Après un septième épisode de piètre qualité, ridicule et avare
en matière de scènes d'horreur, nous pouvions espérer à une fin
en grandes pompes avec ce que le titre français du huitième opus
promettait comme étant le tout dernier volet de cette trop longue
saga qu'est Vendredi 13...
Vendredi 13, chapitre VIII : L'Ultime Retour
promet effectivement des aventures bien différentes des précédentes
puisque comme l'indique le titre original, Friday
the 13th Part VIII :
Jason Takes Manhattan,
l'un des plus célèbres croquemitaines du bestiaire fantastique et
horrifique revient dans une aventure ne se situant non plus aux
abords du camp de Crystal
Lake
mais
à New York. Du moins, c'est ce que laissent supposer le titre et les
trois premières minutes. Des images servant de générique et
laissant entrevoir ce à quoi pourrait ressembler ce nouveau
défi.
Et pourtant, il va falloir patienter près d'une heure avant que
Jason ne foule le sol de Manhattan. Car d'ici à ce qu'il traverse
les champs de ruines des bas-fonds de la ville ou qu'il traverse une
rame de métro à la poursuite des quelques survivants du massacre
qu'il a opéré durant la première heure, le récit va tout d'abord
s'articuler autour d'un groupe d'étudiants de la Senior de Lakeview
High School
embarqués à bord du ISS
Lazarius,
un luxueux bateau de croisière à bord duquel va également
embarquer Jason ! Lequel va accomplir son habituel abattage
d'adolescents attardés, obsédés du sexe, consommateurs de cocaïne.
Un massacre dont seuls survivront cinq rescapés qui a bord d'un
canot de sauvetage prendront la route vers New York ! Notons
qu'à l'origine, Vendredi
13, chapitre VIII : L'Ultime Retour
devait mettre en scène l'héroïne du précédent volet, la
télékinesiste Tina. John Carl Büchler, qui en était l'auteur, n'a
finalement pas été retenu et la réalisation du huitième volet a
été confiée à Rob Hedden dont il s'agissait à l'époque de la
toute première mise en scène pour le grand écran (avant cela, il
n'avait travaillé que sur un téléfilm et l'adaptation télévisuelle
de Vendredi
13).
Un apport théoriquement considérable puisqu'il sera en outre chargé
de concevoir un scénario s'éloignant drastiquement du contexte
habituel...
Si
le concept est intéressant et si la plupart des décors nous sort
des habituels cabanes et autres bois ou eurent tant de massacres, Vendredi
13, chapitre VIII : L'Ultime Retour
souffre de faiblesses majeures dont l'absence du vie généralisée
demeure la plus ''remarquable''. En effet, qu'il s'agisse du très
long passage se situant sur le bateau ou celui se déroulant à New
York, les décors paraissent cruellement vides. La richesse de ces
derniers passant du faste de l'un à la décrépitude du second
laisse un goût amer tant les actions semblent se dérouler dans des
environnements où l'absence de vie est inversement proportionnelle à
ce que promettaient les toutes premières images. Contrairement à ce
que laissent supposer les décors particulièrement sinistres des
bas-fonds de New York, les séquences furent majoritairement tournées
à Vancouver, au Canada. Bénéficiant pourtant d'un budget de cinq
millions de dollars représentant alors la plus forte somme allouée
à l'un des volet de la franchise, l'argent réuni fut nettement
inférieur à celui qui aurait permis de tourner Vendredi
13, chapitre VIII : L'Ultime Retour
à New York. Pourtant, certaines séquences le seront puisque la
scène finale située dans les rues de Time
Square s'avère
y avoir été effectivement tournée. Pour la première fois en neuf
ans, Harry Manfredini ne participera pas à l'écriture de la
partition musicale. La bande originale sera ainsi confiée à Fred
Mollin qui travailla notamment sur les sixième et septième volets
ainsi qu'auprès de David Crononberg sur Frissons
en 1975 et Fast
Company
en 1979. Bien que Vendredi
13, chapitre VIII : L'Ultime Retour
soit considéré sur le territoire américain comme l'un des épisodes
ayant le moins bien fonctionné auprès du public, le film rapportera
trois fois la mise de départ. Bénéficiant pourtant d'un fort
potentiel, le film souffre de meurtres sinon originaux, du moins
insuffisamment ''démonstratifs'' en matière d'hémoglobine. Très
peu de sang mais quelques excellentes idées comme le combat de boxe
entre Jason (Kane Hodder, ici pour la seconde fois) et le jeune
black Julius Gaw (Vincent Craig Dupree) situé sur les toits de New
York ou la mort ''tromaesque''
de
Charles McCulloch qu'interprète Peter Mark Richman. Au final, ce
huitième épisode apporte un peu de sang neuf (contrairement au
précédent) avec ses décors inédits mais reste mineur en matière
d'effets sanglants...
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