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mardi 16 mai 2023

Swallowed de Carter Smith (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

 

Quel étrange film que Swallowed de Carter Smith. Il s'agit du premier long-métrage pour ses deux principaux interprètes Cooper Koch et Jose Colon. Colon... ? Un patronyme prédestiné pour celui qui dans le rôle de Dom va se faire extraire les boulettes de drogue d'une nature étonnante que contenait jusque là son estomac par son compagnon Benjamin. Deux gravures de mode qui vont connaître la pire soirée et la pire journée de leur existence. C'est en effet parce que Dom a voulu aider financièrement son petit ami pour son futur projet que les deux hommes vont être contraints par arme à feu, à jouer les mules et ainsi faire passer la frontière, des boulettes renfermant une drogue d'un genre tout à fait inédit. Si la très belle affiche force un peu trop sur la connotation sexuelle qui parasite le long-métrage dans son ensemble (Nous n'avons effectivement pas obligatoirement besoin d'entrer dans les détails intimes de ce couple gay), elle donne en outre une indication sur le déroulement de l'aventure que s'apprêtent à vivre Dom et Benjamin (lequel espère faire carrière dans le porno-gay !!!). Un titre en forme de chibre qu'avale le second et dont le prolongement ressemble aux parasites chers aux Cronenberg père et fils...


La comparaison s'arrêtera cependant là puisque le talent de l'américain n'égalant pas celui des canadiens, Swallowed est indéniablement inférieur aux œuvres dont il semble parfois s'inspirer. L'un des gros points noir du long-métrage de Carter Smith se situe au niveau du rythme. L'on a l'inconfortable impression que le récit se déroule dans son intégralité en apesanteur. Et ce ne sont pas les interventions de Jena Malone dans le rôle d'Alice et de Mark Patton dans celui de Rich qui vont désamorcer cette impression de flottement qui règne au sein de ce thriller horrifique relativement mou et dont les quatre-vingt seize minutes auraient probablement pu être réduites de moitié. Le film fait la part belle à la communauté lgbtqia2s+ puisqu'à part un redneck hétéro, obèse, violent et dénué de tout neurone, le film met en scène trois homosexuels et une lesbienne ! Passées ces considérations qui énerveront les intégristes de l'hétérosexualité et laisseront indifférents ceux qui n'accordent comme intérêt au film que son scénario, le film bénéficie parfois d'une bonne ambiance. Surtout lors des séquences nocturnes, accompagnées par l’envoûtante partition musicale du compositeur Christopher Bear...


Interviennent donc ensuite Alice et Rich qui tout deux ont monté une affaire de trafic de drogue lucrative. Enfin, surtout pour le second puisque la première semble être surtout à sa botte. L'acteur gay Mark Patton assume ici totalement son homosexualité, trente-sept ans après avoir été le héros de La revanche de Freddy dont le contenu implicitement homo-érotique n'était connu ni du réalisateur Jack Sholder (notamment auteur du génialissime The Hidden) ni de l'acteur lui-même. En ''bandit'' ultra-maniéré, au visage émacié et ''savamment'' abîmé par le temps, le personnage incarné par Mark Patton délivre un message érotique quasi permanent, délaissant de manière invraisemblable la question des boulettes de drogue alors qu'un instant auparavant Rich nous expliquait qu'après récupération de ces dernières, il lui ne lui restait que vingt minutes pour les reconditionner ! Carter Smith force le curseur de telle manière que le sujet indispose davantage dans sa manière d'évoquer la sexualité de ses personnages que dans l'approche horrifique ou le thriller. S'éternisant ad nauseam sur la manière d'expulser la drogue non pas à l'aide de laxatifs comme cela est, me semble-t-il, généralement d'usage mais en pratiquant de longues et pénibles séances de Fist-fucking, insistant énormément sur l'attirance de Rich pour le sculptural Benjamin jusqu'à l'inviter à se désaper devant lui avant de se plonger dans un bain (prétexte fallacieux permettant ainsi de récupérer la dernière boulette de drogue), Swallowed évoque avec autant de crudité l'univers et notamment la trilogie Teenage Apocalypse Trilogy du cinéaste américain Gregg Araki. Sauf que dans le cas présent, tout sent le forcé. Sur un rythme léthargique qui épuisera les moins patients avant que n'intervienne le générique de fin, Carter Smith signe une œuvre poussive et artificiellement démonstrative dans son choix de provoquer le spectateur lors de séquences suggérées se montrant donc finalement peu transgressives et qui perdurent un peu trop dans le temps...

 

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