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jeudi 1 décembre 2022

!!! Spéciale Amicus Productions !!!

 



  • Je suis un monstre (I, Monster) de Stephen Weeks


Et si les actes monstrueux perpétrés par Jack l'éventreur n'étaient que la conséquence des expériences menées par le Docteur Jekyll ou comme ici son homologue le Docteur Psychiatre Marlowe ? Car comme nous le savons tous, chaque homme cache en lui une part sombre que seule une infime quantité de l'humanité a choisi de laisser s'exprimer. Première chose à savoir. Si le héros de Je suis un monstre (I, Monster) a changé de nom, ça n'est pas tant pour des questions de droits que par précaution de la part de ses concepteurs qui craignent alors de faire douter les investisseurs. En effet, le sujet reposant sur l'ouvrage The Strange case of Dr Jekyll and Mister Hyde de Robert Louis Stevenson qui fut déjà maintes fois transposé sur grand écran, une certaine lassitude aurait pu faire craindre que le public ne se lasse. Il n'en demeure pas moins que le long-métrage de Stephen Weeks qui signait là son premier film en 1971 s’attelle à retranscrire le plus fidèlement possible cette étrange histoire dans laquelle intervient notamment la théorie du Surmoi chère à Freud, là où s'inscrivent des valeurs morales interdisant les actes immoraux, criminels ou plus simplement répréhensibles. Produit par la société Amicus Productions connue pour être la rivale de la célèbre Hammer Films tout en étant considérée inférieure d'un point de vue créatif, Je suis un monstre n'en est pourtant sans doute pas moins l'une des meilleures adaptations du classique littéraire de l'épouvante britannique. Un joyau, à vrai dire, dans lequel l'on retrouve deux des plus grandes icônes du cinéma fantastique des années 50, 60 et 70 en Angleterre. Christopher Lee et Peter Cushing. Les deux hommes se rencontreront à de nombreuses reprises et notamment sur les tournages du Cauchemar de Dracula, Dracula 73 ou sur celui de Dracula vit toujours à Londres dans lesquels le premier interprétera le plus célèbre des vampires et face auquel le second incarnera le rôle du non moins célèbre chasseur de vampire, le Docteur Abraham Van Helsing. Baignant dans une atmosphère délétère qui ne lâchera pas son emprise avant que le générique de fin n'intervienne, Je suis un monstre décrit l'éprouvante expérience menée par le Docteur Marlowe, lequel étudie la possibilité de soigner ses patients à partir d'un sérum qui permettrait de modifier leur personnalité ainsi que leur comportement.
Testant diverses substances sur des animaux de laboratoire avant de les expérimenter sur plusieurs patients, le Docteur Marlowe décide un jour de s'injecter lui-même le fameux sérum qui le transformera en Monsieur Blake. Un être cynique, violent et physiquement repoussant que le Docteur Marlowe va autoriser à prendre sa place à de nombreuses reprises, jusqu'à ce que le drame survienne : en effet, à force de s'injecter le sérum dans les veines, le psychiatre finit par ne plus arriver à contrôler son alter ego obscure. Malgré l'emploi d'un antidote qui lui permettait jusque là de revenir à sa forme normale, Blake semble devoir prendre de plus en plus régulièrement les contrôles physique et mental de son hôte. Au delà de son approche fantastique,
Je suis un monstre aborde la thématique des drogues, de leur dépendance et des ravages qui déterminent les modifications physiologiques et comportementales des individus qui les consomment. D'où une approche relativement dramatique du personnage du Docteur Marlowe se muant en un être mesquin, agressif et se dé-sociabilisant, qu'aucun de ses proches ne reconnaît derrière le visage effrayant de Blake, ce ''maître-chanteur'' supposé qui apparaît authentiquement avoir pris le dessus sur son hôte. Christopher Lee campe alors une créature repoussante, pourtant dénué de tout maquillage et que seul son macabre sourire et une apparence physique volontairement délabrée parvient à rendre crédible. On appréciera également cette ville de Londres de la fin du dix-neuvième siècle reconstituée, avec ses ruelles sombres, insalubres et embrumées, ses recoins et ses bars sordides, ses prostituées et ses grands amateurs de mauvais alcools. Sa courte durée (à peine plus de soixante-quinze minutes) oblige le réalisateur et le scénario de Milton Subotsky à écourter certains passages du récit en multipliant les ellipses. Un inconfort minime pour une œuvre parfois glaçante et se positionnant comme l'une des meilleures adaptations de l’œuvre de Robert Louis Stevenson...


