Pour quelques milliers
d'euros, Simon Arcos propose à tous celles et ceux qui en éprouvent
le besoin, un stage de plusieurs jours afin de régler leurs
problèmes. C'est ainsi donc que sont réunis Jean et son épouse
Nathalie, Léa, Yolaine, Antoine et Hervé. Malgré son expérience
dans le domaine, et aidé de sa compagne ancienne héroïnomane Vera,
Simon aura bien du mal à maîtriser le séjour de ses nouveaux
patients. Entre une Léa un brin nymphomane et en quête d'amitié,
et un Jean totalement réfractaire à l'idée de suivre les curieux
enseignements de leur hôte, ces quelques jours vont être l'occasion
pour chacun de se révéler à eux-mêmes ainsi qu'aux autres. Du
moins était-ce sans doute l'intention du cinéaste Bruno Herbulot
qui signait en 2005, son second véritable long-métrage
cinématographique. Jusqu'àlors assistant-réalisateur sur quelques
longs-métrages plutôt réussis dans les années quatre-vingt (La
Smala de Jean-Loup Hubert, Rive Droite, Rive Gauche
de Philippe Labro, La Cloche a Sonné,
L'Effrontée
de Claude Miller), le voilà en roue libre en cette
année 2004 avec La Cloche a Sonné.
Une œuvre résultant d'un scénario écrit à quatre mains par Maud
Baignères et Jérôme Boivin qui n'est autre que le réalisateur de
l'excellent Baxter en
1989.
Le
sentiment de s'être très largement fait flouer par Bruno Herbulot
pourra être ressenti par le cinéphile qui verra dans La
Cloche a Sonné,
un étrange rapport avec une œuvre datant de 1981, signée par
Philippe de Broca, scénarisé par Gérard Lauzier, et principalement
interprétée par Patrick Dewaere et Anny Duperey. En effet, le
scénario de Bruno Herbulot semble s’inspirer de Psy,
dans lequel, déjà, un homme et sa femme s'improvisaient
psychothérapeutes, et conviaient dans leur maison de campagne, des
individus de tous bords à se débarrasser définitivement de leurs
angoisses. Un long-métrage qui n'avait déjà en son temps rien de
particulièrement remarquable si ce n'était l'interprétation de son
principal acteur. La Cloche a Sonné est
le parent pauvre d'une thématique finalement à peine survolée.
L’œuvre de Bruno Herbulot pèche par un manque évidemment de
maturité au niveau de l'écriture. Ce qui fait également défaut au
film, c'est la caractérisation de ses personnages. Le cinéaste ne
va jamais jusqu'au bout même s'il tend parfois à exagérer le trait
de certains des patients conviés au stage.
Le
film est surtout l'occasion de mettre en avant son manque de richesse
au niveau des situations proposées. Bien que dès l'introduction
elle a tendance à ouvrir l'appétit, le spectateur se retrouvera
finalement devant une œuvre relativement creuse et peu
divertissante. On ne sait si je cinéaste cherche à provoquer le
rire et si son film oscille volontairement entre humour raté et
situations à l'austérité mal venue. Convier l'orateur Fabrice
Luchini et lui offrir finalement des dialogues loin d'être à la
hauteur de son talent était inutile. François Cluzet est peut-être
celui qui s'en sort le mieux. Son personnage refusant le concept se
révèle parfois aussi amusant qu'agaçant. Quelques micros séquences
auraient pu redorer le blason d'une œuvre échouant lamentablement à
faire rire, mais l'austérité dominante désamorce chaque tentative.
Le spectateur n'aura donc d'autre choix que de quitter la projection,
ou la subir, un sourire gêné au coin des lèvres, jusqu'à ce que
le mot fin vienne le libérer d'une contrainte à laquelle il n'était
pas préparé...
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