Film culte par
excellence, c'est après des années d'attente que j'ai pu enfin
m'offrir la projection de Riki-Oh : The Story of Ricky de
Lam Ngai-kai. Un long-métrage réputé pour sa violence et ses
effets gore. De ce côté là, rien à dire. Le film remplit
parfaitement son contrat. En effet, la puissance d'attaque du héros
incarné par l'acteur hongkongais Siu-Wong Fan est telle que ses
poings pénètrent sans difficulté n'importe quel organisme ou
structure faite de bois, de métal ou de béton. Des corps qui à
l'impact se déchirent, explosent dans une profusion de séquences
qui font de Riki-Oh Saiga, le digne successeur de Kenshiro, plus
connu chez nous sous le nom de Ken le survivant. Tout comme ce
dernier, Riki-Oh Saiga fut à l'origine le personnage central d'un
manga intitulé Riki-Oh qui fut édité entre 1988 et 1990.
C'est donc un an après son interruption que débarquera sur grand
écran son adaptation cinématographique. Objet d'une véritable
fascination de la part des fans de cinéma asiatique et de films
gore, mieux vaut malgré tout remettre Riki-Oh : The Story of
Ricky dans
son contexte avant de se lancer dans la projection. Surtout si
jusque là le fantasme des non-initiés a été nourri par les seuls
commentaires élogieux reposant sur des critiques plus ou moins
objectives. Car affirmer que l’œuvre de Lam Ngai-kai déborde
d'une énergie enivrante serait à elle-seule une manière de
démontrer que l'engouement dépasse parfois la réalité de ce qui
se déroule à l'image. L'intégralité du film se situant entre les
murs d'une prison où sont incarcérés meurtriers et prisonniers de
droit commun, Riki-Oh (ou Ricky à l'internationale) y est jeté
après avoir commis un homicide volontaire. Très vite l'on constate
que loin de l'image que véhicule son statut de criminel, le jeune
homme au corps affûté pour le combat à mains nues se place du côté
des opprimés. Ceux qui comme la plupart des prisonniers sont non
seulement sous les ordres du directeur de la prison, de son adjoint
et des gardiens, mais également de quelques grands criminels qui
font la loi. Riki-Oh : The Story of Ricky dresse
une galerie de portraits relativement hétéroclites d'un point de
vue physionomies mais dont le caractère sournois les rapproche
cependant...
Apparemment,
le budget alloué au long-métrage ne semble pas très élevé. La
prison paraît avoir été construite à la vas vite tant certaines
structures semblent trembler au seul passage des prisonniers (les
rambardes des escaliers bougent anormalement au moindre contact). Le
tout ayant l'air de carton-pâte, l'un des aspects les moins
convaincants mais néanmoins mineur pour ce genre de production se
situe également au niveau du scénario. Ici, aucun risque de voir
nos cellules grises en surcharge. Le cerveau ne risque pas de
surchauffer devant l'indigence du récit qui se contente de toute une
série de combats agrémentés de commentaires parfaitement absurdes
et de séquences particulièrement sanguinolentes. Des personnages
hauts en couleurs. Comme ce directeur de prison interprété par
Ka-Kui Ho toujours suivi par son chiard que l'on aurait tellement
aimé voir crever au même titre que son géniteur mais que le
réalisateur décide d'épargner. Heureusement pour les amateurs de
séquences gore, d'autres feront les frais de la fureur de Ricky. Des
scène d'horreur franchement réussies qui ne font pas appel à la
moindre image de synthèse mais plutôt au talent de concepteur des
effets-spéciaux en latex qu'était Chi-Wai Cheung. Éventrations,
démembrements, énucléations, etc... Et tout cela dans la bonne
humeur puisque la violence et l'horreur ne se départissent jamais
d'une bonne grosse dose d'humour. Une approche accentuée par ce type
même de cinéma Z qui transpire tout au long du récit. Car plus que
l'aura de film culte qui entoure Riki-Oh : The
Story of Ricky
l'on reconnaîtra que le long-métrage de Lam Ngai-kai est avant tout
un bon gros nanar qui ne repose en priorité que sur ses débordements
sanglants. Après, l'on s'amusera ou pas des pitreries incessantes de
cette bande de méchants profitant des conditions carcérales pour
s'adonner au trafic d'opium ou des furtifs effets-spéciaux
constituant généralement la base des Super
sentai (genre
Bioman,
Ultraman
mais sans les costumes). D'un point de vue personnel, Riki-Oh
: The Story of Ricky demeure
malgré tout une petite déception. Si les effets gore fonctionnent à
merveille et si l'aspect nanardesque et bricolé du film m'ont
séduit, l’œuvre de Lam Ngai-kai souffre de beaucoup trop de
passages à vide contrairement à ce qu'invoquent certains fans. À
voir au moins une fois dans sa vie...
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