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mercredi 20 septembre 2023

Hitman, the Cobra de Godfrey Ho (1987)

 


 

Il y a dans le merveilleux monde des nanars, des longs-métrages dont la légende repose davantage sur quelques répliques que pour leurs récits dans leur ensemble. Si Hitman, the Cobra est si populaire auprès des amateurs du genre, c'est sans doute pour les quelques phrases prononcées vers la toute fin de ce récit se déroulant aux Philippines, dans un petit village de paysans subissant l'oppression de la part de l'envahisseur japonais. D'origine hongkongaise, le réalisateur Godfrey Ho (Men Behind the Sun 2 : Laboratory of the Devil) signait l'un de ses cent-cinquante sept longs-métrages tournés en vingt-sept ans de carrière ! Autant dire qu'avec un tel rythme, pas étonnant de trouver parmi une telle filmographie, de quoi passer une soirée au chaud, bien tranquillement calé dans son fauteuil ou son canapé, seul ou accompagné de quelques potes avinés ! Hitman, the Cobra fait partie de ces incunable du cinéma Z dont la propension à faire rire et proportionnelle au sérieux affiché par son auteur. Film de guerre bourré de gunfights, Godfrey Ho semble vouloir indiquer sa volonté d'égaler le Rambo de Ted Kotcheff et consorts mais avec des attributs de nanar qui laissent franchement parfois pantois d'admiration. Dès le départ l'on sait que l'on franchit les portes d'un authentique spécimen du genre. Le réalisateur philippin filme une course-poursuite dont les plans sont remontés à trois reprises, donnant ainsi à cette ridicule séquence une bien curieuse allure. Ensuite, le récit est un condensé de maladresses au niveau du montage. C'est à croire que Homer Kwong, l'artiste chargé de monter les différentes scènes de combats était à proprement parler en train d'étudier l'art du montage au moment même de joindre les bouts de séquences les uns après les autres. Résultat final, Hitman, the Cobra n'est qu'une succession de plans sans queue ni tête qui donnent mal au crâne à trop vouloir comprendre le déroulé du récit. Si l'on a bien compris le concept consistant à vouloir délivrer tout un village de paysans philippins de l'oppresseur nippon, le film est un tel bordel que l'on assiste impuissant à son déroulement sans finalement plus trop chercher à rien y comprendre. On baisse donc les bras en résistant péniblement à l'envie de mettre un terme à cette aventure bricolée avec trois fois rien.


''Philip, je sais où tu te caches... Viens ici que j'te bute enculé...''


Car oui, les décors sont atrocement vides. On s'étonne même d'apprendre que la photographie fut dirigée par un être fait de chair et de sang nommé Raymond Chang tant le visuel est une torture pour le fragile regard du téléspectateur. C'est laid, mais laid... Le casting de Robin Poon réunit des figurants qui font là où leur demande de faire, point barre. Au milieu de cette tribu de paysans vêtus comme des partisans français de la seconde guerre mondiale exploités par des individus peu scrupuleux, quelques figures s'imposent évidemment. Comme l'acteur Richard Harrison qui après avoir fait une carrière en Italie s'installa aux Philippines dans le milieu des années soixante-dix. Il incarne le fameux Philip (ça c'est du prénom ultra-charismatique pour un film de guerre), objet d'un culte prenant des proportions inimaginables grâce à quelques-une des répliques les plus mythiques du genre Nanar. Il est d'ailleurs nécessaire d'indiquer l'importance du doublage français qui une fois de plus dans le genre, fait des merveilles. Des ''connards'' par dizaines, des voix viriles qui sentent bon le quotient intellectuel ne dépassant par les 30 ou 40, Hitman, the Cobra est fait pour ceux qui en ont plus dans le pantalon que dans la caboche. Maintenant, évoquons la bande-son du long-métrage. Entre les nombreuses fusillades qui constituent environ quatre-vingt dix pourcents du récit, le producteur Stephen Tsang introduit des passages musicaux qui allient des airs constitués de deux ou trois notes seulement à des compositions pillées chez d'illustres artistes. C'est ainsi que l'on reconnaîtra notamment le Mama de Genesis ou le Phaedra de Tangerine Dream. La plus grande difficulté pour une œuvre de ce genre arrive lorsqu'il s'agit de la noter. Faut-il la doter d'un bon gros zéro, note que l'on accorde généralement aux plus gros ratés du septième art ou au contraire lui offrir un 10/10 pour les immenses qualités de production nanardesque dont il dispose ? Si l'on veut être tout à fait objectif, et ce, que l'on soit fan ou pas de ce genre de productions, en dehors de ses quelques fameuses répliques finales et quelques autres passages bien croustillants, Hitman, the Cobra s'avère tout de même très ennuyeux. Les combats sont confus et beaucoup trop nombreux. Reste le ''subtil'' doublage en français, un détail qui fait toute la différence...

 

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