Article un peu
particulier puisque l'auteur de ce film m'a généreusement offert
l'opportunité de le découvrir sans aucune contrepartie... De l'aveu
même du réalisateur et scénariste Florian Goujon (que l'on peut
croiser sur sa page facebook
sous le nom de Florian Hellefty Goujon et sur quelques groupes
notamment spécialisés dans le cinéma), membre du groupe de Heavy
et Death Metal mélodique Hellefty
(d'où, vous l'aurez compris, le pseudo!), le long-métrage Okult
''est un film
amateur sans aucun moyen''.
Synopsis : Nous sommes en 1999. Une joggeuse a disparu voilà
soixante-douze heures dans la forêt de la Colline Noire alors
qu'elle effectuait son footing. Dans la région, les disparitions ne
sont pas rares puisqu'il s'agit de la quatrième femme à n'avoir
plus donné de signes de vie. Les médias relèguent l'affaire et la
Gendarmerie enquête, mais rien ne semble permettre de résoudre ces
mystérieuses disparitions. Près de vingt ans plus tard, l'écrivain
et journaliste d'investigation Joseph Duplant décide de se lancer
lui-même dans ses propres recherches. À base de témoignages de la
part des anciens enquêteurs, des habitants et des innombrables
enregistrements effectués à l'époque, Okult
nous invite à suivre l'enquête du journaliste. Une investigation
notamment ponctuée de faits étranges... Florian Goujon n'en est
apparemment pas à son coup d'essai comme semble en être le témoin
sa chaîne Youtube,
laquelle propose de découvrir d'obscures mais néanmoins
intéressants extraits de films que l'on supposera en fait pour
certains, être tirés de ce qui deviendra par la suite le premier
long-métrage du musicien, réalisateur et scénariste français. Un
coup d'essai plutôt convaincant si l'on retient le fait que Florian
Goujon a tout fait, tout seul. Si ce n'étaient les divers
interprètes féminins et masculins qui ont généreusement accepté
de tourner dans son film, on aurait pu même l'imaginer capable
d'endosser à lui tout seul le costume des villageois, des gendarmes,
des journaliste, du prêtre et de toutes celles et ceux qui
apparaissent à l'image...
Autant
dire, un travail de titan ! On pardonnera donc à Okult
et à son auteur les quelques imperfections qui, fort heureusement,
ne nuisent absolument pas à l'intrigue. Car si quelques interprètes
semblent avoir bien du mal à réciter leur texte, d'autres en
revanche s'en sortent avec les honneurs (on pense notamment à
l'acteur qui interprète le commissaire Letellier). Nous sommes ici
dans un cadre horrifique et surnaturel déjà emprunté des dizaines,
voire des centaines de fois. Florian Goujon parvient cependant à
digérer plusieurs courants et méthodes de travail et accomplit un
travail de forçat qui parfois revêt des allures d'anthologie :
Film fantastique paranormal, morts (naturelles ou non) en série
inexpliquées, témoignages par dizaines et ce, sous la forme d'un
mockumenteur. Si complaisent également :du Found-Footage,
l'usage de documents numériques, de caméras de surveillance,
d'archives télévisuelles, VHS, ou 16mm, Florian Goujon laissant
même espérer durant un moment l'exploration de l'outil Internet et
de son support, l'ordinateur ! Que tout soit l’œuvre d'une
recherche approfondie en matière d'archives réelles ou non
(l’éclipse) ou que le tout soit le résultat de l'utilisation
intensive de logiciels de traitement de l'image (genre, Cyberlink
PowerDirector),
le héros du récit effectue une enquête crédible, rarement
redondante (les morts sont peut-être par contre énumérée de
manière trop fréquente) et jamais ennuyeuse...
Ponctué
de quelques notes d'humour (le pull à l'effigie de Groupe de métal
Black Sabbath que porte sur son dos le commissaire Letellier ou la
journaliste-reporter du nom de... Sarah Connor), notons qu'avec son
budget s'élevant à seulement 250 euros (non, vous ne rêvez pas) et
un tournage d'une durée de neuf mois, Okult
bénéficie
d'un environnement sonore intéressant qui s'intensifie notamment
lors des vingt dernières minutes, d'une musique Drone
composée par Florian Goujon lui-même, et de quelques titres Metal
signés de son groupe Hellefty, de quelques effets-spéciaux
(intégration de nuages menaçant dans le ciel, image parasitée
typique du genre Found-Footage,
double fracture ouverte du tibia-péroné)
et d'un investissement en terme de temps et de bénévolat qui
permettent à Okult
de voler bien au dessus de certains films du genre bénéficiant eux,
de budgets nettement plus conséquents. Et comme me le conseillait
son auteur, essayez donc cette expérience dans le noir et armé
d'une bonne sono. À défaut de quoi, vivez l'aventure un casque
branché dans les oreilles !
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