  • Le mystère de la bête humaine (The Beast must die)


Changement radical de décor avec Le mystère de la bête humaine de Paul Annett. De décor mais aussi de qualité puisque malgré le contexte dans lequel se déroule le récit (la luxueuse demeure d'un riche propriétaire), le film semble avoir l'air fauché comme les blés. Partant cependant d'une idée on ne peut plus originale, ce long-métrage dont on reconnaîtra parmi les interprètes l'acteur Peter Cushing est probablement l'un des plus improbables qu'ait pu produire la Amicus. Dire que le film est une purge est un euphémisme. Surfant sur la vague des Whodunit chers à Agatha Christie, Le mystère de la bête humaine semble également vouloir s'offrir une place bien au chaud parmi les légendes de la Blaxploitation en offrant le rôle principal à l'acteur américano-bahaméen Calvin Lockhart bien que le personnage de Tom Newcliffe devait à l'origine être interprété par Robert Quarry. Un choix qui plus que de donner l'impression que les personnages naviguent effectivement au cœur de ce formidable courant ayant revalorisé l'image des afro-américains dans le cinéma des années soixante-dix, offre un ton vraiment étrange. Surtout pour l'époque. Un black au milieu d'une troupe de personnages tous plus blancs les uns que les autres et parmi lesquels le bonhomme soupçonne l'existence d'un loup-garou ! Le concept du Whodunit étant ce qu'il est, on devine alors que le principe sera autant pour le spectateur que pour Tom Newcliffe de découvrir qui parmi ses convives est celui qui se cache derrière la bête humaine du titre. Malheureusement pour lui, le scénariste Michael Winder n'étant pas Agatha Christie, le résultat à l'écran est désastreux.
Une piteuse version des Chasses du comte Zaroff et de tous ses succédanés dans laquelle l'on s'éloigne donc de l'époque et de l'ambiance fiévreuse de Je suis un monstre pour des années soixante-dix où l'on reconnaît bien là quelques symboles de cette période notamment à travers les rouflaquettes, les coiffures afro, les pattes d'éléphant ou encore les pulls en acryliques et à cols roulés très près du corps ! On comprend très rapidement que l'expérience va s'avérer rude à contempler jusqu'au bout. D'emblée l'on assiste à la chasse d'un homme noir par des soldats commandés à distance par un certain Pavel (l'acteur Anton Diffring) avant de comprendre que tout n'était qu'une épreuve visant à démontrer les moyens mis en jeu pour une future chasse au loup-garou. C'est lourd, long et si peu passionnant que l'envie, déjà, de mettre fin au calvaire se fait ressentir. Mais bon, comme on est un brave gars et que l'on veut bien donner sa chance à Paul Annett, on va aller jusqu'au bout... Mauvais mais aussi parfois touchant de naïveté dans sa manière de vouloir proposer une alternative fantastique des Dix petits nègres ou de tout autre Whodunit du genre, Le mystère de la bête humaine souffre d'être redondant. Des séquences de chasse nocturnes sans grand intérêt. Des soupçons qui reposent un peu trop aisément sur le plus crédible des suspects. Une révélation qui n'étonnera pas grand monde et des effets-spéciaux inexistants puisqu'en lieu et place d'un loup-garou nous avons droit à un authentique loup... tout court ! Post-synchronisation désastreuse, jeux d'acteurs pathétique, scénario et mise en scène bâclés, il n'y a vraiment rien à sauver dans ce naufrage artistique. Pas même les personnages eux-mêmes et dont la caractérisation est simplement inexistante...


