Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 9 décembre 2022

Défense d’atterrir (Bisangseongeon) de Han Jae-rim (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Il serait presque désopilant de constater que certains distributeurs préfèrent voir apparaître sur grand écran d'infâmes productions que d'authentiques longs-métrages faits pour y être projetés si cela n'était pas aussi affligeant ! Aussi prompt qu'à son habitude de transformer l'origine d'un titre, Bisangseongeon (formellement traduit par Déclaration d'urgence) est sorti sur notre territoire sous celui de Défense d’atterrir ! Reconnaissons que le titre français est objectivement proche de la situation que connaîtront les passagers du vol KI501 mais qu'il n'affecte cependant pas l'opinion que l'on pourrait avoir sur l'intérêt principal qui réside au sein du récit. Bisangseongeon est de ces films qui méritaient une sortie nationale sur grand écran mais qui au final sortira directement sur supports optiques et en Vidéo à la Demande (ou VAD). Car malgré ses origines l'opposant géographiquement et chronologiquement aux très lointains classiques du cinéma catastrophe des années soixante-dix, le dernier long-métrage du réalisateur sud-coréen Han Jae-rim ne sonne pas autrement que comme le renouveau d'un genre qui connu sans doute ses plus grands succès il y a une cinquantaine d'années. Qui oserait prétendre aujourd'hui que sans les progrès technologiques actuels, les derniers films catastrophe à avoir vu le jour pourraient soutenir être à la hauteur des chefs-d’œuvre du genre que demeurent par exemple La tour infernale de John Guillermin, Tremblement de terre de Mark Robson ou L'Aventure du Poséidon de Ronald Neame et Irwin Allen ? Des films tournés ''en dur'', sans l'apport des effets-spéciaux numériques qui n'étaient encore à l'époque qu'une chimère. Surtout, Bisangseongeon est une œuvre qui flirte avec un sous-genre du film catastrophe qui ''brilla'' lui aussi dans les années soixante-dix et qui fixait son propos à bord des avions de ligne. La plus célèbre des franchises fut constituée de quatre longs-métrages dont le premier, sobrement intitulé Airport sorti en 1970 avec à son bord Burt Lancaster, Dean Martin, Jean Seberg, Jacqueline Bisset et bien entendu George Kennedy. Une série de films tellement mythiques (bien que le contenu fut souvent critiquable) qu'une parodie de l’œuvre (pas tout à fait) séminale de George Seaton fut réalisée dix ans plus tard par les ZAZ (réunissant les frères David et Jerry Zucker ainsi que Jim Abrahams) sous le titre Y a-t-il un pilote dans l'avion ?


Cinquante-deux ans après le Airport de George Seaton est donc produit à plusieurs milliers de kilomètres du territoire américain le dernier long-métrage de Han Jae-rim. Et comme le veut d'emblée la tradition, et avant que l'avion de ligne ne prenne son envol, le film débute par une longue séquence d'exposition nous présentant certains des principaux personnages. À commencer par Jae-hyeok (Lee Byung-hun), lequel est accompagné de sa gamine. Affligé d'une peur panique des avions, il est l'un des personnages centraux du récit. Tout comme l'acteur Im Si-wan qui incarne Jin-seok, un terroriste psychologiquement perturbé. On s'étonnera d'ailleurs que son attitude dans l'enceinte de l'aéroport n'ait pas mis un terme immédiat et définitif à son projet (mais que fait la sécurité?). Si dans certains termes, le long-métrage de Han Jae-rim se rapproche peu ou prou de l'excellent Pont de Cassandra que signa en 1977 George Pan Cosmatos, cette fois-ci, le récit ne se déroule plus au sein d'un train lancé à vive allure mais dans les airs, à bord d'un avion de ligne dont la quasi totalité des passagers saura, somme toute, conserver son calme malgré la situation désastreuse. Bisangseongeon dure à peu près deux heures et vingt-minutes. Autant de temps durant lequel les efficaces mise en scène et scénario de Han Jae-rim ainsi que l'interprétation générale vont produire une œuvre sous tension. Surtout durant les quatre-vingt dix premières minutes. Le principe du genre voulant que les péripéties se multiplient avec plus ou moins de crédibilité, le sud-coréen parvient à maintenir la dite tension en ne se référant pas uniquement à ses passagers, aux membres de l'équipage, au terroriste et aux épreuves qui les attendent mais aussi à ce qui va se dérouler au sol. Entre l'implication des autorités policières, d'une ministre (Jeon Do-yeon dans le rôle de Sook-hee), le relais permanent des médias et l'enquête menée par l'inspecteur In-ho (qu'interprète le célèbre acteur sud-coréen Song Kang-ho), le spectateur n'aura pas vraiment le temps de s'ennuyer. Le montage de Han Jae-rim, Kim Woo-hyun et Lee Kang-il est aux petits oignons et procurera autant de bienfaits que ces séries originaires de Scandinavie parmi lesquelles l'on pouvait trouver la géniallissime Forbrydelsen (The killing) Søren Sveistrup. Une série totalement décomplexée qui quinze ans avant les événements qui se produisent dans ce long-métrage osait mélanger thriller, policier et politique ! Mais bien que l’œuvre du réalisateur sud-coréen soit en tout point admirable durant les quatre-vingt quinze premières minutes (la séquence de l'avion piquant du nez est visuellement bluffante), l'ennuie s'installe au delà de cette première heure et demi. Le rythme tend à s'adoucir au détriment d'une tension qui disparaît peu à peu. Avec, en jeu, ''l'abnégation'' presque invraisemblable de l'un des personnages auquel l'on ne croit pas réellement. Mais d'une manière générale, le film fait son petit effet dans le monde du film catastrophe. Sans rejoindre tout à fait les classiques outre-atlantiques du genre, les amateurs seront tout de même comblés...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...