Cette fois-ci, c'en est
bien terminé de la carrière cinématographique de Bruce Willis qui
au terme d'une longue filmographie s'étant conclue par des dizaines
de DTV tous plus médiocres
les uns que les autres est venu faire une dernière apparition dans
le premier long-métrage de Jesse Atlas. Auteur d'une dizaine de
courts et de moyens-métrages ces dix-huit dernières années, le
réalisateur de Assassin
signe une adaptation de son propre court intitulé Let
Them Die Like Lovers
qu'il tourna en 2017. Une œuvre de science-fiction de quinze minutes
qui se voit donc désormais rallongée pour atteindre les
quatre-vingt sept minutes. Jesse Atlas en profite pour notamment
changer le casting ainsi qu'une grande partie des protagonistes
puisque apparaît donc dans cette version ''augmentée'' l'ancienne
gloire du cinéma d'action qui, elle, s'avère en revanche
physiquement ''diminuée''. Sa présence au centre de l'affiche
n'augure d'ailleurs rien de bon puisque Bruce Willis n'est que très
peu présent à l'image. Nous sommes donc très loin d'un hommage
rendu à un homme qui fit briller le cinéma d'action comme personne.
C'est donc avec tristesse que l'on accompagne l'acteur pour une
dernière valse. Tristesse de savoir que nous ne le verrons
probablement plus jamais. Tristesse également puisque Assassin
s'avère, malheureusement, aussi mauvais que la plupart des trente
derniers films (et des poussières) auxquels il a participé. De
prime abord, le long-métrage de Jesse Atlas en évoque un autre qui
lui, brille par ses innombrables qualités artistiques. En effet,
lors de la projection de Assassin,
il demeure difficile de ne pas faire de rapprochement entre celui-ci
et le Possessor
du canadien Brandon Cronenberg. Même thématique ou presque, et un
vague brouillard qui semble être ici davantage le fruit d'une mise
en scène brouillonne. Les deux œuvres partagent donc une même idée
de la science-fiction. Un concept tournant autour du Body
Swap Movie dans
lequel âmes et corps sont intervertis. On s'étonnera d'ailleurs
qu'autant de films aient pu adopter un tel procédé sans qu'aucun
lien ou presque n'ait été établi entre les uns et les autres. Sauf
qu'ici, le mimétisme se voit comme un furoncle au beau milieu du
visage. Concernant l’œuvre de Jesse Atlas, il va être compliqué
d'en faire l'éloge tant la mise en scène, l'interprétation et même
le montage (qui reste pourtant la spécialité première du
réalisateur) sont à la ramasse. Question charisme et malgré la
maladie, Bruce Willis est encore celui qui en impose le plus ici. Car
si l'on jette un œil sur le méchant de l'histoire qu'interprète
l'une des anciennes vedettes de la série Prison
Break,
Dominic Purcell a malheureusement perdu de sa superbe et affiche un
physique quelque peu ingrat...
Assassin
arbore les mêmes attributs esthétiques que nombre de DTV
sortis avant lui. Une lumière et des décors impersonnels, crus,
froids et métalliques, assez peu dispendieux, on l'imagine, en
matière de budget (j'en profite pour évoquer la sortie du film en
Turquie qui n'a rapporté au box-office que la ridicule somme de
trente-cinq mille dollars!). Les séquences situées dans le...
''laboratoire'' de fortune font peine à voir, avec un Bruce Willis
invariablement calé sur sa chaise et une Nomzamo Mbatha (ici, dans
le rôle d'Alexa) plongée dans une baignoire remplie de glaçons
factices (!?!) mal raccordée à un ordinateur et une sorte de pod
archaïques. Une salle où la technologie brille par son absence à
tel point que l'on a l'impression que ces séquences furent tournées
dans un appartement vidé de son mobilier pour cause de mise en
vente ! Ça n'est pas mon genre de juger un interprète sur sa
seule apparence mais je ne crois pas exagérer lorsque j'affirme que
les actrices sont peu... appétissantes. Voire franchement... moches,
hein ? Ça n'est donc pas pour leur ''belle gueule'' que l'on
suivra les aventures d'Alexa et de Mali ou celles de Valmora ou
d'Adrien mais pour......... Pourquoi, en fait ? Vu que le film
n'assure dans aucun des domaines, qu'il s'agisse de la
science-fiction (rompue ici à l'exercice du ''moins j'en montre et
moins onéreux sera le film''), de l'action dont les séquences de
combats reposent sur des ralentis de type ''mas-tu vu'' et de
l'ultra-cut absolument risibles, du montage qui en d'autres occasions
est digne d'une séance diapositives, des dialogues écrits par un
enfant de cinq ans ou de l'interprétation, Assassin
ne possède aucune des qualités qui pourraient justifier qu'on lui
accorde un minium d'attention. Bruce Willis ne termine donc pas sa
carrière en apothéose. Le contraire nous aurait d'ailleurs étonné.
Mais pour un final, celui-ci fait partie des pires auxquels l'acteur
américain a été convié de participer ces cinq ou dix dernières
années. Et encore une purge, une !
Quelle tristesse ; je ne le verrai pas, ça fait mal au cœur. Je ne me souviens pas du dernier bon Willis :(
RépondreSupprimerMechanix