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mardi 23 mai 2023

Scarce de Jesse T. Cook et John Geddes (2008) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ils sont beaux dotés d'un physique moyen, ils sont intelligents stupides, ils sont trois et après avoir passé un séjour consacré au snowboard, Dustin, Owen et Trevor vont reprendre la route et retourner chez eux. Traversant plusieurs états sous une tempête de neige, ils arrivent en Pennsylvanie lorsque leur véhicule quitte la route et tombe dans un fossé. Dustin est blessé et dans l'incapacité de se déplacer. Ses deux amis partent donc chercher de l'aide lorsqu'ils tombent sur une maison, propriété d'un certain Ivan qui va rapidement proposer son aide aux deux jeunes hommes. Une fois de retour à la voiture, Owen et Trevor constatent que Dustin a disparu. En attendant de se lancer dans de plus amples recherches, Ivan leur propose de venir s'abriter chez lui pour la nuit. Le gîte et le couvert pour les deux snowboardeurs qui ne savent pas encore qu'ils sont tombés dans un piège tendu par un duo de cannibales bien décidés à transformer nos deux protagonistes en viande consommable. Bienvenue au États-Unis. Pays où le rêve américain semble ici bien loin. Après une fête bien arrosée lors de laquelle Owen s'endormira devant une jolie jeune femme empressée de faire sa connaissance (séquence terriblement gênante du fait que l'acteur et réalisateur John Geddes s'y évanouit avec une totale absence de crédibilité) et durant laquelle Trevor ira partager un joint et le lit d'une autre jolie participante aux festivités, nos deux héros (le personnage de Dustin incarné par Thomas Webb étant très secondaire) vont vivre un véritable calvaire. À commencer par cette séquence située dans un restoroute où les habitués ont majoritairement l'air d'être les produits d'une consanguinité assumée. Des ploucs aux dents pourries, dégénérés du bulbe et incapables d'interagir normalement avec nos trois snowboardeurs. Trevor est quant à lui interprété par Jesse T. Cook qui aux côtés de John Geddes s'offre donc l'un des principaux rôles tout en étant chargé de mettre en scène ce long-métrage au scénario ultra basique dans lequel de jeunes citadins '''croisent le fer'' avec des bouseux de la campagne américaine...


Des ''rednecks'' comme le cinéma en compte des dizaines, des centaines, voire des milliers. Faut vraiment être un fieffé abruti pour ne pas voir derrière le sourire carnassier et aux dents jaunes d'Ivan (l'acteur Steve Warren), le prototype même du chasseur ne faisant pas la différence entre un lapin, un cerf ou un homme. Sans être aussi fou que l'authentique Edward Gein qui dans les années cinquante à Plainfield tua deux femmes avant de les vider comme des pièces de viande, Ivan possède quand même une gueule suffisamment inquiétante pour que quiconque de censé refuse son invitation à passer la nuit entre les quatre murs de la baraque qu'il a construit de ses propres mains. Il y a visiblement chez les réalisateurs, acteurs, producteurs et musiciens Jesse T. Cook et John Geddes, la volonté de reproduire ce que Tobe Hooper ou Wes Craven ont bien avant eux et avec infiniment plus de génie, apporté au septième art et au cinéma d'horreur en général. Si Massacre à la Tronçonneuse et La colline a des yeux sont devenus légendaires et un terreau fertile sur lequel nombre de remakes et d'avatars ont poussé, ça n'est pas par hasard. L'engrais principal ? Le talent ! Substance qui ne semble malheureusement pas faire partie du patrimoine génétique de Jesse T. Cook et John Geddes qui signent là l'une des pires expériences dans le domaine du slasher. La simili ambiance délétère n'est ici due qu'à l'amateurisme des deux acteurs/réalisateurs et la fragilité de scénario mais aussi, force est de le reconnaître, due à l'étrange gueule de Steve Warren dont on ne peut nier que l'apparence générale relativement repoussante participe de cette gêne qui à certains endroits du récit donne le frisson. Malheureusement, pour le public hexagonal qui ne souffre pas d'une vision de Scarce dans sa langue d'origine, le doublage en français assène un coup de massue supplémentaire à l'arrière du crâne des spectateurs en infligeant aux personnages un timbre de voix de teubés ! La palme revenant justement au personnage d'Ivan. Lorsque celui-ci ouvrira la bouche pour la première fois, ne buvez surtout pas un verre en même temps : vous risqueriez de vous étouffer de rire. Scarce pompe ensuite avec très peu d'enthousiasme le genre ''Torture-Porn''. Des scènes de séquestration toujours motivées par cette totale absence d'inspiration de la part de Jesse T. Cook et John Geddes et des séquences d'horreur rachitiques. John Geddes à l'air en outre de se désintéresser du rôle d'Owen qu'il semble incarner sous tranquillisants. C'est laid, mal interprété, mal réalisé, jamais original... Bref, Scarce est.... comment dit-on ? Une purge !

 

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