Joueuse émérite de
hockey sur gazon, la jeune Tara vit avec un lourd secret. Une tare
qui semble toucher tous les membres féminins de sa famille, à
commencer par elle-même. Victime d'épouvantables cauchemars, Tara
se voit tuer à coups de hache le plus jeune enfant de la famille.
Alors que ses parents Emily (Leslie Bibb) et Ben (Dermot Mulroney) se
déchirent et que des meurtres à la hache sont commis dans les
parages de leur habitation, l'adolescente est convaincue que
quelqu'un s'introduit dans sa chambre durant son absence. Une
présence qui semble directement liée à l'une de ses ancêtres
Lizzie Borden. Plus d'un siècle auparavant, celle-ci se rendit en
effet coupable d'un double homicide perpétré sur son père et sa
belle-mère dont elle fut reconnue coupable du meurtre commis à
l'aide d'une hache... The Inhabitant
est le second long-métrage du réalisateur Jerren Lauder deux ans
après avoir tourné le film d'horreur Stay Out
of the F**king Attic.
On pourrait donc très facilement réduire son nouveau film à ce
simple statut d’œuvre horrifique mais le scénario s'avère
nettement plus complexe. Nous sommes en effet plus proches du drame
que du film dont l'unique vocation serait de donner le frisson aux
spectateurs. Ce qui soulagera de prime abord l'auteur puisque si The
Inhabitant a
beau être relativement intriguant, on est tout de même loin du film
à sensations fortes recherché. Bien qu'il mette à jour un
authentique cas de double homicide commis il y a plus d'un siècle le
le 4 août 1892, le film de Jerren Lauder n'est pas vraiment le film
d'horreur auquel nous aurions pu nous attendre mais plutôt une œuvre
s'intéressant à des cas plus ou moins avérés de paranoïa et de
schizophrénie touchant les femmes d'une même famille, comme une
hantise ou une malédiction s'acharnant malgré les décennies qui
passent. La jeune Tara est interprétée par l'actrice américaine
Odessa A’zion dont la carrière est pour l'instant constituée de
quelques épisodes de séries télévisées et d'une poignée de
longs-métrages dont un reboot du classique de Clive Barker
Hellraiser
cette fois-ci réalisé par David Bruckner...
Non
contente d'arborer un piercing nasal, des cheveux souvent
désordonnés, voire gras, des yeux rouges et gonflés, la jeune
Odessa A’zion distille un certain malaise. Une héroïne qui comme
nous pouvons le constater n'a pas vraiment l'aura de ces jeunes
actrices au physique de top models qui pullulent au sein de leur
établissement scolaire ou dans la vie telle qu'elle est généralement
décrite sur grand écran. C'est donc le portrait d'une adolescente
tout à fait classique qui nous est brossé et dont la fragilité est
à équidistance du trouble psychiatrique dont elle est atteinte.
Objectivement, The Inhabitant repose
sur un concept simple mais de base, relativement intéressant. Où
l'idée d'un héritage génétique vicié fait son petit bonhomme de
chemin de manière fort incommodante. Car il règne au sein du
long-métrage une ambiance étrange, parfois monotone, qui n'aide
évidemment pas à se soulager de la pression qu'exercent certaines
séquences lorsque interviennent les rares moments d'accalmie. Le
principal soucis avec The Inhabitant,
et ce malgré le matériau d'origine, c'est qu'il semble se disperser
entre slasher surnaturel (des meurtres rares justifiant quelques
excès de violence et d'hémoglobine) drame familiale et Teen
Movie...
En dehors des cauchemars de l'héroïne et le potentiel que recèle
la réappropriation du fait-divers entourant Lizzie Borden par le
réalisateur américain, il n'y a malheureusement pas grand chose à
se mettre sous la dent. Le film tourne quelque peu en rond malgré
quelques interventions extérieures (la visite à l’hôpital
psychiatrique, la séance avec la psychologue...) mais montre aussi
et surtout le peu de cas que fait parfois le réalisateur vis à vis
de son propre projet. Des scènes au potentiel fort, gâchées par un
laxisme parfaitement inexcusable. On pense notamment à cette soirée
située dans la demeure de Lizzie Borden et placée sous le signe du
spiritisme, laquelle est rapidement coupée court par une cruelle
absence d'inspiration. Au final, The Inhabitant
se laisse contempler sans trop de conviction tout en n'étant pas
foncièrement désagréable. Un long-métrage que l'on aura cependant
tôt fait d'oublier...
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