Ils sont beaux
dotés d'un physique moyen, ils sont intelligents
stupides, ils sont trois et après avoir passé un séjour consacré
au snowboard, Dustin, Owen et Trevor vont reprendre la route et
retourner chez eux. Traversant plusieurs états sous une tempête de
neige, ils arrivent en Pennsylvanie lorsque leur véhicule quitte la
route et tombe dans un fossé. Dustin est blessé et dans
l'incapacité de se déplacer. Ses deux amis partent donc chercher de
l'aide lorsqu'ils tombent sur une maison, propriété d'un certain
Ivan qui va rapidement proposer son aide aux deux jeunes hommes. Une
fois de retour à la voiture, Owen et Trevor constatent que Dustin a
disparu. En attendant de se lancer dans de plus amples recherches,
Ivan leur propose de venir s'abriter chez lui pour la nuit. Le gîte
et le couvert pour les deux snowboardeurs qui ne savent pas encore
qu'ils sont tombés dans un piège tendu par un duo de cannibales
bien décidés à transformer nos deux protagonistes en viande
consommable. Bienvenue au États-Unis. Pays où le rêve américain
semble ici bien loin. Après une fête bien arrosée lors de laquelle
Owen s'endormira devant une jolie jeune femme empressée de faire sa
connaissance (séquence terriblement gênante du fait que l'acteur et
réalisateur John
Geddes s'y évanouit avec une totale absence de crédibilité) et
durant laquelle Trevor ira partager un joint et le lit d'une autre
jolie participante aux festivités, nos deux héros (le personnage de
Dustin incarné par Thomas Webb étant très secondaire) vont vivre
un véritable calvaire. À commencer par cette séquence située dans
un restoroute où les habitués ont majoritairement l'air d'être les
produits d'une consanguinité assumée. Des ploucs aux dents
pourries, dégénérés du bulbe et incapables d'interagir
normalement avec nos trois snowboardeurs. Trevor est quant à lui
interprété par Jesse T. Cook qui aux côtés de John Geddes s'offre
donc l'un des principaux rôles tout en étant chargé de mettre en
scène ce long-métrage au scénario ultra basique dans lequel de
jeunes citadins '''croisent le fer'' avec des bouseux de la campagne
américaine...
Des
''rednecks''
comme le cinéma en compte des dizaines, des centaines, voire des
milliers. Faut vraiment être un fieffé abruti pour ne pas voir
derrière le sourire carnassier et aux dents jaunes d'Ivan (l'acteur
Steve Warren), le prototype même du chasseur ne faisant pas la
différence entre un lapin, un cerf ou un homme. Sans être aussi fou
que l'authentique Edward Gein qui dans les années cinquante à
Plainfield tua deux femmes avant de les vider comme des pièces de
viande, Ivan possède quand même une gueule suffisamment inquiétante
pour que quiconque de censé refuse son invitation à passer la nuit
entre les quatre murs de la baraque qu'il a construit de ses propres
mains. Il y a visiblement chez les réalisateurs, acteurs,
producteurs et musiciens Jesse T. Cook et John Geddes, la volonté de
reproduire ce que Tobe Hooper ou Wes Craven ont bien avant eux et
avec infiniment plus de génie, apporté au septième art et au
cinéma d'horreur en général. Si Massacre à la
Tronçonneuse
et La colline a des yeux
sont devenus légendaires et un terreau fertile sur lequel nombre de
remakes et d'avatars ont poussé, ça n'est pas par hasard. L'engrais
principal ? Le talent ! Substance qui ne semble
malheureusement pas faire partie du patrimoine génétique de Jesse
T. Cook et John Geddes qui signent là l'une des pires expériences
dans le domaine du slasher. La simili ambiance délétère n'est ici
due qu'à l'amateurisme des deux acteurs/réalisateurs et la
fragilité de scénario mais aussi, force est de le reconnaître, due
à l'étrange gueule de Steve Warren dont on ne peut nier que
l'apparence générale relativement repoussante participe de cette
gêne qui à certains endroits du récit donne le frisson.
Malheureusement, pour le public hexagonal qui ne souffre pas d'une
vision de Scarce
dans sa langue d'origine, le doublage en français assène un coup de
massue supplémentaire à l'arrière du crâne des spectateurs en
infligeant aux personnages un timbre de voix de teubés ! La
palme revenant justement au personnage d'Ivan. Lorsque celui-ci
ouvrira la bouche pour la première fois, ne buvez surtout pas un
verre en même temps : vous risqueriez de vous étouffer de
rire. Scarce
pompe ensuite avec très peu d'enthousiasme le genre
''Torture-Porn''.
Des scènes de séquestration toujours motivées par cette totale
absence d'inspiration de la part de Jesse T. Cook et John Geddes et
des séquences d'horreur rachitiques. John Geddes à l'air en outre
de se désintéresser du rôle d'Owen qu'il semble incarner sous
tranquillisants. C'est laid, mal interprété, mal réalisé, jamais
original... Bref, Scarce
est.... comment dit-on ? Une purge !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire