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dimanche 1 janvier 2023

Achoura de Talal Selhami (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


Des mouches faisant directement référence aux abeilles de Candyman de Bernard Rose. Une séquence reprenant quasiment plan par plan la rencontre entre le T-800 et Sarah Connor dans l'asile de Terminator 2 de James Cameron. Le monstre du film accouchant d'une créature dont les soubresauts ressemblent à s'y méprendre à ceux du petit alien de l'une des séquences finales de Prometheus de Ridley Scott. Et surtout, un récit plongeant quatre amis à deux époques distinctes séparées par deux décennies renvoyant au récit du génial It de Stephen King. Si ces références ne vous donnent pas envie de tourner les talons, alors bienvenue dans l'univers de Achoura, le second et actuellement dernier long-métrage du réalisateur franco-marocain Talal Selhami. Et qui dit franco-marocain dit, double usage de la langue, le film se partageant avec plus ou moins d'équité le français et l'arabe. L'inconvénient d'un film dont le budget n'atteint pas les cimes des blockbusters est de se voir affligé de défauts rédhibitoires. À sa décharge, Achoura parvient à éluder ce type d'inconvénients sans pour autant faire preuve de prouesses techniques ébouriffantes ! L'on retiendra une fois encore l'emploi de références lorsque apparaîtra dans son entier la créature du film, laquelle doit sans doute tout au Mimic de Guillermo Del Toro. Si à première vue le nouveau long-métrage de Talal Selhami paraît posséder tous les atours du drame social exotique situant son action au Maroc (pays du Maghreb où a été tournée l'action), la beauté et la jeunesse sidérantes de l'actrice Jade Beloued provoque lors de la séquence d'ouverture un choc culturo-traditionnel dont les attributs demeurent fort heureusement inenvisageables dans notre pays. Cette gamine qui lors de l'Achoura, cette fête typiquement orientale lors de laquelle est traditionnellement respecté le jeûne purificateur, apparaît à l'écran tel un ange de pureté. Accompagnée d'un homme dont la laideur n'a d'égal que sa méchanceté, la jeune fille, à son bras, témoigne indéniablement de la zone territoriale où se situe l'action...


L'Occident risque de trembler ne fut-ce qu'un poignée de seconde devant cette ''horreur'' tout à fait réelle mais pourrait par contre ensuite très rapidement se tourner les pouces devant ce film pourtant encensé dans sa grande majorité. Talal Selhami a beau tenter de nombreuses choses durant l'aventure que se partagent ses quatre héros et la créature dont il vont tenter de se défaire, l'ombre du roman de l'écrivain américain plane tant et si bien au dessus du film que l'on a souvent le sentiment d'assister à une adaptation low cost de It. D'autant plus qu'il n'y a pas si longtemps que ça, le réalisateur argentin Andy Muschietti nous a offert sur grand écran une brillante actualisation du mythe du plus effrayant clown de la littérature et du septième art (nettement plus ambitieuse que la version que réalisa Tommy Lee Wallace au tout début des années quatre-vingt dix). Pourtant, malgré ses maigres moyens, Talal Selhami parvient à dresser le portrait d'une créature issue de la mythologie arabique préislamique : le Djinns. À ce propos, je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer et de dévorer de la première à la dernière ligne l'un des nombreux chefs-d’œuvre de l'écrivain écossais Graham Masterton sorti sous le titre Le Djinn chez Néo ainsi que chez Pocket dans la collection Terreur !


Beaucoup d'effets-spéciaux et une volonté sincère de bien faire de la part du réalisateur franco-marocain. Une générosité qui malheureusement explose maladroitement à l'écran. À commencer par l'épique partition de Romain Paillot qui dans nombre de longs-métrages aventureux d'héroic-fantasy façon Le seigneur des anneaux aurait parfaitement fait illusion mais qui dans le cas présent ressemble davantage à un concert philharmonique interprété dans un placard à balais ! Belle et entraînante, la musique du jeune compositeur parisien se mue alors en envolées grandiloquentes totalement décalées par rapport au peu d'ampleur du récit. Les interprètes sont plutôt majoritairement convaincants, les effets-spéciaux, quoique parfois perfectibles le sont également. Par contre, Achoura n'est absolument pas effrayant. De plus, on aurait aimé que Talal Selhami se saisisse du cadre exotique que peuvent revêtir certains territoires du Maroc pour nous faire voyager hors de notre zone de confort. Chose que le réalisateur omet malheureusement volontairement. À voir... sans plus...

 

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