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lundi 15 mai 2023

L'origine du mal de Sébastien Marnier (2022) - ★★★★★★★★☆☆



Depuis qu'il a pris son envol afin de poursuivre une carrière en solitaire, le réalisateur et scénariste français Sébastien Marnier a accouché de trois brillants longs-métrages dans le domaine du thriller. Dans Irréprochable en 2016, il a notamment offert l'un de ses plus grands rôles à l'actrice et ancienne membre de la troupe des Robins des Bois, Marina Foïs. Deux ans plus tard, en 2018, ce fut au tour de Laurent Lafitte de bénéficier du talent de Sébastien Marnier pour l'écriture et la mise en scène puisqu'il interpréta le rôle principal de l'excellent L'heure de la sortie. Il aura fallut attendre quatre ans avant que le réalisateur ne revienne sur le devant de la scène cinématographique hexagonal avec L'origine du mal dont il assure, une fois encore, la mise en scène, la direction d'acteurs ainsi que l'écriture du scénario. Cette fois-ci, c'est au tour de l'actrice Laure Calamy d'être au centre d'un récit formidablement construit autour d'une famille dont la majorité des membres ne se soucie que de l'immense fortune que détient le patriarche (Jacques Weber dans le rôle de Serge). Depuis presque vingt-cinq ans, Laure Calamy enchaîne les tournages avec une régularité de métronome, s'associant parfois à d'authentiques auteurs pour de toutes authentiques pépites. On pense notamment au remarquable Seules les bêtes de Dominik Moll ou au très rafraîchissant Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal. Concernant le dernier long-métrage de Sébastien Marnier, le ton s'éloigne drastiquement de l’œuvre légère qui mettait deux ans auparavant en scène une Laure Calamy pleine de vie. Dans le contexte de ce thriller parfois très sombre auquel son auteur imprime un cynisme de haute volée, L'origine du mal ressemble parfois au produit d'une idée émergeant dans l'esprit d'un fan d'Agatha Christie et de Whodunit. Sauf qu'ici, les cadavres ne s'empilent pas et que le seul meurtre auquel les spectateurs assisteront délivrera immédiatement l'identité de celui ou celle qui l'aura commis ! Quoique un mystère continuera d'entourer ces quelques gros plans sur des boissons ingurgitées par la future victime et que l'on évaluera rapidement comme étant des poisons dilués dans des cafés avec parcimonie afin de tuer le ''monstre'' à petit feu...


L'intrigue du film se concentre tout d'abord autour de Stéphane qu'interprète donc Laure Calamy. Une jeune femme un brin mythomane amoureuse d'une taularde (Suzanne Clément) à laquelle il reste deux ans de prison à exécuter avant d'être libérée. Employée dans une fabrique de poissons en conserve, Stéphane décide un jour de renouer avec le père qu'elle n'a jamais connu et ainsi faire connaissance avec les autres membres de la belle-famille. L'origine du mal aurait tout aussi bien pu n'être qu'une chronique familiale dramatique mais c'était sans compter sur l'esprit tordu de Sébastien Marnier qui n'arrange rien et va en premier lieu compliquer les rapports entre Stéphane, sa belle-sœur George (Doria Tillier, remarquablement glaçante), sa belle-mère Louise (Dominique Blanc, parfaitement exubérante) ou même la domestique Agnès (Véronique Ruggia Saura qui fut notamment présente sur les tournages des deux précédents longs-métrages du réalisateur). Dans cette ''affaire familiale'' donnant l'impression que tout le monde attend que le vieux Serge passe de vie à trépas afin de pouvoir hériter de sa fortune, Stéphane arrive forcément comme une pièce rapportée relativement gênante puisque en théorie, celle-ci pourrait prétendre à une part du gâteau. Vu de très loin, L'origine du mal peut paraître être d'un classicisme déconcertant. C'est vrai. Quoi de moins original qu'une œuvre mettant en scène les membres d'une riche famille se querellant au sujet de la fortune personnelle du patriarche ? Sauf que le principal atout scénaristique du long-métrage ne réside absolument pas dans ces affrontements qui restent au demeurant absolument jouissifs au niveau des dialogues et des réparties, mais bien autre part. Dans la psychologie du personnage incarné par Laure Calamy et à travers les révélations qui viendront plus tard pointer le bout du nez histoire d'en rajouter une bonne couche dans un scénario déjà pas mal gratiné en matière de cruauté et de cynisme. Le film est surtout remarquablement incarné par une troupe d'interprètes qui se prêtent tous à ce réjouissant jeu de massacre...

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