Netflix...
Des centaines de séries, de films, de documentaires, de spectacles.
Des classiques, Des blockbusters, Des navets. De la comédie, de la
science-fiction, de l'horreur, des drames, de l'action, des
thrillers, des dessins animés, des One man Shows. Du cinéma pour
les adultes, pour les enfants, en français, en anglais, en espagnol
et dans beaucoup d'autres langues également. Pour toutes les bourses
allant de 9 à 18 euros environ. Une véritable panacée pour les
petits revenus, pour ceux pour qui côtoyer des inconnus dans les
salles obscures est inenvisageable et qui n'ont ni permis de voiture,
ni cinéma à proximité de chez eux. Non, je ne suis pas l'un de ses
actionnaires. Mais vu le prix ou les qualités de ce que propose la
concurrence (Amazon Prime n'est
peut-être pas la plus chère des plate-formes de streaming, faut
voir la médiocrité de la plupart de ses programmes), il est
difficile de comprendre pourquoi tant de monde crache dessus.
Personne n'étant contraint à s'y abonner, personne n'a donc le
droit de se plaindre. Quant au fait que des films y soient
directement projetés sans passer par la case cinéma, ça c'est une
autre histoire. Netflix,
donc... Ses exclusivités parfois remarquables mais aussi, ses bandes
obscures, souvent horrifiques, dont il ne fut sans doute pas coûteux
pour leurs propriétaires de négocier le passage sur la plate-forme.
Parmi ces dernières, un certain School of the Damned
très justement traduit sous le titre L'école
des damnés.
Film découvert tard dans la soirée, je m'attendais forcément à
une bande horrifique mais ne savais pas vraiment dans quel univers
j'allais sauter à pieds joints. ''Films
de fantômes''
ais-je pensé d'emblée. Mais ce qui m'attira tout d'abord furent les
origines de ce long-métrage assez court (quatre-vingt cinq minutes
seulement). Tourné en Angleterre dans une école dont les uniformes
ne laissent aucun doute sur la situation géographique de l'intrigue,
le réalisateur ''Peter Vincent les a vus''.
À travers ce mauvais jeu de mots faisant référence au mythique
héros de la série de télévision de science-fiction américaine
Les envahisseurs,
il n'est pourtant pas ici question de petits hommes verts, gris ou
d'apparence humaine et qui meurent en diffusant une étrange lueur
orangée mais d'une école britannique abritant notamment quatre très
jeunes élèves possédant des dons terrifiants...
Comme
le spectateur mettra un peu de temps avant de le comprendre, la jeune
Sarah, sa sœur Jemima (Amelie et Sophie Willis) et deux autres
gamins (dont un petit noir qui ne cesse de jeter des regards à la
caméra) sont des êtres très étranges auxquels prend un soin tout
particulier le directeur de l'établissement Abott interprété par
Michael Geary. School of the Damned s'ouvre
sur une séquence particulièrement piteuse lors de laquelle une
enseignante est attaquée par ce que l'on suppose être tout d'abord
le fantôme d'une ancienne élève. Remplacée par un nouveau
professeur prénommé Tony (l'acteur James Groom), ce dernier va
tenter de découvrir ce qui se trame dans cette curieuse école où
les élèves saignent du nez à l'unisson, où l'un d'eux (Max Mistry
dans le rôle de Georgie) débarque toujours en retard et le visage
abîmé et où le directeur et les autres enseignants semblent
craindre Sarah et ses trois jeunes camarades. On comprendra par la
suite qu'il ne s'agit pas ici d'invoquer d'éventuels esprits mais
plutôt quatre enfants maléfiques renvoyant logiquement au Village
of the Damned
que Wolf Rilla réalisa en 1960 et à ses quelques succédanés ou à
l'excellent épisode de la série The
Twilight Zone
It's a Good Life dans
lequel un village tout entier était terrorisé par un monstre qui
n'était autre qu'un enfant. Malheureusement, le piège se refermera
très vite autour du spectateur avide de sensations fortes qui se
sera laissé piéger par School of the Damned.
Car l'on est ici à la limite de la série Z et de l'improvisation.
On sent bien que les principaux interprètes tentent de donner du
corps à leur personnage respectif mais malheureusement, la mise en
scène ne suit absolument pas. C'est mou, attentiste et carrément
rébarbatif ! Notons la référence à l'univers de l'écrivain
américain H. P. Lovecraft puisque le nom de l'école porte celui du
médecin de la nouvelle Herbert
West – Reanimator
adaptée en 1985 sur grand écran par Stuart Gordon. Pourtant,
inutile d'envisager ici l'horreur sous son aspect le plus indicible.
Rien à voir avec le maître de l'horreur et de l'épouvante. Quant
au monteur, il semble parfois s'être endormi sur sa table de montage
tant certains plans traînent en longueur. Les effets-spéciaux
(quelques rares saignements de sang qui ne méritent même pas cette
appellation) se réduisent à une peau de chagrin tout comme l'effroi
traduit ici à travers quelques sursauts générés par la sonnerie
de l'école (efficace lorsque l'on s'est endormi devant la lenteur
des dialogues entre les personnages). C'est vraiment mauvais et
pourtant... Il se dégage de ce School of the
Damned
mal fagoté et sans doute budgété à hauteur de quelques dizaines
de milliers de livres seulement, un charme inexplicable. Mais de là
à le revoir un jour...
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