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mardi 27 septembre 2022

Margaux de Steven C. Miller (2022) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Cela commence par l'une de ces mises en bouche que j'abhorre. Comme si l'auteur avait peur que le public ne prenne la fuite avant que les premiers événements réellement dramatiques du récit ne surviennent. Genre : ''Regardez ce qui vous attend !''. C'est sans aucune surprise et donc sans le moindre tact de la part du réalisateur Steven C. Miller que l'on apprend immédiatement que le système d'exploitation de la maison où vont s'installer une bande de potes est une intelligence à part entière défaillante. Une demeure possédant une entité propre. Artificielle, mais capable de résoudre le moindre soucis et d'accorder le plus petit désir à ces quelques jeunes adultes qui vont s'avérer ô combien caricaturaux... Bref, à s'adapter à chacun d'entre eux. Mais surtout, une maison d'architecte puant le fric dans ses moindres recoins que la caméra nous fera tout d'abord visiter à la manière d'une agence immobilière virtuelle. Margaux que ça s'appelle. Et pour celles et ceux qui aimeraient savoir avec lequel des personnages est en rapport ce titre, inutile d'aller chercher très loin puisqu'il se réfère comme dans bon nombre de films d'horreur à l'antagoniste de l'intrigue. L'une des rares particularités de celui-ci étant de s'éloigner très sensiblement de la vague de films mettant en scène poupées maudites et psychopathes en culottes courtes ! Non, ici, Margaux est un mélange peu savant d'horreur, d'épouvante et de science-fiction, sachant que le concept de la domotique est repoussée ici dans des retranchements encore inenvisageables de nos jours. Car Margaux est capable de prouesses technologiques exceptionnelles. Mais ce qui aurait pu s'avérer grisant dépasse tellement l'entendement que l'accumulation des possibilités en devient proprement ridicule. Entre ces bras/serpents robotisés, cette technologie d'impression en 3D si remarquable qu'elle est capable de copier jusqu'aux hôtes eux-mêmes (et ainsi de leur donner vie), la possibilité pour la maison d'exaucer le moindre petit désir, les scénaristes Chris Beyrooty, Chris Sivertson et Nick Waters semblent tellement vouloir en donner pour leur argent à leur public qu'au final le film n'est rien moins qu'un engorgement d'idées certes folles et originales, mais surtout parfaitement indigestes. On sait alors ce que doivent ressentir les oies que l'on gave pour les fêtes de fin d'année !


L'un des points les plus néfastes du récit reste sans doute la caractérisation des personnages. D'une vacuité débordante d'énergie, Steven C. Miller dresse des portraits comme il en existe des milliers sur grand écran. Aucune originalité dans les thèmes abordés non plus. Entre le fumeur d'herbe, la bimbo accroc aux réseaux sociaux, le beau gosse et la jolie brune, intellectuelle du groupe, inutile de faire trop travailler ses méninges pour deviner qui sortira vivant de cette demeure aux pièges multiples. Mais avant que le générique de fin ne nous soulage de cette impatience de quitter ces personnages inintéressants au possible, le spectateur aura droit à quelques baignades dans la piscine privée, une partie d'Action ou Vérité (quand je vous dis que le film fait preuve d'originalité....... !?!), une pointe de sexe, beaucoup, beaucoup de séquences à vocation technologique et des meurtres plus ou moins originaux mais plutôt sanglants. Sauf que, ben, en fait, c'est tellement mauvais, tellement sous-joué, sous-écrit (les dialogues, si tant est qu'on puisse les nommer ainsi, sont pitoyables), invraisemblable (les situations s'enchaînent sans la moindre cohérence) et ponctué de scènes risibles comme cette bagarre en fin de métrage entre la pouffe de service et le beau gosse du récit (enfin, me semble-t-il d'après mes souvenirs). Quant aux effets-spéciaux, si certains d'entre eux font illusion, d'autres se montrent particulièrement remarquables tant ils s'avèrent artificiels (les bras/serpents, justement, ou ces fluides qui renvoient aux tout débuts du forum international des nouvelles images Imagina !). Trop ''généreux'' dans son approche des nouvelles technologies, pitoyable en matière d'incarnation, caractérisation éculée et mise en scène ultra-classique, rien ne vient sauver Margaux du naufrage. Sans doute l'un des plus mauvais films de l'année !!!

 

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