Thierry Deroc de
Plebelecq, Gérard Gallois, Francis Carlier et Daniel Boutineau sont
tous les quatre d'anciens camarades et étudiants de l'École des
hautes études commerciales de Paris (HEC).
Amis, ils ont réussi dans la vie. Du moins, les trois premiers
puisque Daniel ne semble avoir connu que bévues et désillusions.
Mais ce soir, les choses vont changer. Alors que ses trois compagnons
refusent de participer à un projet d'achat visant la construction
d'un parc d'attraction, Daniel a la chance de gagner le jackpot au
Loto. Des millions de francs qui vont lui permettre de faire
immédiatement affaire avec Bernard Hassler. Un ancien camarade qui
comme la bande des quatre a lui aussi étudié à HEC
et qui depuis est devenu un puissant homme d'affaire. Mais
malheureusement pour lui, Daniel vient d'être la victime d'une
blague stupide de la part des trois autres qui se sont débrouillés
pour faire un faux tirage du Loto visant à faire croire à leur ami
qu'il a gagné la plus grosse somme mise en jeu ! Ayant mis sur
la table des négociations avec Bernard Hassler un gros chèque mais
aussi et surtout le magasin de sa mère, Daniel est anéanti. C'est
ainsi qu'il retrouve ses trois amis après avoir compris qu'ils lui
ont fait une mauvaise plaisanterie. Dès lors, Thierry et Gérard
vont se démener pour arranger les choses. À commencer par récupérer
le contrat que Daniel a signé avec ce requin de Bernard Hassler. Et
que ce dernier garde en sécurité chez lui, enfermé dans un
coffre... Spécialiste de la comédie hexagonale, le réalisateur
français Claude Zidi aura durant sa carrière enchaîné les succès
populaires. Parmi ces derniers, L'aile ou la
cuisse
avec Louis de Funès, Les sous-doués
avec
(entre autres) Daniel Auteuil, Inspecteur la
Bavure
avec le duo Gérard Depardieu et Coluche ou en 1984 avec l'immense
succès, Les ripoux,
interprété par Philippe Noiret et Thierry Lhermitte. Après le peu
convainquant Les rois du gag
l'année suivante, il réalise en 1987 Association
de malfaiteurs
et change, avec ce long-métrage, de registre. Sans être d'une
indicible noirceur puisque l’œuvre n'est pas dénuée d'un certain
humour, ce nouveau film de Claude Zidi est surtout un thriller dans
lequel deux hommes d'affaire vont mettre à jours les magouilles d'un
troisième. Le Bernard Hassler. en question qu'interprète le
toujours épatant Jean-Pierre Bisson. Une pourriture comme le
septième art en charrie régulièrement. Un homme aux dents acérées
qui ne connaît ni la pitié, ni les remords. D'une assurance et d'un
égocentrisme qui confinent au génie, le bonhomme tentera d'ailleurs
vainement de séduire l'actrice Claire Nebout (Orages
d'été)
qui dans le rôle de Claire Decker-Giraudy s'avérera être la
fiancée de Thierry !
Ce
qui d'emblée séduit dans Association de
malfaiteurs,
c'est son impeccable casting constitué d'interprètes couramment
employés dans les années quatre-vingt. Outre ceux déjà cités
ci-dessus l'on retrouve également Christophe Malavoy dans le rôle
de Gérard, Véronique Genest dans celui de la commissaire Monique
Lemercier (cinq avant d'entamer pour douze années de suite le
personnage de Julie Lescaut, autre célèbre commissaire de police),
Jean-Claude Leguay dans la peau de ce pauvre Daniel ou encore Roger
Dumas dans celle du super-intendant Brunet (son personnage croisera
en outre furtivement la route d'un avocat véreux avant d'en devenir
un lui même dans la série télévisée Orages
d'été
(encore elle) deux ans plus tard... Dans mes plus lointains
souvenirs, j'en avais conservé un très bon de ce long-métrage
il est vrai, loin d'égaler les meilleurs films de Claude Zidi. Il
était donc logique qu'un jour je m'y replonge et, sans avoir été
déçu de constater qu'à mes yeux il avait perdu de sa superbe,
l'effet est quand même moins puissant qu'à l'époque. On se rend
compte aujourd'hui de la faiblesse de l'intrigue reposant pourtant
sur un événement qui aurait pu être à l'origine d'une machination
diabolique. Pourtant, les situations s'enchaînent sans grand
bouleversement. Chaque fois que le scénario de Michel Fabre, Didier
Kaminka, Simon Michaël et Claude Zidi lui-même entreprend une
action, on a le sentiment que le réalisateur ne va pas au bout de
ses intentions. Qu'il s'agisse de la ''relation'' entre Hassier et
Claire, des documents qu'ont en main un temps Thierry et Gérard, ou
de tout autre événement, Claude Zidi semble n'avoir pas les épaules
pour les exploiter jusqu'au bout. Mais en fait, tout ceci n'a rien de
vraiment grave puisque Association de malfaiteurs
est d'abord une œuvre légère comme savait si bien en concocter le
réalisateur. Une comédie policière populaire parfaitement
interprétée (notons également la présence de l'acteur Hubert
Deschamps dans le rôle de l'oncle de Gérard, Tonton Gadin).
Association de malfaiteurs
demeure
de nos jours un excellent divertissement qui a peut-être juste un
tout petit peu perdu de son éclat...
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