Le WIP (Women
in Prison ou Femmes en prisons) est un genre à part entière
constitué de dizaines de longs-métrages parmi lesquels les plus
célèbres demeurent sans doute les différents volets plus ou moins
officiels de la franchise Ilsa,
série de longs-métrages que l'on peut également accoler au genre
Nazisploitation et
auquel Bruno Mattei à lui-même participé !
Violenza in un Carcere Femminile
du réalisateur italien fait lui-même partie de ces films mettant en
scène des femmes incarcérées dans des geôles et dans des
conditions souvent délétères. Connu pour être l'un des plus
célèbres réalisateurs de Nanars,
Bruno Mattei s'est donc lui-même penché sur le genre en 1982 avec
ce long-métrage traduit sous le titre Pénitencier
de femmes.
À noter qu'il réitérera l'expérience l'année suivante avec
Révolte
au pénitencier de filles (Emanuelle
fuga dall'inferno) dans lequel apparaîtra une nouvelle fois
l'actrice néerlando-indonésienne Laura Gemser, véritable égérie
du réalisateur italien Joe d'Amato, laquelle donnera ses ''lettres
de noblesse'' au personnage de Black Emmanuelle dont Violenza
in un Carcere Femminile
sera la septième et avant-dernière incarnation (si l'on passe outre
les œuvres dérivées mais non officielles portant sur ce
personnage)...
Dans
celui-ci, l'actrice reprend donc son rôle iconique et intègre le
cadre (pas vraiment chaleureux) d'une prison dirigée de main de fer
par une directrice tyrannique, laquelle est épaulée par une
gardienne de prison sadique. Les amateurs de cinéma gore et glauque
transalpin reconnaîtront d'ailleurs sans mal dans la peau de Rescaut
l'actrice Franca Stoppi qui trois ans auparavant fit un sacré effet
aux spectateurs du très morbide Buio
Omega
de Joe D'Amato. Dans celui-ci, elle incarnait le rôle de la
gouvernante Iris dans ce qui reste encore aujourd'hui comme l'un des
films les plus dérangeants de l'histoire du cinéma d'horreur.
Concernant Violenza
in un Carcere Femminile,
sa perversité s'y déploie une fois encore même si son degré de
décadence est dilué parmi celui des nombreuses actrices féminines
qui participent au projet. Bien que le double personnage d'Emanuelle
et de Laura Kendall qu'interprète Laura Gemser est au centre du
récit, l'actrice mettra beaucoup de temps avant de s'imposer
véritablement au cœur de l'intrigue. Jusque là, Bruno Mattei
s'amuse à dévêtir ses interprètes féminines afin de le faire
subir un certain nombre d'outrages parmi lesquels, des viols, des
séances de torture à coups de bâtons ou de fouets, les
prisonnières n'étant elles-mêmes généralement pas tendre entre
elles. Écrit par Ambrogio Molteni et Claudio Fragasso, le
dix-septième long-métrage de Bruno Mattei se veut une œuvre
érotique et horrifique située dans un cadre oppressant d'où
peuvent surgir nombres de situations périlleuses...
Le
fait est que Violenza
in un Carcere Femminile s'avère
être l'un des plus mauvais films de l'auteur de Virus
Cannibale,
Les
rats de Manhattan,
Scalps
ou de Cruel
Jaws
(volet tout sauf officiel de la franchise Les
dents de la mer).
Si Laura Gemser interprète un double rôle, c'est parce que l'on
apprendra lors du récit les véritables raisons de son incarcération
(si je vous dis Coups
pour coups
de Deran Sarafian avec Jean-Claude Van Damme, ça vous parle?).
Concernant l'érotisme, les amateurs resteront sur leur faim. Peux
enthousiasmantes, les scènes de nu ne sont là que pour apporter un
peu de piment à une œuvre qui en manque cruellement. Mal joué,
doublé dans un français qui frise généralement le ridicule (ce
qui en matière de Nanar
est
plutôt une qualité), on ne se souviendra du long-métrage que pour
son incapacité à faire preuve de la moindre imagination. Allez !
Nous retiendrons sans doute la séquence lors de laquelle la pauvre
Emanuelle est enfermée dans un sarcophage de métal tandis que ses
geôlières tapent dessus à coups de bâtons ou lorsque la jeune
femme est jetée au cachot puis agressée par des rats fétichistes
(leur accoutumance aux pieds de l'actrice semble obsessionnelle).
Tout ce qu'entreprend le réalisateur tombe malheureusement à l'eau.
Non seulement les environnements sont d'une laideur déprimante, mais
les tortures ou les scènes de sexe sont tellement dénuées de
charme ou d 'efficacité que l'on s'ennuie ferme ! Si
parfois le cinéma de Bruno Mattei fait visuellement illusion, tel
n'est pas le cas de ce Violenza
in un Carcere Femminile qui
coche toutes les cases du mauvais film. Plus proche du Navet
que du Nanar...
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