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mercredi 7 décembre 2022

Irréprochable de Sébastien Marnier (2006) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

En 2005 sortait sur les écrans Le Couperet de Costa-Gavras dans lequel un homme, interprété par José Garcia, perdait le fil de la raison en éliminant systématiquement tous les concurrents qui briguaient le même poste de manager que lui dans l'entreprise Arcadia. Inspiré par l'ouvrage éponyme signé de l'écrivain et scénariste américain Donald E. Westlake publié en 1997, le film fut une brillante réussite. On ne sait si Sébastien Marnier fut conscient d'être l'auteur d'un script très proche de celui du Couperet au moment de l'écriture du scénario de Irréprochable ou s'il a délibérément repris le concept au moment de tourner son film mais toujours est-il que les deux longs-métrages cultivent de troublantes similitudes. Au point que l'on pourrait presque considérer le second comme un plagiat du premier. Cependant, les qualités de Irréprochable sont telles que l'on préférera y voir tout un jeu de coïncidences plutôt que le détournement d'un excellent thriller à la française. À l'époque, Sébastien Marnier est presque un inconnu puisqu'il n'a à son actif que deux courts-métrages (Le grand avoir en 2002 et Le beau Jacques l'année suivante) et ne reviendra donc à la mise en scène que douze ans plus tard avec Irréprochable. Je ne sais pas ce qu'en pense la plupart des cinéphages/philes mais Marina Foïs demeurait pour moi jusque là, un épineux problème. Révélée au beau milieu des années quatre-vingt dix pour sa participation au sein de la troupe d'humoristes Les Robins des Bois, la jeune femme faisait montre d'un réel talent comique. Une aptitude qu'elle a su également transmettre sur grand écran. Drôle dans la plupart des comédies qu'elle incarne, je dois avouer avoir généralement eu beaucoup plus de difficultés à la cerner dans ses rôles dramatiques. Sans doute parce qu'à chacune de ses apparitions dans des drames ou des thrillers, j'avais toujours en tête le personnage de Sophie Pétoncule qu'elle avait régulièrement incarné lors de ses passages télévisés aux côtés de ses camarades Pierre-François Martin-Laval, Maurice Barthélemy, Jean-Paul Rouve, Pascal Vincent et l'autre représentante féminine de la troupe des Robins des Bois, Élise Larnicol...


Il me semblait que certaines critiques, hissant un peu trop haute la performance de l'actrice dans le Darling de Christine Carrière, j'avais abandonné l'idée de la retrouver autre part que dans le genre qui avait lancé sa carrière. Peut-être devrais-je un jour m'y recoller ? Toujours est-il que Irréprochable a marqué, chez moi, une réelle surprise. Débarrassé de la tenace image de Sophie Pétoncule, voilà que je trouve Marina Foïs brillante. Dans un tout autre genre que celui de la comédie. Dans un rôle équivalent à celui que tenait justement José Garcia dans Le couperet. Celui d'une femme qui elle aussi est sans emploi et survit comme elle peut en ne bénéficiant que du RSA. Sauf qu'ici l'on est bien face à un personnage qui d'emblée est parfaitement lucide des manigances dont elle fait preuve tout en étant quelque peu psychologiquement dérangée. Marina Foïs ne force pas le trait et c'est avec un déconcertant naturel qu'elle impose un personnage trouble, mythomane et dont les ressources semblent inépuisables lorsqu'il s'agit de manipuler son entourage. Accentué par la musique du duo de musiques électroniques français Zombie Zombie, le récit est convainquant, parfois même glaçant et Marina Foïs aussi ambiguë que le personnage interprété par l'acteur Sergi López dans Harry un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll. Plus le récit avance et plus l'on sent l'étau se resserrer devant l'inquiétante personnalité de l'héroïne. Autour d'elle orbitent des seconds rôles eux aussi particulièrement probants : Benjamin Biolay dans le rôle de Gilles Lenquin, l'amant de Constance Beauvau qu'interprète donc Marina Foïs. Jérémie Elkaïm dans celui de Philippe Ferrand, l'un des collaborateurs de l'agence dans laquelle la jeune femme espère obtenir un poste. Ou encore Joséphine Japy qui interprète Audrey Pailleron, la nouvelle employée de la dite agence autour de laquelle Constance va rôder avant d'entrer en contact avec elle pour le malheur de la pauvre jeune femme. Dérangeante, malfaisante, crispante et parfois terrifiante Marina Foïs porte le film à bout de bras et offre à son réalisateur Sébastien Marnier l'incarnation idéale du personnage qu'il créa aux côtés du documentariste et scénariste Samuel Doux...

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