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lundi 22 mai 2023

Itoka, le monstre des galaxies (Uchu Daikaijû Girara) de Kazui Nihonmatsu (1967) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 


Le nom de la Toho revient comme un leitmotiv chaque fois qu'un Kaiju Eiga est concerné. Et pourtant, elle n'est pas le seul studio de cinéma japonais à avoir profité du lucratif thème des monstres géants typiques du Pays du Soleil Levant puisque d'autres comme la Shōchiku tentèrent à leur tour de se lancer dans le genre. Mais ça n'est pas parce que l'on est motivé et que les idées éclosent et se bousculent dans le cerveau de certains opportunistes que cela est synonyme de succès et de réussite comme nous l'aura notamment démontré Itoka, le monstre des galaxies (Uchu Daikaijû Girara) de Kazui Nihonmatsu. Tout est dit ou presque dans ce seul titre qui fleure bon le gros nanar qui tâche. Allez savoir pourquoi en France le nom de la créature du film est passé de Girala la géante de l'espace à Itoka, le monstre des galaxies, toujours est-il que dans le genre Kaiju Eiga, nous tenons là un sacré spécimen. Né le 9 avril 1922, le japonais Kazui Nihonmatsu aura réalisé en tout et pour tout quatre longs-métrages. Un film romantique (Lover), une comédie (A Good Guy, A Naughty Genius), un film de science-fiction horrifique (Konchû daisensô) et donc, cet ''Itokatoutentoc'' qui, lui, mêle science-fiction et Keiju Eiga. Le récit démarre sur un projet de vol vers Mars à bord d'un vaisseau spatial nucléaire. Quatre astronautes, le capitaine Sano (l'acteur Shun'ya Wazaki), l'exobiologiste Lisa (l'actrice américaine Peggy Neal), le docteur Sioda (Keisule Sonoi) et le chef des transmissions Miyamoto (Shin'ichi Yanagisawa) sont chargés de réussir là où les précédentes missions ont échouées. Malheureusement, lors du vol, ils sont contraints de stopper net le voyage en raison de la présence d'une soucoupe volante. Après un court passage dans une base implantée sur la Lune, les astronautes reviennent sur Terre mais ont embarqué avec eux de curieuses spores dont l'origine serait une supernova. Analysées en laboratoires, celles-ci disparaissent mystérieusement et donnent naissance à une créature qui va croître et atteindre une hauteur de deux-cent pieds et un poids de quinze-mille tonnes. Semant la terreur sur son passage, causant des mouvements de foules et détruisant des villes entières, les scientifiques vont tenter de trouver un moyen de détruire Girala tandis que l'armée, impuissante, tente de son côté de freiner la lente progression de la créature vers la ville de Tokyo...


Itoka, le monstre des galaxies lorgne très visiblement du côté de la plus mythique créature du genre Keiju Eiga, le bien nommé Godzilla. Un corps de dinosaure et une crête dans le dos qui agit en fonction de ses ressources en électricité et en radioactivité. Kazui Nihonmatsu n'étant pas Ishirō Honda, le film est bien en deçà de ce que l'on pouvait espérer découvrir. Pourtant produit par l'un des studios les plus prestigieux et les plus anciens du Pays (le second à avoir vu le jour huit ans après la naissance de la Nikkatsu en 1912), Itoka, le monstre des galaxies, à défaut d'être magnifiquement mis en scène, propose tout de même un spectacle qui lui, sera parfois à la hauteur des attentes des amateurs du genre. La Shōchiku qui produit donc le long-métrage fera d'ailleurs une nouvelle fois appel à Kazui Nihonmatsu l'année suivante en 1968 afin de mettre en scène son dernier long-métrage en tant que réalisateur, Konchû Daisensô dans lequel les insectes deviendront agressifs et s'attaqueront à l'homme. Écrit par Kazui Nihonmatsu lui-même avec l'aide de Moriyoshi Ishida et de Eibi Motomochi, Itoka, le monstre des galaxies arbore une créature peu aisée à définir d'un point de vue physique. Outre les attributs dorsaux dont il est pourvu, des cuisses saillantes et une queue comparable à l'un des plus célèbres dragons du septième art qui dans sa langue d'origine se nomme Gojira, Itoka est malheureusement affublé d'une tête qui laissera tout loisir au spectateur de se payer une bonne tranche de rigolade ! Qu'est-il donc passé par la tête des concepteurs en effets-spéciaux Kaimai Eizo, Hiroshi Ikeda et Keiji Kawakami pour avoir supposé judicieuse l'idée de fabriquer une tête aussi ridicule ? Même en se concentrant durant de longues minutes sur sa trogne, il demeure difficile d'en faire une description nette et précise : un bec de rapace, deux yeux rouges et globuleux, deux longues antennes surmontées de globes blanc laiteux, une sorte de trompette juchée à l'avant du crâne et un visage qui dans sa globalité et sous un certain angle peu (ou pas) rappeler la forme d'une soucoupe volante...


Niveau effets-spéciaux, ceux concernant les séquences propres à l'approche science-fictionnelle du récit rappellent davantage ceux de la série britannique Les Sentinelles de l'air de Gerry et Sylvia Anderson qui vit le jour deux ans auparavant que ceux de 2011 l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick qui lui, ne sortira sur les écrans que l'année suivante en 1968. Une seule année de différence entre le chef-d’œuvre du réalisateur américain et celui du japonais et pourtant le fossé technologique entre les deux œuvres paraît infranchissable pour ce dernier. D'un côté, un budget de douze millions de dollars (une somme pour l'époque) quand de l'autre l'on imagine que le financement fut rachitique. Ce que compensent fort heureusement les séquences de destruction de masse où les trois spécialistes des effets-spéciaux s'en donnent à cœur joie ! Itoka défonce en effet tout ce qui se trouve sur son chemin. Des maquettes de taille importante qu'il détruit à coups de poings ou en écrasant les structures à l'aide de ses pieds de poule géante (!?!). Visuellement, on a vu pire. Et sans doute mieux il est vrai, mais tout de même, ne boudons pas notre plaisir lors de ce spectacle de pyrotechnie où interviennent tanks et avions de chasse dont l'effort de guerre sera évidemment inutile. Notons que les traumas causés par les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki semblent à l'époque encore dans tous les esprits puisque leur évocation lors de la recherche d'une solution pour éradiquer Itoka renvoie justement aux événements dramatiques survenus les 6 et 9 août 1945...

 

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