C'est ainsi donc que j'ai la primeur de pouvoir
annoncer que le film de Carlos García Miranda est sans intérêt
aucun. Charriant tous les poncifs du genre, la seule originalité
provient du fait que le tueur est l'auteur d'un roman dont il écrit
chaque chapitre avant qu'un meurtre ne se produise, détaillant ainsi
ce qu'il a l'intention de faire à sa prochaine victime ! À
part cela, le film est un copier/coller sans consistance de tout ce
qui a été écrit, produit et réalisé depuis des décennies dans
le genre. Le tueur a le visage camouflé (forcément), sous un masque
de clown (comme des dizaines d'autres meurtriers avant lui), évite
les armes à feu mais manie plutôt bien les armes blanches et s'en
prend uniquement à des adolescents.
Et
précisément ceux d'un club de lecteurs de romans d'horreur dont il
va s'attacher à faire disparaître chaque membre dans des
circonstances qui auraient mérité d''offrir au public de belles et
jouissives séquences gore. De ce côté là, c'est triste à dire
mais les amateurs de tripailles sortiront de table avec le sentiment
d'avoir fait un repas gastronomique alors qu'ils auraient sans doute
préféré un bon gros fast-food à base de hamburgers juteux et de
frites bien grasses ! Carlos García Miranda se sert des technologies
à la mode telles que les téléphones portables et les réseaux
sociaux pour un semblant de mise à jour sur le thème du slasher à
base de vengeance. Car notre petit groupe, bien des années après le
Cropsy de
The Burning
brûlé par des gamins qui voulaient lui faire une blague ou le Ben
Willis de I Know What You Did Last Summer de
Jim Gillespie dont l'ami était renversé par la voiture d'un groupe
d'amis, Veki Velilla, Álvaro Mel, Priscilla Delgado, Iván Pellicer,
Ane Rot, Carlos Alcaide, Hamza Zaidi et María Cerezuela incarnent à
leur tour huit étudiants d'une université hispanique bien décidés
à faire une mauvaise blague à l'un des professeurs qui s'en est
pris sexuellement à l'une des quatre filles du groupe avant de la
menacer de ne rien dite. Une blague qui va mal tourner et causer la
mort du dit prof par empalement ! Comme dans tout bon ou mauvais
slasher, la question restera éternellement la même : qui est
le tueur ? Doté d'un masque de clown ridicule, causant des
morts à peine sanglantes au sein de séquences vues et revues des
centaines voire des milliers de fois auparavant, Le
Book club mortel
est très ennuyeux, banal, pas flippant pour un sou et sans enjeux
véritablement novateurs. Le spectateur patientera poliment jusqu'à
la résolution de l'énigme quant à l'identité du tueur qui
s'avérera finalement peu surprenante et pompant même l'une des
particularités d'un certain... Scream
signé de Wes Craven. À part ça, rien de neuf à se mettre sous la
dent. Bof, bof !
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