Cela commence par l'une
de ces mises en bouche que j'abhorre. Comme si l'auteur avait peur
que le public ne prenne la fuite avant que les premiers événements
réellement dramatiques du récit ne surviennent. Genre :
''Regardez ce qui vous attend !''. C'est sans aucune surprise et
donc sans le moindre tact de la part du réalisateur Steven C. Miller
que l'on apprend immédiatement que le système d'exploitation de la
maison où vont s'installer une bande de potes est une intelligence à
part entière défaillante. Une demeure possédant une entité
propre. Artificielle, mais capable de résoudre le moindre soucis et
d'accorder le plus petit désir à ces quelques jeunes adultes qui
vont s'avérer ô combien caricaturaux... Bref, à s'adapter à
chacun d'entre eux. Mais surtout, une maison d'architecte puant le
fric dans ses moindres recoins que la caméra nous fera tout d'abord
visiter à la manière d'une agence immobilière virtuelle. Margaux
que ça s'appelle. Et pour celles et ceux qui aimeraient savoir avec
lequel des personnages est en rapport ce titre, inutile d'aller
chercher très loin puisqu'il se réfère comme dans bon nombre de
films d'horreur à l'antagoniste de l'intrigue. L'une des rares
particularités de celui-ci étant de s'éloigner très sensiblement
de la vague de films mettant en scène poupées maudites et
psychopathes en culottes courtes ! Non, ici, Margaux
est
un mélange peu savant d'horreur, d'épouvante et de science-fiction,
sachant que le concept de la domotique est repoussée ici dans des
retranchements encore inenvisageables de nos jours. Car Margaux est
capable de prouesses technologiques exceptionnelles. Mais ce qui
aurait pu s'avérer grisant dépasse tellement l'entendement que
l'accumulation des possibilités en devient proprement ridicule.
Entre ces bras/serpents robotisés, cette technologie d'impression en
3D si remarquable qu'elle est capable de copier jusqu'aux hôtes
eux-mêmes (et ainsi de leur donner vie), la possibilité pour la
maison d'exaucer le moindre petit désir, les scénaristes Chris
Beyrooty, Chris Sivertson et Nick Waters semblent tellement vouloir
en donner pour leur argent à leur public qu'au final le film n'est
rien moins qu'un engorgement d'idées certes folles et originales,
mais surtout parfaitement indigestes. On sait alors ce que doivent
ressentir les oies que l'on gave pour les fêtes de fin d'année !
L'un
des points les plus néfastes du récit reste sans doute la
caractérisation des personnages. D'une vacuité débordante
d'énergie, Steven C. Miller dresse des portraits comme il en existe
des milliers sur grand écran. Aucune originalité dans les thèmes
abordés non plus. Entre le fumeur d'herbe, la bimbo accroc aux
réseaux sociaux, le beau gosse et la jolie brune, intellectuelle du
groupe, inutile de faire trop travailler ses méninges pour deviner
qui sortira vivant de cette demeure aux pièges multiples. Mais avant
que le générique de fin ne nous soulage de cette impatience de
quitter ces personnages inintéressants au possible, le spectateur
aura droit à quelques baignades dans la piscine privée, une partie
d'Action ou Vérité
(quand
je vous dis que le film fait preuve d'originalité....... !?!),
une pointe de sexe, beaucoup, beaucoup de séquences à vocation
technologique et des meurtres plus ou moins originaux mais plutôt
sanglants. Sauf que, ben, en fait, c'est tellement mauvais, tellement
sous-joué, sous-écrit (les dialogues, si tant est qu'on puisse les
nommer ainsi, sont pitoyables), invraisemblable (les situations
s'enchaînent sans la moindre cohérence) et ponctué de scènes
risibles comme cette bagarre en fin de métrage entre la pouffe de
service et le beau gosse du récit (enfin, me semble-t-il d'après
mes souvenirs). Quant aux effets-spéciaux, si certains d'entre eux
font illusion, d'autres se montrent particulièrement remarquables
tant ils s'avèrent artificiels (les bras/serpents, justement, ou ces
fluides qui renvoient aux tout débuts du forum
international des nouvelles images Imagina !).
Trop ''généreux'' dans son approche des nouvelles technologies,
pitoyable en matière d'incarnation, caractérisation éculée et
mise en scène ultra-classique, rien ne vient sauver Margaux
du
naufrage. Sans doute l'un des plus mauvais films de l'année !!!
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