Le Cannonball fut
à l'origine une course de voitures tout à fait illégale qui
consistait pour les pilotes à traverser le continent nord-américain
d'est en ouest dans les années soixante-dix. C'est sur ce postulat
que démarre le film éponyme que réalisa le cinéaste et acteur
américain Paul Bartel en 1976, soit un an après avoir déjà mis en
scène une course de bolides avec La course à la mort de l'an
2000.
Mais ici, il abandonne le côté post-apocalyptique et met en scène
une compétition lors de laquelle des pilotes chevronnés vont devoir
traverser les États-Unis le plus rapidement possible. Et ceci, en
employant tous les moyens, légaux ou non ! Paul Bartel retrouve
dans le rôle principal de Coy « Cannonball » Buckman l'acteur
David Carradine qu'il avait déjà dirigé l'année précédente.
Mais alors que le propos de La course à la mort
de l'an 2000
ne servait que de prétexte pour étaler à l'image des séquences
proprement hallucinantes (dont d'innocentes victimes de la course qui
étaient volontairement écrasées par les concurrents), le scénario
de Cannonball
semble avoir été vidé de toute substance puisqu'il ne se résume
qu'à la course elle-même. Oh, le film évoque bien la concurrence
qui existe entre le personnage principal et son rival Cade Redman
(l'acteur Bill McKinney) et présente des personnages secondaires
souvent extravagants mais au fond, quel intérêt peut-il y avoir à
assister à cette course dont la violence ne sera disséminée qu'au
compte-goutte ? Outre les deux hommes, l'on découvre que sont
en compétition trois jeunes et jolies serveuses à bord d'une
camionnette, le pilote d'origine allemande Wolfe Messer (l'acteur
James Keach), lequel est un brin nostalgique de la Seconde Guerre
Mondiale même si aucun oripeau ne vient confirmer certains de ses
propos, deux jeunes adultes, amoureux et installés à bord du
véhicule paternel de la demoiselle ou encore l'afro-américain
Beutell (Stanley Bennett Clay), lequel est affligé dans le doublage
français d'un fort accent africain tandis que l'une des trois
serveuses l'affuble du surnom de ''Blanche
Neige''...
Autant
dire qu'il souffle sur Cannonball
un vent de liberté qui n'existe plus. Les commissions et réseaux
''populaires'' sont aujourd'hui tels que tout propos devient
désormais le sujet ''d'études préliminaires'' afin de savoir s'il
est acceptable ou non de les prononcer ! Le ton du long-métrage
est léger. Du moins, jusqu'à un certain point car même si la
plupart des séquences prêtent à sourire (comme ce jeune guitariste
accompagné de sa ''maman'' à bord de l'un des véhicules, persuadés
tout deux de son talent de compositeur et d'interprète), le film
prend un virage à trois-cent soixante degrés à un quart-d'heure de
sa conclusion avec son impressionnant et très sanglant carambolage.
Paul Bartel semble en outre prendre beaucoup de plaisir à dessiner
les contours d'une autorité policière pas très finaude. Entre les
deux motards qui se laissent séduire par les trois serveuses avant
d'être abandonnés à leur triste sort sur le bas côté de la route
et un troisième représentant de la loi qui plus tard se fera avoir
dans des conditions différentes mais tout aussi humiliantes, le
réalisateur se complaît dans l'avilissement de l'uniforme ! Si
les véhicules s'entrechoquent, si les sorties de route ne sont pas
rares, si les filles sont jolies et si les habitants des régions
visitées sont montrés comme des ploucs, le long-métrage montre
malheureusement très rapidement ses limites. La course a beau
traverser l'Amérique du nord de part en part, les paysages parcourus
se ressemblent malheureusement tous. Il est à noter qu'à partir de
1981 fut lancée la réalisation d'une trilogie portant sur le même
sujet bien qu'elle n'ait pas d'autre lien direct avec le long-métrage
de Paul Bartel. Le réalisateur Hal Needham réalisa en 1981 et 1984
L'Équipée du Cannonball
et Cannonball 2 (Cannonball
Run 1 et
2)
tandis
que Jim Drake se chargera de la mise en scène de Cannonball
3
(également connu sous le titre original Speed
Zone!)
cinq ans plus tard...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire