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samedi 18 février 2023

Violenza in un Carcere Femminile (Pénitencier de femmes) de Vincent Dawn (Bruno Mattei) (1982)

 


 

Le WIP (Women in Prison ou Femmes en prisons) est un genre à part entière constitué de dizaines de longs-métrages parmi lesquels les plus célèbres demeurent sans doute les différents volets plus ou moins officiels de la franchise Ilsa, série de longs-métrages que l'on peut également accoler au genre Nazisploitation et auquel Bruno Mattei à lui-même participé ! Violenza in un Carcere Femminile du réalisateur italien fait lui-même partie de ces films mettant en scène des femmes incarcérées dans des geôles et dans des conditions souvent délétères. Connu pour être l'un des plus célèbres réalisateurs de Nanars, Bruno Mattei s'est donc lui-même penché sur le genre en 1982 avec ce long-métrage traduit sous le titre Pénitencier de femmes. À noter qu'il réitérera l'expérience l'année suivante avec Révolte au pénitencier de filles (Emanuelle fuga dall'inferno) dans lequel apparaîtra une nouvelle fois l'actrice néerlando-indonésienne Laura Gemser, véritable égérie du réalisateur italien Joe d'Amato, laquelle donnera ses ''lettres de noblesse'' au personnage de Black Emmanuelle dont Violenza in un Carcere Femminile sera la septième et avant-dernière incarnation (si l'on passe outre les œuvres dérivées mais non officielles portant sur ce personnage)...


Dans celui-ci, l'actrice reprend donc son rôle iconique et intègre le cadre (pas vraiment chaleureux) d'une prison dirigée de main de fer par une directrice tyrannique, laquelle est épaulée par une gardienne de prison sadique. Les amateurs de cinéma gore et glauque transalpin reconnaîtront d'ailleurs sans mal dans la peau de Rescaut l'actrice Franca Stoppi qui trois ans auparavant fit un sacré effet aux spectateurs du très morbide Buio Omega de Joe D'Amato. Dans celui-ci, elle incarnait le rôle de la gouvernante Iris dans ce qui reste encore aujourd'hui comme l'un des films les plus dérangeants de l'histoire du cinéma d'horreur. Concernant Violenza in un Carcere Femminile, sa perversité s'y déploie une fois encore même si son degré de décadence est dilué parmi celui des nombreuses actrices féminines qui participent au projet. Bien que le double personnage d'Emanuelle et de Laura Kendall qu'interprète Laura Gemser est au centre du récit, l'actrice mettra beaucoup de temps avant de s'imposer véritablement au cœur de l'intrigue. Jusque là, Bruno Mattei s'amuse à dévêtir ses interprètes féminines afin de le faire subir un certain nombre d'outrages parmi lesquels, des viols, des séances de torture à coups de bâtons ou de fouets, les prisonnières n'étant elles-mêmes généralement pas tendre entre elles. Écrit par Ambrogio Molteni et Claudio Fragasso, le dix-septième long-métrage de Bruno Mattei se veut une œuvre érotique et horrifique située dans un cadre oppressant d'où peuvent surgir nombres de situations périlleuses...


Le fait est que Violenza in un Carcere Femminile s'avère être l'un des plus mauvais films de l'auteur de Virus Cannibale, Les rats de Manhattan, Scalps ou de Cruel Jaws (volet tout sauf officiel de la franchise Les dents de la mer). Si Laura Gemser interprète un double rôle, c'est parce que l'on apprendra lors du récit les véritables raisons de son incarcération (si je vous dis Coups pour coups de Deran Sarafian avec Jean-Claude Van Damme, ça vous parle?). Concernant l'érotisme, les amateurs resteront sur leur faim. Peux enthousiasmantes, les scènes de nu ne sont là que pour apporter un peu de piment à une œuvre qui en manque cruellement. Mal joué, doublé dans un français qui frise généralement le ridicule (ce qui en matière de Nanar est plutôt une qualité), on ne se souviendra du long-métrage que pour son incapacité à faire preuve de la moindre imagination. Allez ! Nous retiendrons sans doute la séquence lors de laquelle la pauvre Emanuelle est enfermée dans un sarcophage de métal tandis que ses geôlières tapent dessus à coups de bâtons ou lorsque la jeune femme est jetée au cachot puis agressée par des rats fétichistes (leur accoutumance aux pieds de l'actrice semble obsessionnelle). Tout ce qu'entreprend le réalisateur tombe malheureusement à l'eau. Non seulement les environnements sont d'une laideur déprimante, mais les tortures ou les scènes de sexe sont tellement dénuées de charme ou d 'efficacité que l'on s'ennuie ferme ! Si parfois le cinéma de Bruno Mattei fait visuellement illusion, tel n'est pas le cas de ce Violenza in un Carcere Femminile qui coche toutes les cases du mauvais film. Plus proche du Navet que du Nanar...

 

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