Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 21 mai 2023

Atragon (Kaitei Gunkan) d'Ishirō Honda (1963) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Avec un titre tel que Atragon (ou Kaitei Gunkan dans sa version originale) et vue la réputation du réalisateur japonais Ishirō Honda, on espérait (quand certains, sans doute, craignaient) encore un énième long-métrage incluant un ou plusieurs monstres gigantesques. Et d'une certaine manière, c'est bien le cas. Mais celui dont on parle dans cette œuvre sortie en 1963 et produite par la maison de production de cinéma japonaise Tōhō n'est pas une créature de chair et de sang mais une machine conçue par l'homme : un prototype de sous-marin , ouvrage grandiloquent pensé et conçu par le capitaine de la marine nationale officiellement disparu, Hachiro Jinguji (l'acteur Jun Tazaki). L'une des spécificités de ce sous-marin est entre autres facultés habituelles, de pouvoir voler dans les airs. Mais l'origine de sa conception n'est pas de sauver le monde comme l'entendent celles et ceux qui vont faire appel au soutien du capitaine mais bien de rendre au Japon tout son lustre et lui offrir une arme capable de défier les pays étrangers. Ce que ne parviennent évidemment pas à accepter sa fille Makotto (l'actrice Yôko Fujiyama) qui comme tout le monde le croyait mort depuis vingt ans ou l'ancien amiral de la marine japonaise Kusumi (Ken Uehara). Ils vont devoir ensemble convaincre Hachiro Jinguji d'utiliser son puissant sous-marin face à la menace qui gronde. En effet, l'empire Mu qui depuis douze mille ans n'avait plus fait parler de lui depuis que son continent avait disparu englouti sous les océans, est désormais prêt à anéantir la planète tout entière. Écrit par le scénariste Shinichi Sekizawa, Atragon est à l'origine un roman écrit par Shunro Oshikawa et paru au tout début du vingtième siècle sous le titre de The Undersea Warship: A Fantastic Tale of Island Adventure. Sur la base d'un récit où l'auteur évoquait les ambitions impérialistes des concepteurs du sous-marin, le film se situe, lui, dans le présent. Celui des années soixante puisque le film est alors réalisé en 1963. L'aspect fantastique est propre au long-métrage puisque les antagonistes du récit sont remplacés par le peuple Mu, une vision alternative de la civilisation de l'Atlantide visant le règne à l'échelle mondiale, lequel s'inspire en fait surtout de l’Égypte des Pharaons d'un point de vue architectural et vestimentaire...


Pressé par la Tōhō qui espère que le film sortira dans les salles avant les fêtes de fin d'année, Ishirō Honda partage avec le directeur des effets spéciaux Eiji Tsuburaya la réalisation du film afin de réduire le temps de tournage. Atragon n'est donc pas le Kaiju eiga tant espéré et ne renouvelle pas un genre auquel le réalisateur a de toute manière déjà offert ses lettres de noblesse. Oh, il y a bien une créature gigantesque du nom de Manda dont il s'agira ici de la première apparition à l'écran mais ce serpent des mers demeure sans doute comme l'un des Kaiju les plus ridicules qui aient été présentés sur grand écran et ne sera visible que très peu de temps. On a droit aux sempiternels journalistes, aux enquêteurs de la police nationale japonaise, aux militaires, mais aussi à un espion du peuple Mu qui se fond malheureusement assez mal parmi les hommes, grillant sa couverture auprès des spectateurs après seulement quelques secondes. On a droit à une séquence d'archives expliquant les origines de la civilisation Mu à travers quelques photogrammes maladroit comme l'emploi d'une image montrant très clairement les fameux gardiens de l'Île de Pâques. Rien à voir donc avec ce peuple de muans tout à fait fantaisiste. Côté destructions de masse, Atragon se révèle désespérément rachitique, ne se donnant parfois même pas la peine de mettre en scène les attaques du peuple Mu. Le film emballe l'idée d'une double destruction ayant visé les villes de Hong Kong et de Venise sans autre forme que celle du monologue ! Autant dire que la déception est grande. D'autant plus que Ishirō Honda nous assène encore et toujours ces séquences de célébrations lors desquelles l'on découvre un peuple prier devant la représentation symbolique de la créature qui les protège. Ici, le concept se traîne sur la longueur et devient rapidement pénible malgré le soin apporté aux décors et aux costumes. Bref, en se voulant quelque peu original et en renouvelant vaguement le concept du Kaiju eiga tout en ne lui consacrant qu'une toute petite partie du récit, Atragon s'avère parfaitement anecdotique...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...