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jeudi 29 décembre 2022

Lavaperros de Carlos Moreno (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Lavaperros ou, Les basses besognes du réalisateur Carlos Moreno suit les aventures d'un certain nombre de personnages quasiment tous issus de la pègre colombienne. Dans un quartier apparemment tranquille vit Don Oscar (l'acteur Christian Tappan), vieille garde du trafic de stupéfiants qui doit de l'argent à un jeune prétendant au titre de patron de la drogue de la région. Un type agressif qui vient tout juste de faire buter un proche de Don Oscar par ses hommes. Lavaperros qui en Colombie est un terme se rattachant aux membres des organisation mafieuses situées dans les parties les plus basses de la hiérarchie et que l'on traduira par Laveurs de chiens met donc en scène des petits bras. Des hommes sans véritables valeurs morales autres que l'argent, le pouvoir, les armes, la drogue et le sexe. Et un certain sens de la flemme qui se traduit par un immobilisme qui se concrétise ici sous une forme que partagent autant ces criminels que la police elle-même. Ne brillant visiblement pas par leur intelligence, les représentants de cette dernière n'ont de courage et la détermination que le nom. Assis aux abords de la propriété de Don Carlos, le surveillant avec si peu de discrétion qu'ils seront d'emblée repérés par le trafiquant de drogue, ce duo de pieds nickelés des stups n'est ici qu'accessoire et imprime une certaine forme d'humour qui d'une manière générale sert une œuvre relativement originale dans son traitement. Comme si le soleil colombien avait si bien tapé sur le crâne du réalisateur, de son scénariste Andres Rios et de ses interprètes que tous ressentaient le besoin de prendre leur temps pour nous raconter leur histoire. Un peu comme un récit conté au bord d'une piscine, les pieds pataugeant dans l'eau, un verre d'aguardiente à la main (une liqueur typiquement consommée en Colombie)...


Lavaperros vaut pour ses personnages hauts en couleurs puisque autour de ces deux flics pas très courageux et encore moins malins, Carlos Moreno choisi de faire de ses héros des types au fond pas très recommandables mais qui d'un autre côté apparaissent moins antipathiques que dans la plupart des films portant leur sujet sur les réseaux de drogue. Ici, le rythme est reposant et les scènes d'actions sont invisibles. À part une séquence lors de laquelle les deux policiers auront bien du mal à se faire discrets alors qu'ils suivront en voiture Don Carlos et l'un de ses hommes, il semble que le réalisateur colombien ait choisit de traiter son sujet sous la forme d'une comédie bien que son ''héros'' finisse par perdre la tête à force de se défoncer en fumant de la méthamphétamine. Riche d'idées Lavaperros, semble cependant traiter celles-ci avec timidité, n'allant jamais vraiment en profondeur. On pense notamment à ce jeune jardinier qui en faisant une marche arrière dans le jardin de son employeur va mettre à jour une forte somme d'argent cachée sous une sculpture de la Vierge Marie qu'il vient de faire s'effondrer sur le sol. Diffusé sur Netflix à partir du 5 mars de l'année dernière, le long-métrage met en scène des personnages pathétiques, loin d'être charismatiques, parfois stupides (dont l'obèse est très largement représentatif) et de ce fait rendus moins cruels qu'envisagés par le synopsis. Sans la moindre empathie pour eux, le spectateur pourra au demeurant être touché par cette naïveté et cette bêtise crasse qui participent du ton faussement sérieux et véritablement humoristique du long-métrage. Des individus si peu passionnants s'intégrant à un récit, une interprétation et une mise en scène qui eux-mêmes ne font jamais l'effort d'intégrer un sens quelconque du rythme. En conclusion, on regardera Lavaperros avec prudence et à l'esprit que l'on n'est ni chez Brian de Palma (Scarface), ni chez William Friedkin (French Connection), ni chez Andrea Di Stefano (Paradise Lost)...

 

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