Dans ce giallo signé du
réalisateur italien Silvio Amadio, auteur de vingt-quatre
longs-métrages en autant d'années de carrière, le riche héritier
d'une femme qui s'est officiellement suicidée en se tranchant la
gorge dans leur salle de bain vit désormais avec sa maîtresse
Gianna. Arrive alors Nancy, sa belle-fille qui au sortir de ses
études vient s'installer dans la demeure familiale. Elle qui n'a
jamais vraiment connu sa mère durant sa jeunesse héritera de
celle-ci à l'âge de vingt ans. C'est la raison pour laquelle Gianna
tente de convaincre Marco, le beau-père en question qu'interprète
l'acteur Silvano Tranquilli, de se débarrasser de la jeune femme.
Débute alors avec Il Sorriso Della Iena,
une œuvre trouble, voire troublante, où l'érotisme prend une place
parfois prépondérante. Car derrière l'ingénu visage de Nancy
(l'actrice italienne Jenny Tamburi) se cache une adolescente qui
apparaît rapidement comme une manipulatrice. Il n'y a donc dans ce
giallo démuni d'une partie des codes qui constituent le genre (ici,
pas de tueur ganté de noir tuant ''en série'' et à l'arme blanche)
pas vraiment de personnages sympathiques. Juste une brochette
d'antagonistes dont le seul but, la seule ambitions semble être de
mettre la main sur le magot de la défunte. Accompagné par l'infâme
bouillie sonore du compositeur italien Roberto Pregadio qui dans le
cas présent assène la plupart des séquences d'airs interprétés à
l'orgue Hammond, Il Sorriso Della Iena
ne fait guère longtemps mystère du cas de l'épouse de Marco
puisque l'on apprend relativement vite qu'elle ne s'est pas suicidée
mais qu'elle a été tuée par Gianna (l'actrice Rosalba Neri) lors
d'une séquence que cette dernière a manifestement considérée
d'humiliante. D'où la question que pourrait se poser le public face
à l'intérêt que peut alors avoir ce récit dont on connaît
théoriquement la résolution. Sauf que Silvio Amadio et ses
scénaristes Francesco Villa, Francesco Merli, Francesco Di Dio nous
ont concocté une conclusion plutôt maline même si sa crédibilité
peut être en partie contestée...
''Connu''
en France sous le titre Le sourire de la hyène,
le long-métrage de Silvio Amadio invoque des thèmes aussi courants
que l'infidélité, la machination, l'héritage, le sexe est bien
évidemment le meurtre. Ce dernier n'étant pas ce qui fait le sel
principal de l'intrigue, le réalisateur italien multiplie les scènes
de sexe, entre Marco et sa maîtresse Gianna mais également entre
celui-ci et sa propre belle-fille Nancy. Silvio Amadio nous emmène
sur de fausses pistes après nous avoir révélé une vérité que
l'on s'attendait à ne découvrir qu'en toute fin de pellicule.
Ponctué par de nombreux flash-back nous présentant une épouse
(Zora Gueorguieva dans le rôle de Dorothy Emerson) elle-même
infidèle puisque partageant sa couche avec un jeune Dom Juan du nom
de Paolo (l'acteur américain Hiram Keller), Il
Sorriso Della Iena
nous présente décidément des personnages foncièrement
antipathiques. Un véritable panier de crabes ou tout le monde tente
de tirer la couverture à lui ! Entre le charme de Rosalba Neri et la
beauté juvénile de Jenny Tamburi, les spectateurs en auront pour
leur argent. Deux silhouettes qui pour la bonne cause et pour le
regard lubrique de ces derniers n'hésitent pas un instant à se
dévêtir devant la caméra. Souvent gratuites, ces séquences
suivies d'ébats à l'horizontale comblent les vides laissés par
l'absence de meurtres. Silvio Amadio n'en est pas à son premier
giallo puisqu'en 1971 il réalisa déjà Amuck !,
lequel demeurera longtemps invisible chez nous avant de connaître
une sortie en DVD et Blu-ray bien des années plus tard...
Totalement
décomplexé en matière de sexe même si celui-ci n'est souvent que
suggéré, l'évocation d'une relation incestueuse entre Marco et sa
belle-fille tend à faire de Il Sorriso Della
Iena
une œuvre qui aurait pu ou dû rendre inconfortable cette
machination propre au cinéma italien des années 70 mais que l'on
retrouve également dans le cinéma anglo-saxon. Bien moins
incommodant que chez certains spécialistes du giallo, le film vaut
surtout pour son carré de personnages plus ambigus les uns que les
autres et pour son final aussi malicieux que loufoque où nous est
révélée une vérité inattendue suivie d'une séquence condamnant
ceux qui jusqu'à maintenant arboraient le visage de l'innocence.
Très peu de sang et un climat nettement moins pesant qu'un Buio
Omega
signé Joe D'Amato largement plus morbide, l'intérêt de Il
Sorriso Della Iena
est sans cesse remis en question en raison d'une bande originale
souvent rendue atroce par l'emploi quasi systématique de l'orgue
Hammond. Pour un giallo, le long-métrage de Silvio Amadio se montre
donc relativement classique. Dans la moyenne et donc, ni le meilleur,
ni le pire d'entre tous...
Nice post thank you Amber
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