Ouais, bon, ben, quand
est-ce qu'y baisent ? Hein ? Parce qu'au fond, après
trente ou quarante minutes d'un long-métrage aussi passionnant que
d'attendre des résultats de prélèvements sanguins dans la salle
d'attente de son médecin généraliste, on aimerait bien que notre
patience soit récompensée. Non pas que l'on espère avant tout que
le héros de Wolf
fasse mumuse avec l'antre humide de sa partenaire, mais à le voir la
humer comme une bête sauvage lors d'une séquence nocturne
ressemblant à un spectacle de danse contemporaine, on finirait
presque par avoir l'entre-jambes en feu. Quoique, à trop vouloir
faire ressembler son second long-métrage à une œuvre arty réservée
aux salles de cinéma ''d'art et essai'', Nathalie Biancheri aurait
plutôt tendance à nous les couper net ! Pas de quoi provoquer
la moindre montée de sève et encore moins la passion tant Wolf
paraît n'avoir été réalisé que dans le seul objectif de
satisfaire son auteur. Et pas même ses interprètes dont les
personnages se font apparemment chier autant qu'eux. D'un sujet
intrigant qui aurait pu devenir fort passionnant, la réalisatrice et
scénariste vient sans doute d'atteindre le record du film le plus
inutile de ces cent-vingt sept dernières années. Soit, depuis les
débuts du cinéma en mars 1895. J'exagère à peine ! Si
l’œuvre toute entière de Quentin Dupieux reste objectivement une
fumisterie bien que j'adhère totalement à son propos, il se dégage
de Wolf
un parfum de ''grand n'importe quoi'' intellectuel couplé à une
forte dose de ''j'ai rien à raconter et je vais le faire à la
va-comme-je-te-pousse'' que les détracteurs du français trouveront
plus que jamais nauséabond. Le héros du formidable 1917
de Sam Mendes, l'acteur britannique George MacKay, interprète le
rôle de Jacob. Un adolescent souffrant d'un trouble méconnu mais au
combien étonnant : la dysphorie d'espèce !
Derrière
ce nom barbare se cache l'idée selon laquelle la personne atteinte
de ce trouble ne se considère plus comme humaine mais comme faisant
partie d'une autre espèce animale. Et en l'occurrence, comme le
précise avec clarté le titre du long-métrage, Jacob, lui, se prend
pour un loup. On l'aura compris, Wolf
n'est donc pas la dernière livraison du cinéma fantastique à
vocation lycanthropique mais plutôt le genre de curiosité a priori
malsaine (dans ce qu'elle pourrait avoir de voyeuriste) et surtout,
chiantissime. De quoi rendre en comparaison, n'importe quel somnifère
obsolète. Dommage... Oui, dommage car le sujet n'était à l'origine
pas la seule bonne idée de la réalisatrice qui s'avère donc
également la scénariste de son propre projet. Évoluant dans un
univers ressemblant pour moitié à un institut psychiatrique pour
adolescents mal dans leur peau et pour moitié à un zoo (!?!), le
jeune héros y rencontrera forcément tout un tas de cas comme le
sien. De celle qui se prend pour un perroquet à celui qui se croit
être un berger allemand ! Avec un synopsis aussi fou, on se dit
que le pari est inévitablement gagné d'avance et que quel que soit
l'approche de la cinéaste, le film ne pourra que demeurer dans les
mémoires pour son incongruité... Et pourtant, Wolf
devient très rapidement compliqué à suivre. Non pas que le
scénario soit labyrinthique au point de nous perdre dans les
méandres de ses cerveaux malades, mais maintenir une attention
permanente devant autant de vide est presque irréalisable !
Lili-Rose
Depp se prend pour une chatte et les médecins aux méthodes parfois
très rudes mériteraient parfois de prendre la place de leurs
patients. Des idées survolées à foison mais qui s’essoufflent
malheureusement par manque d'écriture et d'inspiration. L'identité
étant au centre du récit, Wolf
renvoie directement à cette curieuse contagion qui depuis quelques
années seulement touche dramatiquement nombre d'enfants qui ne se
reconnaissent plus dans leur corps. Le film cacherait-il un message
particulier à ce sujet ? Pourquoi pas. Mais alors que Nathalie
Biancheri rêve sans doute de le traiter sur un fond d'absurdité,
tout ce que la réalisatrice italienne entreprend tombe
malheureusement à l'eau. Le film tourne en rond, n'avance pas,
galère à proposer un véritable fond à ce récit qui d'ailleurs se
terminera lors d'une tentative désespérée de faire passer le
message selon lequel, rien ne peut dicter nos choix, rien ne doit
nous pousser à aller contre notre nature profonde. C'est triste à
dire pour la réalisatrice et ses interprètes mais il n'y a, ici,
rien à sauver. Pas un rire. Pas même un sourire. Une curiosité qui
s'efface rapidement au profit d'un ennui vertigineux. Pas de message
(ou si peu) et encore moins d'émotion. On aura rarement vu film
aussi plat ! Vous aimeriez dormir mais êtes atteint de troubles
du sommeil ? Une seul remède : Wolf
de Nathalie Biancheri...
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