Première chose à
retenir: The Invitation
de Jessica M. Thompson n'a absolument rien à voir avec l'excellent
long-métrage éponyme réalisé en 2015 par Karyn Kusama. Si dans un
cas comme dans l'autre il s'agit effectivement de convier une ou
plusieurs personnes à des festivités qui prendront une tournure
inattendue, The Invitation version
2022 n'a malheureusement pour lui, aucune des qualités de l’œuvre
qui est sortie voilà six ans en arrière. D'entrée de jeu, le film
de Jessica M. Thompson arrive avec de si gros sabots qu'il ne faudra
pas attendre bien longtemps avant de comprendre que l'héroïne
incarnée par l'actrice britannique Nathalie Emmanuel va tomber dans
un piège d'abord fomenté par Oliver (l'acteur Hugh Skinner). Un
cousin dont elle n'avait pas connaissance de l'existence et qu'elle
va rencontrer lors d'un voyage en Angleterre après avoir effectué
un test génétique. Mais Oliver n'est que le premier maillon d'une
lignée d'individus qui à l'occasion vont tous se réunir dans le
luxueux manoir de De Ville, autre membre d'une richissime famille
installée en Grande Bretagne. Bon, j'avoue qu'avec sa peau
légèrement ambrée et des traits fins mais typiquement négroïdes,
il m'aura fallut quelques instants avant de comprendre que la jeune
et jolie Evie n'allait pas tomber dans le même piège que Daniel
Kaluuya/Chris de l'excellent Get Out The
Invitation de
Jordan Peel. Et pourtant, si ce ne sont plus vraiment les
performances physiques d'un homme d’origine afro-américaine qu'il
s'agit d'évoquer ici, les gênes sont pourtant toujours au centre du
récit. J'évoquais récemment et très superficiellement le thème
du vampirisme sous son angle le plus surprenant. D'une certaine
manière, The Invitation participe
de cette approche peu commune d'un genre au style visuel qui durant
de très nombreuses année revêtu une approche gothique du mythe
tout en changeant quelques clichés et en essayant de transformer ces
derniers en innovation !
Malheureusement,
le film de Jessica M. Thompson a beau tenter de faire progresser le
genre tout en y incluant certaines idées qui comme le constateront
les spectateurs n'ont en réalité rien de bien original, The
Invitation
est un ratage quasi intégral. Confronter une jeune femme vivant dans
une situation non précaire mais très éloignée de ses nouveaux
hôtes qui eux sont de riches propriétaire britanniques. Semer le
trouble dès son arrivée dans un pays qui lui est étranger. La
mettre au contact d'individus que ne le sont pas moins et parsemer le
tout de détails troublants... Voilà à quoi se résume le
long-métrage dans sa première partie. Un chapitre long, beaucoup
trop long, où rien de spécialement excitant ne vient maintenir
l'attention du spectateur avide d'hémoglobine ou de frissons. Un
majordome plutôt sinistre, des cousins souriant un peu trop de leurs
dents parfaitement blanches, mais aussi quelques regards d'inquiétude
et le comportement ambigu de certains domestiques. Bref, pas grand
chose à se mettre sous la dent. Même pas cette fausse idylle
naissante entre l'héroïne et Thomas Doherty, lequel incarne l'alter
ego du plus célèbre des vampires, Dracula. Car le projet réel de
ces hôtes décidément trop polis pour être honnêtes est bien de
prolonger la lignée d'une famille de suceurs de sang ! Point à
la ligne. Le film s'accélère alors peut-être, c'est vrai. Mais
l'invraisemblance des faits qui vont prendre le relais est sans doute
à mettre sur le compte de l'immaturité d'un scénario écrit par
Blair Butler. Si l'on imagine que la coutume qui veut qu'à travers
les âges, les membres de cette famille de vampires fut coutumière
du genre de pratiques auxquelles la réalisatrice va prendre le
spectateur à témoin, la manière dont va se sortir du pétrin la
jeune Evie pourra sembler un brin ridicule. Déjà pas très
excitant, The Invitation
a l'air d'emprunter le style éminemment cheap de la série Buffy
contre les vampires.
Intitulé chez nous sous le ridicule titre Le
Bal de l'enfer,
le long-métrage de Jessica M. Thompson mériterait quasiment d'être
sous-titré : ''Bruce Lee versus Dracula'' !!! Le style
visuel gothique ne faisant pas le poids face à l'indigence du récit,
The Invitation
est l'un des plus mauvais film d'horreur et de fantastique à avoir
vu le jour en cette année 2022. Inutile, donc, de s'y perdre durant
quatre-vingt dix minutes...
Je l'ai trouvé pas mal pour ma part. Un peu faible sur le gore, mais une belle ambiance.
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