1984. Un androïde
cybernétique d'apparence humaine venu du futur arrive sur Terre dans
l'objectif de tuer Sarah Connor, la mère de celui qu'elle mettra au
monde et qui sera le chef de la résistance lors d'une guerre
opposant l'homme aux machines des décennies plus tard...
1991. Le docteur Eve
Simmons vient de mettre au point l'androïde EVE VIII avec son
équipe. Mais alors que la machine était prévue pour combattre le
terrorisme, un dysfonctionnement perturbe son système central et
voilà qu'EVE VIII prend
la fuite et sème la mort autour d'elle...
D'un
côté, Terminator
de James Cameron. De l'autre, Eve of Destruction
de Duncan Gibbins. Deux exemples de longs-métrages de
science-fiction qui l'un comme l'autre dégénèrent. Où lorsque
l'homme se prend pour Dieu et que des décennies après Victor
Frankenstein, ses congénères tentent à leur tour de créer la
vie. La différence ? Alors que la célèbre créature du plus
fou des médecins était constituée de membres provenant de
différents cadavres, les androïdes de Terminator
et
de Eve of Destruction
font appel à la cybernétique. La gente féminine pouvait donc en
1991 se gargariser de posséder désormais l'équivalent du T-800 en
la personne d'EVE VIII. L'on passait alors de la brute épaisse au
visage froid et au regard d'acier à la séduisante jeune femme,
blonde, élancée et au regard de feu. Pour autant, l'actrice
néerlandaise Renée Soutendijk n'apparaîtra pas plus rassurante et
chaleureuse qu'Arnold Schwarzenegger avant elle. Alors que deux mois
après allait sortir sur les écrans la suite du chef-d’œuvre de
James Cameron toujours interprété par l'acteur austro-américain et
par Linda Hamilton, il fallait oser sortir son alternative féminine.
D'un côté, un budget de 102 millions de dollars et une tribu
d'experts dans tous les domaines. De l'autre, une équipe sans doute
beaucoup plus réduite et surtout, un budget presque dix fois
inférieur à celui de Terminator 2.
Autant dire que le combat entre le colosse et la frêle néerlandaise
semblait perdu d'avance. D'ailleurs, si l'on interroge le public, de
la séquelle de James Cameron et du film de Duncan Gibbins, lequel
est demeuré dans la mémoire des spectateurs ? Et lequel reste
ancré dans l'inconscient comme l'un des meilleurs films de
science-fiction de tous les temps ? La réponse est évidente...
forcément... sauf que l'écrasante supériorité dans tous les
domaines de Terminator 2
ne doit surtout pas faire oublier l'existence de Eve
of Destruction.
Car bien que très nettement inférieur, le film de Duncan Gibbins
n'en est pas moins une relative bonne surprise...
D'abord,
il y a la présence de l'actrice Renée Soutendijk, inoubliable
vedette de deux longs-métrages cultes signés par Paul Verhoeven en
1980 et 1983, Spetters
et Le Quatrième Homme (De
Vierde Man).
C'est elle qui dans le cas présent incarne le rôle de EVE
VIII,
et donc de celui du docteur Eve Simmons. Celle-là même qui est à
l'origine du projet et de la création de l'androïde qu'elle a
façonné à son image. Problème : alors que EVE
VIII est
partie en vadrouille dans la ville, elle reçoit une balle dans la
poitrine tirée par un braqueur de banque. Dès lors, des émotions
inattendues vont se révéler à elle et la perturber au point de
semer la mort sur son chemin ! Bien que ne faisant pas le poids
face à la concurrence, Eve of Destruction
demeure très plaisant à regarder. D'autant plus que l'actrice
néerlandaise est accompagnée de l'acteur afro-américain Gregory
Hines, danseur de claquettes mais surtout, interprète rare que l'on
a notamment pu découvrir dans le génial Wolfen
de
Michael Wadleighe en 1981, Cotton Club
de Francis Ford Coppola en 1984, Soleil de nuit
de
Taylor Hackford l'année suivante ou encore A
Rage in Harlem
de l'acteur et réalisateur Bill Duke en 1991. Renée Soutendijk et
lui forment un duo lancé à la recherche de l'androïde qui n'hésite
pas à provoquer tour à tour un accident de la route, à tuer un
homme qui l'a traitée de salope ou encore cinq policiers lors d'une
intervention ! Plus étonnante se révèle la présence au
générique du compositeur et musicien français Philippe Sarde dont
le public à généralement l'habitude de voir le nom inscrit dans
ceux des films français ou européens (Le
Locataire
de Roman Polanski, La Grande Bouffe
de Marco Ferreri, Deux hommes dans la ville
de José Giovanni ou bien Le guignolo de
Georges Lautner). Plutôt bien rythmé mais reposant sur un concept
de course-poursuite plutôt classique (le concours de l'armée et des
scientifiques n'étonnera donc personne), Eve of
Destruction
vaut surtout pour la double présence de la séduisante Renée
Soutendijk. Une bombe scandinave aux services d'une hécatombe dont
seuls les hommes devront, semble-t-il, faire les frais. De quoi
couper toute envie de se frotter à la jolie néerlandaise...
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