  • The Uncanny de Denis Héroux


Pour conclure, évoquons The Uncanny de Denis Héroux. Sous ce patronyme francophone se cache un réalisateur, scénariste et producteur montréalais,, auteur d'une quinzaine de longs-métrages en autant d'années dont une majorité de drames. Il terminera sa carrière de réalisateur avec cette production Amicus parfois traduite sous le titre Les chats du diable ou plus simplement sous celui de Brrr... Comme le titre (français) le précise, ce film à sketchs met en scène nos petites boules à poils. Oui, celles qui font des ravages auprès des amateurs de chats sur la toile. Sauf qu'ici, le concept est moins de s'attendrir en les regardant jouer ou en les écoutant ronronner que d'assister à quelques massacres au grès de péripéties mettant en avant de vils êtres humains. En préambule, le film s'ouvre sur la rencontre entre l'éditeur Frank Richards (Ray Milland) et l'auteur d'un ouvrage relatant des récits fantastiques au centre desquels s'inscrivent nombre de chats (Peter Cushing dans le rôle de Wilbur). Afin de convaincre l'éditeur de publier son roman, le vieil homme (qui craint lui-même les chats) conte à son ôte les récits que l'ouvrage renferme. Au nombre de trois, ceux-ci font donc l'objet d'autant de courts métrages. Dans le premier intitulé London 1912, une vieille dame un brin acariâtre (Joan Greenwood) demande à son notaire de remplacer son testament par un second. Alors qu'elle avait jusque là prévu de tout léguer à son neveu Michael (Simon William), voilà que désormais celle-ci compte bien laisser le tout à ses amours de chats. Sauf que la chose n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde et que la soubrette (Susan Penhaligon dans le rôle de Janet) s'empresse de tout révéler à l'opportuniste neveu. Le second, intitulé Quebec Province 1975, met en scène une gamine prénommée Lucy (Katrina Holden Bronson), martyrisée par sa cousine Angela (Chloe Franks) depuis qu'elle s'est installée chez sa tante et son oncle. Ne supportant pas la présence du chat de sa nièce, Mrs. Blake (Alexandra Steward) mettra tout en œuvre pour s'en débarrasser tandis que sa propre fille fera des misères à sa cousine.
Le troisième segment met quant à lui en scène un certain Valentine De'Ath (Donald Pleasence). Acteur dont l'épouse vient de décéder des suites d'un accident lors du tournage d'un film d'horreur. Un accident ? Pas vraiment. Plutôt un homicide commis pat l'époux infidèle qui s'empresse ensuite de rejoindre sa maîtresse Edina Hamilton (Samantha Eggar). Mais c'était sans compter sur le chat de la morte qui fera payer à son mari et sa maîtresse leurs odieuses manigances... Sachons rester objectifs et reconnaissons que malgré la présence d'une poignée d'interprètes prestigieux, The Uncanny est nettement moins passionnant pour son approche horrifique que pour ses portraits d'une humanité veule, intéressée et criminelle. L'on retiendra du premier sketch la longue attaque de dizaines de chats s'acharnant sur la personne de Janet. Du second, le caractère psychopathique de la cousine et une séquence assez mal fagotée renvoyant à L'homme qui rétrécit de Jack Arnold. Et du troisième... ben en fait, pas grand chose. La réalisation et la direction d'acteurs de Denis Héroux sont franchement piteuses. Les interprètes manquent de naturel et quelle que soit l'époque invoquée, on a toujours l'impression que l'intrigue se déroule à la même période. De plus, il demeure difficile de s'effrayer devant les assauts des chats. Surtout lorsque l'on en est un fervent admirateur et que l'on a appris à maîtriser ou du moins comprendre leur attitude. C'en est même parfois amusant, à nous imaginer des techniciens jeter à bouts de bras ces pauvres félins sur les acteurs qu'ils sont censés agresser...

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