White Elephant de
Jesse V. Johnson, c'est d'abord la réunion de trois grands noms du
cinéma. Tout d'abord, Michael Rooker, la véritable vedette du
récit. Rendu célèbre grâce à son rôle dans le film culte de
John McNaughton Henry, portrait of a Serial
Killer.
Puis John Malkovitch que l'on découvrait notamment dans Les
Liaisons dangereuses
de Stephen Frears en 1988 ou Dans
la ligne de mire de
Wolfgang Petersen cinq ans plus tard. Le réalisateur Spike Jonze lui
offrira même un rôle dans une œuvre qui portera son nom :
Dans
la peau de John Malkovich !
Et puis, il y a Bruce Willis. L'éternel interprète de John McClane
de la franchise Die
Hard
qui contrairement aux apparences laissées par l'affiche n'est pas le
principal interprète de ce White
Elephant sorti
en salle et en VOD
sur
le territoire américain le 3 juin dernier. Ce dernier ainsi que le
réalisateur s'étaient déjà rencontrés sur le tournage de Code
Mercury
dont Jesse V. Johnson était chargé des cascades. Au delà du seul
fait que Bruce Willis apparaisse dans le cas présent dans un état
diminué du fait de son aphasie, le tournage est pour l'équipe qui
l'entoure, l'occasion de constater combien l'acteur a perdu de sa
superbe même si tous conservent une certaine fascination et un
éminent respect pour cet interprète qui ne cesse alors de promettre
de faire de son mieux. Le réalisateur offre à Bruce Willis le rôle
de l'antagoniste du récit en la personne d'Arnold Salomon. Il
incarne en effet celui d'un baron de la Mafia qui ordonne à l'un de
ses hommes (Michael Rooker dans le rôle de Gabriel Tancredi)
d'éliminer le témoin d'une tentative de meurtre raté ordonné par
celui-ci. Cependant, Gabriel refuse d'honorer le contrat et plutôt
que d'assassiner Vanessa Flynn (l'actrice Olga Kurylenko), il prend
la décision de la protéger...
Comme
cela va être très rapidement visible à l'écran, Bruce Willis
n'est donc pas la vedette de cette histoire mêlant enquête
policière, règlements de comptes, trahison et Mafia. John
Malkovitch n'est d'ailleurs pas non plus des plus impliqués.
Pourtant, on n'aura rarement vu Bruce Willis aussi fréquemment à
l'écran depuis ces dernières années que dans ce long-métrage.
Quant à Michael Rooker, il incarne un personnage ambigu, capable de
tuer froidement l'un des boss de la Mafia russe et ses hommes tout en
conservant une certaine morale puisqu'il se refusera à éliminer
Vanessa. Sans être admirablement caractérisé, son personnage se
montre parfois touchant. Surtout à l'évocation de sa femme
disparue. Après, force est de reconnaître que White
Elephant ne
concourt pas dans la catégorie des meilleurs films d'action et
thrillers de ces dernières années. Une habitude chez Jesse V.
Johnson dont la carrière émaillée de films d'action ne brille ni
par son originalité, ni par la qualité de ses différentes mises en
scène. L'un des gros points faibles de son dernier long-métrage se
situe au niveau des fusillades opposant la flic aux membres de
l'association dirigée par Arnold Salomon : en effet, alors que
la jeune femme doit tout d'abord combattre seule face à des groupes
lourdement armés (mitraillettes et fusils à pompes) formés de
quatre à six hommes, l'inefficacité de ceux-ci relève de
l'absurde ! Des dizaines de tirs visant à côté tandis que
Vanessa fait mouche à chaque fois. Et puis, il y a cette fâcheuse
habitude visant pour les grands méchants de l'histoire à ne tirer
que lorsque l'un de leurs compagnons vient de tomber au sol. On
comprendra que cette incohérence permet aux protagonistes de
survivre plus longtemps mais l'incapacité de leur ennemis à tirer
dans le tas d'un seul et même souffle nuit terriblement au rythme.
Pourtant, White
Elephant se
situe très légèrement au dessus de la foultitude de navets dans
lesquels est récemment apparu Bruce Willis. Un long-métrage que
l'on recommandera prioritairement aux fans purs et durs de cinéma
d'action en général et de l'acteur et de son acolyte Michael Rooker
en particulier...
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