De toute ma vie de scribouillard du dimanche, je crois n'avoir jamais
été aussi peu inspiré par une œuvre cinématographique récemment
découverte. C'est bien simple : je ne sais absolument pas quoi
dire sur le reboot de la franchise Hellraiser à
l'origine de laquelle fut l'auteur et réalisateur britannique Clive
Barker qui en 1986 publia The
Hellbound Heart,
lequel fut adapté sur grand écran par l'auteur lui-même sous le
titre Le pacte
dans nos contrées. Œuvres éminemment perverse, véritable apologie
de la douleur et du sado-masochisme gore, le film fit sensation au
Festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1988 où il
remporta le Prix spécial de la peur et au Fantasporto où il
remporta celui du Prix de la critique la même année. Succès
oblige, le film connaîtra un certain nombre de suites que votre
humble serviteur ne se sera pas donné la peine de regarder mais dont
la réputation s'avérera pour certains épisodes, parfaitement
désastreuse. Imaginez, en comptant l'original, la saga comptait
jusqu'à maintenant dix volets réalisés entre 1987 et 2018. Au vu
de la qualité régulièrement déclinante de la franchise, deux
options semblaient devoir s'imposer. Soit son arrêt ''immédiat''
après de bons (mauvais?) et (pas toujours très) loyaux services.
Soit une remise à zéro du concept sous forme de remake ou de
reboot. C'est donc cette dernière qui fut choisie, le projet
remontant à l'année 2006 alors même que les volets Hellraiser:
Revelations
de Victor Garcia (le neuvième volet) et Hellraiser:
Judgment
de Gary Tunnicliffe (le dixième) n'avaient pas encore vu le jour. Si
l'on a tout d'abord pu espérer que le réalisateur français Pascal
Laugier (Saint Ange,
Martyrs
ou Ghostland)
ou le binôme Alexandre Bustillo et Julien Maury (A
l'intérieur,
Leatherface,
The Deep House)
allaient pouvoir se charger de la besogne, c'est au final l'américain
David Bruckner qui a récupéré le bébé et a donc pondu l'année
dernière la nouvelle cuvée estampillée Hellraiser !
L'une
des seules bonnes nouvelles de ce Hellraiser
version 2022 demeure dans le fait qu'il n'est pas le pire de toute la
mythologie qui entoure ces gredins de cénobites. Après ça, tout
est dit... ou presque. Dans le genre ''viens
que je te refile le bébé'',
le long-métrage de David Bruckner se la joue un brin It
Follows
de David Robert Mitchell. Ce nouveau volet qui fait en réalité
figure théorique de prémices à de futurs opus se distingue de
l’œuvre de Cliver Barker en laissant de côté les personnages du
roman et du film originaux et en se concentrant sur de nouveaux
personnages. Ensuite, soit David Bruckner est un amoureux du cinéma
horrifique et a-t-il décidé de saupoudrer son dernier long-métrages
de quelques minuscules références, soit croit-il son public idiot
ou amnésique ou point que celui-ci serait incapable de distinguer
les éléments empruntés à d'autres. Dans le reboot de Evil
Dead
signé en 2013 par le réalisateur uruguayen Fede Alvarez, l'héroïne
était une jeune addict aux drogues dures. Chez David Bruckner,
l'héroïne Riley (l'actrice Odessa A'zion) l'est également !
Ouais, bon, je sais, c'est un détail... Mais un détail qui saute
littéralement aux yeux ! Si dans les dix volets précédents le
cénobite Pinhead (interprété à huit occasions par l'acteur Doug
Bradley) était incarné par des hommes, cette fois-ci, mode
(idéologie woke?) oblige, c'est au tour de l'actrice et mannequin
Jamie Clayton d'incarner le charismatique ''chef'' de cette horde de
créatures extradimensionnelles venues tout droit des enfers. Tout
comme le compagnon de la jeune femme sera d'orientation bisexuelle ,
maqué avec un homosexuel pur jus. De quoi éviter toute jalousie
puisque l'héroïne étant elle-même hétérosexuelle ! Ne
manquent plus que les transgenres même si d'une certaine manière on
pourrait considérer certains cénobites ainsi ! Concernant
l'intérêt de l’œuvre en elle-même, inutile d'espérer ressentir
cette même sensation qui s'offrit à nous quatre décennies
auparavant. Bourré d'invraisemblances que je vous convie à
découvrir par vous-même en vous lançant dans la projection du
film, ce dernier souffre de longueurs rédhibitoires dues à une
durée dépassant de peu les cent-vingt minutes. Un format
relativement rare pour ce genre de projet. Si quelques bonnes idées
surnagent, l'obscurité permanente et l'esthétique qui ne change
pratiquement pas d'un iota du début à la fin fait que l'on s'ennuie
assez rapidement. Si quelques cénobites se révèlent originaux
tandis que l'on en retrouve certains des anciens opus, ils n'ont
malheureusement pas le ''charme'' de leurs aînés. Bref, cette cuvée
2022 m'a semblé bien fade...
Je me souviens qu'ado, j'avais été passablement traumatisé et intrigué par la photo de ce fameux "Pinhead" mais je n'ai jamais vu ce film (je parle de l'original). La bande-annonce et le fait qu'il ne soit interdit qu'au moins de 12 ans me laisse à penser que ce n'est pas très "gore", contrairement à ce que j'ai toujours cru.
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