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mercredi 28 décembre 2022

The Inhabitant de Jerren Lauder (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Joueuse émérite de hockey sur gazon, la jeune Tara vit avec un lourd secret. Une tare qui semble toucher tous les membres féminins de sa famille, à commencer par elle-même. Victime d'épouvantables cauchemars, Tara se voit tuer à coups de hache le plus jeune enfant de la famille. Alors que ses parents Emily (Leslie Bibb) et Ben (Dermot Mulroney) se déchirent et que des meurtres à la hache sont commis dans les parages de leur habitation, l'adolescente est convaincue que quelqu'un s'introduit dans sa chambre durant son absence. Une présence qui semble directement liée à l'une de ses ancêtres Lizzie Borden. Plus d'un siècle auparavant, celle-ci se rendit en effet coupable d'un double homicide perpétré sur son père et sa belle-mère dont elle fut reconnue coupable du meurtre commis à l'aide d'une hache... The Inhabitant est le second long-métrage du réalisateur Jerren Lauder deux ans après avoir tourné le film d'horreur Stay Out of the F**king Attic. On pourrait donc très facilement réduire son nouveau film à ce simple statut d’œuvre horrifique mais le scénario s'avère nettement plus complexe. Nous sommes en effet plus proches du drame que du film dont l'unique vocation serait de donner le frisson aux spectateurs. Ce qui soulagera de prime abord l'auteur puisque si The Inhabitant a beau être relativement intriguant, on est tout de même loin du film à sensations fortes recherché. Bien qu'il mette à jour un authentique cas de double homicide commis il y a plus d'un siècle le le 4 août 1892, le film de Jerren Lauder n'est pas vraiment le film d'horreur auquel nous aurions pu nous attendre mais plutôt une œuvre s'intéressant à des cas plus ou moins avérés de paranoïa et de schizophrénie touchant les femmes d'une même famille, comme une hantise ou une malédiction s'acharnant malgré les décennies qui passent. La jeune Tara est interprétée par l'actrice américaine Odessa A’zion dont la carrière est pour l'instant constituée de quelques épisodes de séries télévisées et d'une poignée de longs-métrages dont un reboot du classique de Clive Barker Hellraiser cette fois-ci réalisé par David Bruckner...


Non contente d'arborer un piercing nasal, des cheveux souvent désordonnés, voire gras, des yeux rouges et gonflés, la jeune Odessa A’zion distille un certain malaise. Une héroïne qui comme nous pouvons le constater n'a pas vraiment l'aura de ces jeunes actrices au physique de top models qui pullulent au sein de leur établissement scolaire ou dans la vie telle qu'elle est généralement décrite sur grand écran. C'est donc le portrait d'une adolescente tout à fait classique qui nous est brossé et dont la fragilité est à équidistance du trouble psychiatrique dont elle est atteinte. Objectivement, The Inhabitant repose sur un concept simple mais de base, relativement intéressant. Où l'idée d'un héritage génétique vicié fait son petit bonhomme de chemin de manière fort incommodante. Car il règne au sein du long-métrage une ambiance étrange, parfois monotone, qui n'aide évidemment pas à se soulager de la pression qu'exercent certaines séquences lorsque interviennent les rares moments d'accalmie. Le principal soucis avec The Inhabitant, et ce malgré le matériau d'origine, c'est qu'il semble se disperser entre slasher surnaturel (des meurtres rares justifiant quelques excès de violence et d'hémoglobine) drame familiale et Teen Movie... En dehors des cauchemars de l'héroïne et le potentiel que recèle la réappropriation du fait-divers entourant Lizzie Borden par le réalisateur américain, il n'y a malheureusement pas grand chose à se mettre sous la dent. Le film tourne quelque peu en rond malgré quelques interventions extérieures (la visite à l’hôpital psychiatrique, la séance avec la psychologue...) mais montre aussi et surtout le peu de cas que fait parfois le réalisateur vis à vis de son propre projet. Des scènes au potentiel fort, gâchées par un laxisme parfaitement inexcusable. On pense notamment à cette soirée située dans la demeure de Lizzie Borden et placée sous le signe du spiritisme, laquelle est rapidement coupée court par une cruelle absence d'inspiration. Au final, The Inhabitant se laisse contempler sans trop de conviction tout en n'étant pas foncièrement désagréable. Un long-métrage que l'on aura cependant tôt fait d'oublier...

 

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