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vendredi 2 décembre 2022

Wire Room de Matt Eskandari (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Aie, aie, aie ! Ça commence mal. Un ralenti, une image floue, des couleurs dégueulasses et... un Bruce Willis qui s'afflige d'emblée une grimace qui a l'air davantage de souligner l'épreuve difficile qu'il vit désormais plutôt qu'un cahier des charges propre au personnage qu'il incarne. Le temps d'un éclair il aura involontairement ému son public, navré de le voir ainsi continuer à apparaître à l'écran. Diminué, attristant ainsi ceux qui ont longtemps loué l'ancienne gloire du septième art qu'il fut. Mais bon dieu ! Combien de temps encore vont-ils se servir de lui ? L'user jusqu'à la corde. Hommage ou exploitation ? Le voir ainsi s'accroupir une arme à la main est touchant, bouleversant, mais a bien du mal à nous rappeler le grand homme d'action que l'on a connu... Wire Room est le septième long-métrage du réalisateur iranien Matt Eskandari et le quatrième mettant en scène Bruce Willis. Malheureusement pour ce dernier, l'auteur de État de choc en 2019 ainsi que Survivre et Open Source en 2020 ne brille pas par ses qualités de metteur en scène. C'est donc avec la quasi certitude d'assister une fois encore à un très mauvais film que l'on se lance dans la projection de ce qui à ce jour est l'une des dernières incarnations de l'acteur. L'introduction est d'une telle laideur artistique que l'on ne se fait pas d'illusion pour la suite. Pour un film d'action, Wire Room est étonnamment mou. Alors que sur l'affiche trône Bruce Willis, l'essentiel du récit tourne autour de Kevin Dillon, le frère de l'acteur Matt Dillon. Sa carrière étant loin d'atteindre celle du frangin, on retiendra surtout The Blob de Chuck Russell en 1988, The Doors d'Oliver Stone en 1991 ou Absolom 2022 l'année suivante. Wire Room appartient à cette race de longs-métrages tournés à la va-vite pour le marché du DTV. Le scénariste Brandon Stiefer propose une idée plutôt alléchante mais qui une fois transposée à l'écran montre ses limites. Kevin Dillon interprète le personnage de Justin Rosa, un agent fédéral auquel est confiée la mission de surveiller et de protéger à distance Eddie Flynn (l'acteur Oliver Trevena), un contrebandier spécialisé dans la vente d'armes. Alors que celui-ci doit bientôt témoigner contre le cartel de Baja avec lequel il est en affaire, un commando va tout tenter pour le faire taire alors qu'il est installé dans une immense demeure truffée de caméras directement liées à une salle d'écoute. Salle depuis laquelle Justin Rosa va tenter d'aider l'homme à se sortir de cette périlleuse situation...


Si je sais que la remarque suivante va objectivement paraître bête et méchante, je ne puis cependant pas me contenter de la glisser sous le tapis: je me demande dans quelles mesures la présence de Bruce Willis sur le tournage de Wire Room n'aurait pas provoqué une vague d'aphasie parmi la totalité des interprètes et de l'équipe technique. Même les moins assidus des étudiants en cinéma constateront combien la mise en scène de chaque plan s'avère d'un désolant conformisme. La caméra n'est jamais aventureuse et fixe les personnages comme lors d'un vulgaire Soap Opera ! D'entrée de jeu, Matt Eskandari abandonne toute idée de créer la moindre surprise. Je m'explique : Alors que dans le dernier quart d'heure Kevin Dillon tient Bruce Willis en joue, cherchant ainsi à semer le trouble quant aux intentions de ce dernier, la scène d'introduction rend cette future séquence parfaitement superficielle. Le film repose sur d’innombrables dialogues sans intérêts cassant un rythme qui dès le départ, fait défaut. Les compositeurs Rhyan D'Errico et Jared Forman s'y sont mis à deux pour proposer une partition musicale à peine digne de trôner au générique des séries télévisées policières, genre Les experts. À force de lister la montagne de défauts qui parsèment le long-métrage, on finira par se résoudre à tirer profit de certaines séquences tellement improbables qu'elles généreront davantage des sourires polis que d'authentiques moments de tensions. Si Bruce Willis est victime du mal qui l'étreint, d'autres n'ont pas la même excuse. Texas Battle (Destination finale 3 de James Wong en 2006, Détour mortel 2 de Joe Lynch en 2007) interprète un shérif Roberts douteux assez pénible à entendre et à regarder jouer. Et l'on ne parle pas là du personnage mais de l'acteur lui-même dont on ne s'étonnera pas d'apprendre que son rôle le plus célèbre reste celui de Marcus Forrester dans le soap opera Amour, Gloire et Beauté ! Il ne faudra pas chercher bien loin pour trouver pire que l'interprète afro-américain puisque la palme du plus mauvais jeu d'acteur revient sans conteste à Olivier Trevena. Dans le rôle d'Eddie Flynn, celui-ci se montre d'une incompétence crasse. Incapable d'exprimer la moindre émotion quant à la mort de sa compagne, son personnage repousse les limites de l'amateurisme, avec, comme cerise sur le gâteau, une séquence lors de laquelle le bonhomme (que le héros s'épuisera pourtant à tenter de sauver, c'est dire si le scénario branle du chef !!!) se jettera volontairement dans la gueule du loup. Dans toute son incongruité, cette scène demeure celle que l'on retiendra pourtant tant elle paraît fort improbable et involontairement drôle ! Bref, rien de nouveau à l'horizon. Triste destin que celui de Bruce Willis...

 

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